Rechercher
Rechercher

Politique - Gouvernement

Après Nawaf Salam, Joseph Aoun hausse le ton

La communauté internationale et des acteurs locaux plaident pour une formation « rapide » du cabinet.

Après Nawaf Salam, Joseph Aoun hausse le ton

Le juge Nawaf Salam, désigné pour former le gouvernement et devenir le Premier ministre du Liban, s’exprimant au palais de Baabda le 14 janvier 2025. Mohammad Yassine/L’Orient-Le Jour

Les cinq ambassadeurs à Beyrouth du Quintette – impliqué dans le dossier libanais – se sont réunis mercredi afin de discuter des développements sur la scène locale, notamment la formation d’un gouvernement après l’élection de Joseph Aoun et la désignation de Nawaf Salam. Des sources diplomatiques ont déclaré à LBCI que le Quintette – États-Unis, France, Arabie saoudite, Qatar, Égypte – a discuté des tentatives de certaines parties au Liban d’imposer des critères et des réalités spécifiques au Premier ministre désigné. Les sources affirment que les membres du groupe ont jugé nécessaire de permettre à l’ancien président de la Cour internationale de justice d’achever sa mission conformément à l’agenda des réformes indispensables pour sortir le pays de sa crise, aggravée depuis cinq ans et rendue plus critique encore par 15 mois d’affrontements entre le Hezbollah et Israël.

Nommé à la surprise générale et sans aucun vote chiite, la mission du juge semble en effet de plus en plus ardue. Il a besoin (dans la pratique du moins) du tandem chiite Amal-Hezbollah pour obtenir la confiance du Parlement et, surtout, la légitimité confessionnelle. Or ces deux partis se montrent intransigeants et réclament notamment la poursuite de leur mainmise sur le très sensible portefeuille des Finances. En réponse, le Premier ministre a affirmé mardi qu’aucun ministère « ne pouvait être un droit exclusif pour une confession ». Lui emboîtant le pas, le président a, lui aussi, haussé le ton mercredi.

Lire aussi

Ministère des Finances : « On prend les mêmes, et on recommence » ?

Aoun fustige les « dédales sectaires »

À l’issue d’un entretien avec une délégation du Conseil constitutionnel au palais de Baabda, le président a estimé que « l’un des premiers signaux positifs que nous devons lancer au monde est la formation du gouvernement dès que possible ». Il a insisté sur la nécessité d’éviter « tout atermoiement », refusant que la genèse du cabinet « ne se perde dans les dédales sectaires, confessionnels et politiques ». « Nous sommes face à une opportunité unique que nous devons saisir absolument et, pour cela, nous devons nous élever au-dessus de tous les intérêts étroits afin de faciliter la naissance du gouvernement et le lancement du chantier de travail qui nous attend », a-t-il martelé. Et d’ajouter : « L’un des objectifs les plus importants de la formation d’un gouvernement est d’accélérer la reconstruction des zones qui ont été endommagées lors de la récente guerre (entre le Hezbollah et Israël, NDLR). J’ai été élu pour servir le peuple et non pas pour que le peuple me serve. »

« Le train est en marche »

Plusieurs partis et personnalités politiques ont également appelé mercredi à la formation rapide d’un gouvernement. Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan, proche du Hezbollah et du mouvement Amal, a affirmé que « le Liban a besoin d’un gouvernement qui assure l’unité nationale et apporte des réponses à ses crises », selon l’Agence nationale d’information. Il a également souligné que la formation du gouvernement devrait « renforcer le Liban, et non l’affaiblir », et que « la souveraineté et l’unité du Liban sont essentielles ». Le dignitaire a de plus noté que « le gouvernement, dépendamment de sa formation, pourrait placer le pays dans une position de force nationale ou accroître sa faiblesse et sa fragilité ». Toujours dans le camp du tandem chiite, on persiste et signe. Ainsi, le député Kassem Hachem (Amal) a affirmé que « le Premier ministre désigné a sa propre vision pour la formation du gouvernement, selon ce qu’il juge approprié. Cependant, il existe une réalité au Liban avec laquelle il doit composer ». Il a affirmé que « l’accord entre Salam et le tandem chiite concernant le ministère des Finances était clair dès le début », soulignant que « ce dossier est pratiquement réglé ». Il a prédit que « le gouvernement pourrait voir le jour dans les prochains jours, à condition que Salam surmonte les obstacles qu’il connaît ». De l’autre côté de l’échiquier, les Forces libanaises ont accusé, dans un communiqué, « le camp de la moumanaa de revenir à ses vieilles habitudes : l’obstruction, l’entrave et les accusations fallacieuses ». Et d’ajouter : « Ceux qui ont bloqué l’élection présidentielle et ceux qui ont boudé les consultations pour désigner un Premier ministre poursuivent la même politique d’obstruction. Il est impératif que le camp de la résistance comprenne que cette politique de blocage et de chantage a échoué cette fois-ci. Ce qui est vrai pour l’élection et la désignation s’appliquera également à la formation, car le train de l’État est en marche et il n’est plus possible de revenir aux politiques du passé. »

