Rechercher
Rechercher

Économie - Secteur privé

Malgré la guerre et l’incertitude du cessez-le-feu, le PMI est reparti à la hausse en novembre

Malgré la guerre et l’incertitude du cessez-le-feu, le PMI est reparti à la hausse en novembre

Des véhicules poursuivent leur route sur l'autoroute de Damas, au niveau de Hazmiyé, tandis qu'une frappe israélienne vise la banlieue sud de Beyrouth. Photo P.H.B.

Une légère reprise plutôt qu’un prolongement de la chute. Un mois après avoir atteint son niveau le plus bas en près de deux ans, l’indice des directeurs d’achat libanais (PMI, purchasing managers index) a rebondi de plus de trois points en novembre, s’établissant à 48,1.

Un score d’autant plus « surprenant », comme le souligne Ali Bolbol, responsable du département de recherche économique chez BlomInvest, que pendant la majeure partie du mois, Israël a massivement bombardé plusieurs régions libanaises, sans toutefois toucher au port ou à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB). En outre, le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre a été presque immédiatement violé par les belligérants.

L’indice, publié par BlomInvest, évalue l’état de la conjoncture économique à partir de sondages menés auprès des directeurs d’achat de 400 entreprises locales. Une valeur inférieure à 50 points indique un ralentissement de l’activité économique et des perspectives peu favorables ; à l’inverse, un score supérieur à 50 reflète une croissance. En revanche, une hausse de l’indice d’un mois sur l’autre, même en dessous de 50 points, traduit un ralentissement moins marqué, interprété comme une amélioration relative.

Lire aussi

Plus de 630 millions de dollars de dégâts immobiliers dans la banlieue sud de Beyrouth, selon Jihad al-Binaa

Reprise des exportations

Pour Ali Bolbol, le score affiché par le PMI est « une bonne nouvelle » qui montre que « l’économie a pu se stabiliser quelque peu après l’effondrement sévère d’octobre, grâce à des signes de reprise des exportations et de la demande intérieure, qui semble avoir été positivement influencée par la nécessité, pour le secteur privé, de reconstituer des stocks et de faire face à l’afflux massif de déplacés ». Les personnes déplacées ont fui les zones bombardées par Israël - banlieue sud de Beyrouth. Liban-Sud, Békaa - pour se réfugier dans les autres régions du pays, soit dans des centres, soit en louant ds logements privés. Elles sont au moins 875 000 selon l’Organisation internationale pour les migrations, sans compter celles qui ont quitté le pays.

C'est cette demande interne qui a en partie contribué à stabiliser l'activité. Dans le détail, le sous-indice du PMI mesurant la production a augmenté de 4,5 points, atteignant 46. Celui des nouvelles commandes a suivi une trajectoire similaire, s’établissant à 46,4 points, tandis que celui des nouvelles commandes à l’exportation s’est hissé à 44,2 points, soit un bond de 13 points.

Il souligne également l’impact positif des « injections de liquidités » de la Banque du Liban, qui a de nouveau augmenté en novembre les montants que les déposants peuvent retirer des banques à partir de leurs comptes en dollars, gelés illégalement au début de la crise en 2019. Cette dérogation à deux de ses circulaires avait été initiée un mois plus tôt, et la Banque centrale a annoncé fin novembre qu’elle renouvellerait cette mesure en décembre.

Ali Bolbol conclut son analyse sur un vœu pieux : « Nous espérons que ces bonnes nouvelles seront pérennisées par une fin rapide de la guerre et de toute présence armée dans le pays (autre que celle de l’armée libanaise, Ndlr), ainsi que par l’amélioration des conditions de vie des populations ».

Selon la Banque mondiale (BM) et l’Institut de la finance internationale, le PIB libanais devrait se contracter de 7 % en 2024. La BM précise que la baisse cumulée du PIB atteint 34 % depuis 2019, année où le pays a plongé dans la pire crise économique et financière de son histoire. La BM estime de plus les pertes économiques liées à la guerre à au moins 5,1 milliards de dollars, pour plus de 3,4 milliards de dollars de destructions.

Une légère reprise plutôt qu’un prolongement de la chute. Un mois après avoir atteint son niveau le plus bas en près de deux ans, l’indice des directeurs d’achat libanais (PMI, purchasing managers index) a rebondi de plus de trois points en novembre, s’établissant à 48,1.Un score d’autant plus « surprenant », comme le souligne Ali Bolbol, responsable du département de...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut