Une bâche protégeant de la pluie des chaises et de petites tables en plastique, une machine à expresso placée dans le coffre d’un van rouge : sur un trottoir de Tayouné, les anciens habitués du café Uncle Nabil de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, qui s’est comme eux déplacé loin des raids israéliens, se retrouvent chaque jour pour discuter du conflit en cours avec un humour encore plus noir que le café qu’ils sirotent dans des gobelets en plastique.« Retourner les habitants contre le Hezbollah »À un jet de pierre du café improvisé gît la carcasse d’un immeuble de onze étages, soufflé par une bombe de 900 kg de fabrication américaine larguée par un avion israélien vendredi 15 novembre, non loin d’un autre immeuble rasé par une autre frappe ayant eu lieu le 22 octobre. Quatre jours plus tard, une fumée douceâtre continue de...