Le CPL « prêt à faciliter les choses »

Se positionnant entre les deux camps, le bureau politique du Courant patriotique libre a souligné dans un communiqué, après avoir tenu sa réunion périodique présidée par son chef Gebran Bassil, avoir discuté de la participation du CPL au cabinet et confirmé qu’il était « prêt à faciliter les choses autant que possible pour la formation d’un gouvernement de réformateurs avec un programme réformiste et souverain clair ». « Il ne doit pas y avoir de discrimination ou de préférence entre les parties, mais plutôt une équité dans les normes sur la base de la représentation populaire des forces politiques et de leurs capacités exécutives et réformatrices », ajoute le CPL. « Le bureau a exprimé l’espoir que le gouvernement soit formé dans un délai raisonnable et que ses ministres, sa déclaration et son programme créent le choc positif que tous les Libanais attendent avec impatience », conclut le texte.Au centre également, le député Walid Baarini, membre du bloc de la Modération nationale composé principalement de députés sunnites ex-haririens, a écrit sur la plateforme X : « Soit toutes les forces politiques sont représentées au sein du gouvernement selon des critères précis, soit nous en sortons tous et le Premier ministre désigné forme un gouvernement de technocrates purs, sans lien avec les forces politiques. Et nous serons les premiers à lui accorder notre confiance. »

Les cinq ambassadeurs à Beyrouth du Quintette – impliqué dans le dossier libanais – se sont réunis mercredi afin de discuter des développements sur la scène locale, notamment la formation d’un gouvernement après l’élection de Joseph Aoun et la désignation de Nawaf Salam. Des sources diplomatiques ont déclaré à LBCI que le Quintette – États-Unis, France, Arabie saoudite,...
commentaires (17)

Le problème avec le duo de tous les maux, c'est que la simple notion ou definition du term d'etat leur échappe totalement. Dans un etat, tout le monde va au travail et paie des taxes. Personne n'est plus special que l'autre. Ce duo a assez pille l'état.

hrychsted

18 h 29, le 23 janvier 2025

Tous les commentaires

Commentaires (17)

  • Le problème avec le duo de tous les maux, c'est que la simple notion ou definition du term d'etat leur échappe totalement. Dans un etat, tout le monde va au travail et paie des taxes. Personne n'est plus special que l'autre. Ce duo a assez pille l'état.

    hrychsted

    18 h 29, le 23 janvier 2025

  • Y’en a marre de ce bazar irano - chiite qui étouffe le pays. Pourvu que Mr Salam ne cède pas à leur caprice puisqu’il a rappelé finement qu’il n’est pas Mr Libanpost et que dorénavant, tous les libanais doivent servir le pays et non pas l’inverse.

    Wow

    17 h 23, le 23 janvier 2025

  • Je suis d’accord avec Vincent Makhlouf

    Eleni Caridopoulou

    16 h 32, le 23 janvier 2025

  • Solution simple: Que Salam se nomme lui-même come ministre des finances. Point final. Khalas with all the bull—-

    Nabil ELHAGE

    16 h 18, le 23 janvier 2025

  • Je ne suis pas Liban Post en d’autres termes Je ne suis pas Nagib Mikati

    Bersuder Jean-Louis

    16 h 09, le 23 janvier 2025

  • Israël attend de voir si les libanais sont capables de former un gouvernement qui tiendra ses promesses pour la 1701. Si ce n'est pas le cas, faite garde, la guerre reprendra jusqu'à ce que le duo shiite dit " je lève les mains".

