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Politique - Repère

Plus d'un an d'attaques israéliennes meurtrières contre les journalistes au Liban

Douze membres de la presse au Liban ont été tués par l'armée israélienne depuis le 8 octobre 2023, dont neuf depuis l’offensive d’envergure débutée le 23 septembre dernier.

Plus d'un an d'attaques israéliennes meurtrières contre les journalistes au Liban

Des gilets de protection de journalistes à l'intérieur d'une voiture détruite, sur le site d'une frappe israélienne à Hasbaya, au Liban-Sud, qui a tué trois journalistes, le 25 octobre 2024. Ali Hankiri/AFP

La voiture, avec un sigle « Press » bien visible, est en ruine. À l'intérieur, plusieurs gilets de protection bleus, également marqués comme appartenant à des membres des médias. C'est la scène qui est donnée à voir, vendredi matin, devant un village de vacances de Hasbaya où logeaient 18 journalistes, photographes et cameramen libanais, et qui a été frappé par l'armée israélienne dans la nuit de jeudi à vendredi, sans avertissement. Trois d'entre eux, Libanais, ont été tués : un caméraman et un technicien de la chaîne al-Mayadeen, proche de l'axe iranien, ainsi qu'un photographe d'al-Manar, la chaîne télé du Hezbollah. Plusieurs de leurs collègues, de différents médias libanais et régionaux, ont été blessés. 

Cette frappe israélienne, dénoncée comme « délibérée » contre la presse et qualifiée de crime de guerre par le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati, mais aussi par Reporters sans frontières, est la dernière en date à avoir fait des victimes au sein des médias. Depuis le 13 octobre 2023 et la mort, dans un tir de char israélien, du vidéaste de Reuters Issam Abdallah, onze autres journalistes ont été tués. 

Retour chronologique sur ces bombardements ayant coûté la vie à des journalistes au Liban.

25 octobre 2024 : Ghassan Najjar, Mohammad Reda et Wissam Kassem

Une frappe aérienne israélienne touche à 3h30 du matin un village de vacances à Hasbaya, dans le sud du Liban, où se trouvaient 18 journalistes représentant sept médias, selon le ministre sortant de l’Information Ziad Makari. Wissam Kassem, caméraman d'al-Manar, Ghassan Najjar et Mohammad Reda, respectivement caméraman et technicien d’al-Mayadeen, sont tués dans ce bombardement, tandis qu’au moins sept autres journalistes subissent des « blessures diverses ». Cette frappe a été largement condamnée au Liban et qualifiée de crime de guerre par les autorités politiques.

23 octobre 2024 : Ali el-Hadi Yassine

Ali el-Hadi Yassine, caméraman pour al-Manar, est tué dans l'un des bombardements israéliens nocturnes sur la banlieue sud de Beyrouth. Le soir-même, un raid israélien vise un bureau de la chaîne al-Mayadeen à Ouzaï, dans lequel ne se trouvaient pas de journalistes au moment de la frappe. La chaîne avait évacué précédemment ses locaux à Beyrouth, selon une source contactée par L'Orient-Le Jour. Le 24 octobre en soirée, al-Manar annonce la mort de son caméraman dans l'introduction de son journal télévisé, sans donner plus de précisions sur le lieu où il a été tué. 

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16 octobre 2024 : Mohammad Ghadboun

Photographe et journaliste indépendant, travaillant pour une chaîne yéménite, Mohammad Ghadboun est tué dans une frappe israélienne sur la localité de Cana (Tyr) qui fait plus de 15 victimes.

16 octobre 2024 : Mohammad Bitar

Mohammad Bitar, journaliste et chargé de communication pour la municipalité de Nabatiyé, est tué dans les frappes israéliennes qui visent le siège de la municipalité de cette ville du Liban-Sud. Au moins 16 autres personnes, dont le président du conseil municipal, sont tuées dans ces bombardements. Elles étaient réunies dans le sérail local afin de préparer des aides pour les personnes restées sur place.

11 octobre 2024 : Hussein Safa

Hussein Safa était photographe pour le site Hawana Lebanon.  Il est tué dans un bombardement israélien nocturne visant Mayfadoun (Nabatiyé). Il était originaire de Zebdine, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). 

25 septembre 2024 : Kamel Karaké

Kamel Karaké était photojournaliste et caméraman pour al-Manar depuis 25 ans. Il perd la vie dans une frappe israélienne sur sa maison dans le village de Qantara (Marjeyoun).

23 septembre 2024 : Hadi el-Sayyed

Hadi el-Sayyed était journaliste pour al-Mayadeen. Il meurt dans une attaque israélienne contre sa maison à Srifa (Tyr), au premier jour de l’opération israélienne « Flèches du Nord », l'offensive élargie contre le Liban. Plus de 500 personnes sont tuées dans les frappes israéliennes massives sur le Liban-Sud et la Békaa au cours de cette seule journée. 

21 novembre 2023 : Farah Omar et Rabih Maamari

Farah Omar était la correspondante d'al-Mayadeen dans le Sud. Elle se trouvait à Tayr Harfa (Tyr) avec Rabih Maamari, photographe et caméraman pour la chaîne, lorsqu'ils sont tués dans une frappe aérienne, alors qu’ils couvraient des affrontements armés dans cette zone frontalière. Leur guide, Hussein Aqil, est lui aussi tué ce jour-là.

13 octobre 2023 : Issam Abdallah

Premier journaliste tué dans les affrontements au Liban-Sud, six jours après le début de la guerre de Gaza, Issam Abdallah était photographe et vidéaste pour l'agence Reuters. Il est touché de plein fouet par deux tirs d'obus de char israélien alors qu'il se trouve dans le village de Alma el-Chaab (Tyr) en compagnie d'un groupe de journalistes de différents médias. Six autres reporters, deux de Reuters, deux de la chaîne qatarie al-Jazeera et deux de l'Agence France-Presse (AFP), sont blessés : il s'agit de Thaer el-Soudani, Maher Nazeh, Carmen Joukhadar, Élie Brakhia, Dylan Collins et la photographe Christina Assi qui a dû être amputée de la jambe droite. Des enquêtes indépendantes menées par Reuters, l'AFP, Human Rights Watch et Amnesty International ont conclu à l'utilisation d'obus de char de 120 mm d'origine israélienne. Les forces armées israéliennes, qui disent enquêter depuis un an, n'ont toujours pas rendu leurs conclusions.

La voiture, avec un sigle « Press » bien visible, est en ruine. À l'intérieur, plusieurs gilets de protection bleus, également marqués comme appartenant à des membres des médias. C'est la scène qui est donnée à voir, vendredi matin, devant un village de vacances de Hasbaya où logeaient 18 journalistes, photographes et cameramen libanais, et qui a été frappé par l'armée...
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