
La police israélienne sur les lieux d'une attaque au couteau à Tel-Aviv, le 21 janvier 2025. Jack Guez/AFP
La scène ne dure que 20 secondes. En fin d’après-midi, le vendredi 18 janvier, un groupe de jeunes discutent à la terrasse d’un bar de Tel-Aviv, au milieu d’autres personnes attablées. Sorti de nulle part, un homme s’avance lentement vers le petit groupe, la main droite cachée par un sac. Puis s’attaque soudainement, un couteau à la main, au jeune dos à lui, avant de s’en prendre à ses amis en face. On dénombre un blessé.
Trois jours plus tard, une attaque similaire au couteau a lieu dans un quartier de la capitale israélienne, connu pour sa vie nocturne, faisant cinq blessés. La chronologie des événements interroge alors, ces deux attaques intervenant dans le contexte de la négociation et de l’entrée en vigueur dimanche 19 janvier d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, mettant fin à plus de 15 mois de guerre à Gaza.
Le profil des assaillants
Dans l’attaque au couteau du 18 janvier, après s’en être pris aux clients du bar dans le centre de Tel-Aviv, le tueur est abattu par un civil armé après avoir blessé un homme d’une trentaine d’années, selon un communiqué de la police israélienne. L’assaillant a été identifié comme Salah Yahye, un Palestinien de 19 ans, originaire de la ville de Tulkarem en Cisjordanie occupée, que les médias israéliens ont présenté comme étant « illégal » sur le territoire israélien.
Le 21 janvier au soir, une nouvelle attaque au couteau a donc lieu dans le centre de Tel-Aviv. Celle-ci fait cinq blessés dont un grièvement, tous âgés entre 24 et 59 ans. L’assaillant a ensuite été abattu par une civile armée sur les lieux. Une source de sécurité israélienne l’identifie comme étant Abdelaziz Kaddi, un ressortissant marocain de 29 ans, détenant un permis de résidence américain. Il était entré sur le territoire israélien trois jours auparavant. Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur israélien, Moshe Arbel, indiquait que l’auteur de l’attaque avait éveillé les soupçons des agents des services de l’immigration à son arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv, n’ayant aucun lieu d’hébergement ou de proches à visiter dans le pays.
Les réactions aux attaques
Chacune de ces deux attaques a fait réagir, pour des motifs néanmoins différents. Celle du 18 janvier est intervenue quelques heures avant que n’entre en vigueur dans la bande de Gaza la trêve entre le Hamas et Israël, ainsi que la libération de plusieurs otages israéliens et de dizaines de prisonniers palestiniens. Sur les réseaux sociaux, certains internautes israéliens y ont vu la preuve que le cessez-le-feu serait une erreur pour leur pays, donnant un blanc-seing « à une organisation terroriste », faisant référence au Hamas, pour continuer à blesser et tuer des ressortissants israéliens. Aucune revendication n’a néanmoins eu lieu du côté palestinien, laissant davantage de place à la piste d’un événement isolé.
S’agissant de l’attaque du 21 janvier toutefois, dans un communiqué, le Hamas a salué « l’héroïque opération (...) qui prouve une fois de plus que la résistance continue », sans néanmoins revendiquer l’acte. L’entrée sur le territoire israélien du ressortissant marocain Abdelaziz Kaddi a également poussé le ministre de l’Intérieur israélien à réclamer une enquête auprès des services de renseignements intérieurs, le Shin Bet, pour comprendre les raisons de son accès en Israël sur un visa touristique alors que rien ne semblait justifier sa venue.
Le 21 janvier également, alors que la trêve prenait place dans la bande de Gaza, l’armée israélienne lançait une opération militaire d’envergure en Cisjordanie occupée, dans la ville de Jénine, nommée « Mur d’acier ». Au moins dix Palestiniens ont déjà trouvé la mort. L’objectif annoncé de l’opération, selon l’armée israélienne, est celui « d’éradiquer le terrorisme ».
" le Hamas a salué « l’héroïque opération (...)" Où est l' heroisme dans cet acte ?? Un abruti qui s'en prend a des innocents...
11 h 07, le 23 janvier 2025