    Ma Realite

    15 h 28, le 23 janvier 2025

  • Il semble que le job ne soit toujours pas terminé. Ils pérorent parce que leurs maîtres à Téhéran sont toujours là. Il va devenir aussi urgent de casser l’idée que ces gens là représentent leur communauté, au vu de ce qu’elle leur a fait subir.

    AntoineK

    14 h 15, le 23 janvier 2025

  • Félicitations MR Baarini. Un gouvernement de technocrates!

    Vincent Makhlouf / ENHANCED FORM

    14 h 06, le 23 janvier 2025

  • Il faut rappeler à ces fossoyeurs qu’ils ont des devoirs envers leur pays et non pas des dûs. Qu’ont ils fait à leur pays à part le détruire et crier à l’incompétence de ses dirigeants qu’ils ont pris le soin de les placer pour leur faciliter la tâche de l’anéantissement complet de ses institutions? Il serait temps de montrer leur attachement à leur pays en reconnaissant leurs erreurs et en se retirant sans bruit afin de se faire oublier. C’est aussi valable pour tous leurs anciens alliés qui pratiquent le lèche comme seul preuve de leur repentance.

    Sissi zayyat

    12 h 34, le 23 janvier 2025

  • Il faut dire à ces fossoyeurs qui ont mis des décennies à détruire pierre après pierre, institution après institution notre pays, que la reconstruction ne se fait avec par un coup d’une baguette magique. La reconstruction des régions détruites prendront des décennies aussi. Il fallait y penser avant de se lancer dans une guerre qui, et ils le savaient mieux que personne dépassait leur compétence et leur prétention.

    Sissi zayyat

    12 h 27, le 23 janvier 2025

  • Les libanais veulent édifier leur pays qui a été saccagé minutieusement par des vendus au service d’autres pays. Ceux la ne peuvent en aucun cas faire partie des libanais bâtisseurs puisque le mot bâtir ne figure même dans leur langage ni leurs projets futurs. Au lieu de se sentir couverts de honte et aillent raser les murs quémandant le pardon. Ils reviennent imposer leurs conditions comme si les libanais n’existaient pas et que leur volonté d’en finir avec les fossoyeurs ne comptait pas. Ils croient y arriver en répétant la même rengaine, nous ou le chaos. Et bien au choisi le chaos

    Sissi zayyat

    12 h 18, le 23 janvier 2025

  • Chiites réveillez vous arrêtez d’être des moutons !Vos dirigeants sont incapables de contrôler un troupeau de moutons mais pour vous ils le font avec aisance!

    PROFIL BAS

    11 h 36, le 23 janvier 2025

  • Merci Monsieur Salam de servir le peuple libanais et non l'inverse. J'aime votre vision et vous avez toute ma confiance :))

    KHL V.

    09 h 32, le 23 janvier 2025

  • "J’ai été élu pour servir le peuple et non pas pour que le peuple me serve". Une phrase à méditer par tous nos hommes politiques.

    Yves Prevost

    08 h 04, le 23 janvier 2025

  • "Il a besoin (dans la pratique du moins) du tandem chiite Amal-Hezbollah pour obtenir la confiance du Parlement et, surtout, la légitimité confessionnelle". Non! La confiance su Parlement peut être obtenue sans le tandem chiite. Quant au problème de la "légitimité confessionnelle", il peut être résolu par la nomination de chiites indépendants. "Aucun ministère ne pouvait être un droit exclusif pour une confession: … et encore moins pour un parti! Voilà qio est clair!

    Yves Prevost

    08 h 02, le 23 janvier 2025

  • On est entrain de revenir à la chanson qu'on a toujours entendu. Titi titi...ils n'ont toujours pas compris que le peuple et eux n'ont pas la même vision ni la même demande.

    Citoyen

    01 h 00, le 23 janvier 2025

  • KABALAN dit que les libanais veulent une union nationale. Pas du tout :si les parties le veulent tant mieux mais si les parties dont le duo chiite met des conditions ? Eh bien non. Les libanais veulent un gouvernement compétent, travailleur, en harmonie avec leur chef et aussi avec le président. Les libanais s’en tapent de l’union confessionnelle. D’ailleurs, il me semble que les chiites eux-mêmes demandent l’abolition du confessionalisme…OR les voilà en train de chipoter et exiger des députés chiites de leurs partis Amal et Hezbollah. M Salam et M J Aoun devraient reprendre la main.

    LE FRANCOPHONE

    00 h 26, le 23 janvier 2025

Retour en haut