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Société - Éducation

Malgré la guerre, l’école publique au Liban fera sa rentrée le 4 novembre... avec les élèves présents

Le ministre sortant de l'Éducation a présenté jeudi sa stratégie aux acteurs du secteur. Une stratégie flexible, vu la situation particulièrement volatile. 

Malgré la guerre, l’école publique au Liban fera sa rentrée le 4 novembre... avec les élèves présents

Des enfants ayant fui les bombardements israéliens dans le sud du Liban participent à un atelier de dessin organisé par des bénévoles, dans un centre d'accueil à Beyrouth où ils ont trouvé refuge avec leurs familles, le 20 octobre 2024, alors que la guerre entre Israël et le Hezbollah se poursuit. Ibrahim Amro/AFP

L’école publique fera bien sa rentrée ce lundi 4 novembre, quasiment un mois après celle des écoles privées, le 7 octobre dernier. Le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, a pris cette décision jeudi à l’issue d’une réunion avec les acteurs de l’école publique, chefs d’établissement et syndicats d’enseignants, et en présence de représentants de l’Unicef et de l’Unesco, et ce malgré la recrudescence des bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban, à savoir le Liban-Sud, la banlieue sud de Beyrouth, les cazas de Baalbeck-Hermel dans la Békaa-Nord et une partie de la Békaa-Ouest, dans la guerre qui se poursuit entre Israël et le Hezbollah. Initialement prévue pour la première semaine d’octobre, la rentrée scolaire du secteur public avait finalement été repoussée à novembre, après l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 27 septembre dernier, lors d’une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth.

Déjà 175 000 élèves et 28 000 enseignants inscrits

« La rentrée se fera de manière graduelle, avec les présents, à partir de lundi », a ainsi déclaré Abbas Halabi à L’Orient-Le Jour. « Les cours seront dispensés en présentiel, dans 350 écoles publiques n’hébergeant pas de déplacés, à raison de trois jours par semaine par élève. À charge pour ceux qui ne peuvent pas faire leur rentrée dans l’immédiat de rejoindre les bancs de l’école dès que possible », explique-t-il.

Au 28 octobre, 175 000 élèves et 28 000 enseignants s’étaient déjà enregistrés sur la plateforme du ministère pour cette rentrée, indique le ministre. « Parmi eux, 38 000 élèves déplacés dont une bonne partie est issue d’écoles privées. » Et pour faciliter la tâche aux autres, les inscriptions demeurent ouvertes en ligne jusqu’au 21 novembre, promet-il. Quant aux élèves des 390 établissements situés dans des régions bombardées, « ils pourront poursuivre leur éducation à distance au sein de leurs établissements initiaux ou s’inscrire dans d’autres établissements pour des cours en présentiel ».

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Cette stratégie ministérielle se veut flexible : « Nous ne bénéficions d’aucun critère de stabilité. La situation est extrêmement volatile. Nous ajusterons nos plans si nécessaire. » La décision de maintenir la date de la rentrée s’est aussi heurtée à la réticence de nombre d’enseignants, principalement des syndicalistes proches du tandem chiite Amal-Hezbollah. « Il fallait trancher et ne plus reporter indéfiniment. Il est impératif de ne pas perdre l’année scolaire. Le retour à l’école sera bénéfique pour les élèves, les enseignants et le niveau de l’éducation », souligne M. Halabi, avant de rendre hommage aux morts, blessés et déplacés du conflit, notamment ceux du secteur éducatif.

Le niveau de l’éducation au Liban est en chute libre depuis 2019, année qui a marqué le début d’une succession de crises, dont la pandémie de Covid-19 qui avait affecté l'enseignement. C'est désormais la guerre entre Israël et le Hezbollah, qui a démarré le 8 octobre 2023 et s'est accélérée depuis la fin septembre, qui affecte ce secteur.

169 bâtiments d'écoles privées pourraient être mis à disposition

Selon une récente étude de l’Unicef, « la guerre qui fait rage au Liban bouleverse la vie des enfants, leur infligeant de graves blessures physiques et de profondes séquelles psychologiques ». « Au moins un enfant est tué chaque jour au Liban et dix sont blessés depuis le 4 octobre cette année », s’alarme le Fonds des Nations unies pour l’enfance qui précise que « depuis le mois d’octobre 2023, 166 enfants ont été tués au Liban et 1 168 ont été blessés selon les chiffres du ministère de la Santé ».

Toujours dans le cadre de la stratégie de la rentrée scolaire de l’école publique, Abbas Halabi envisage « la possibilité d’utiliser les bâtiments de 169 écoles privées l’après-midi », nombre d’écoles publiques ayant été réquisitionnées pour héberger les déplacés des régions sinistrées. « J’ai évoqué la question jeudi avec le père Youssef Nasr, secrétaire général des écoles catholiques et chef du Rassemblement des écoles privées. J’attends confirmation ou contre-proposition », annonce-t-il.

Le ministre assure faire son possible pour ne laisser aucun élève sans éducation : « Chaque jour d’école est un jour de gagné ». Et d'ajouter : « Une fois les élèves libanais rentrés en classe, nous procéderons à l’inscription des élèves syriens », qui comptait l'an dernier pour quelque 200 000 places sur les bancs des écoles au Liban

L’école publique fera bien sa rentrée ce lundi 4 novembre, quasiment un mois après celle des écoles privées, le 7 octobre dernier. Le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, a pris cette décision jeudi à l’issue d’une réunion avec les acteurs de l’école publique, chefs d’établissement et syndicats d’enseignants, et en présence de représentants de l’Unicef et de...
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