A la frontière libano-israélienne
-La tension est clairement montée d'un cran, mercredi, le long de la frontière libano-israélienne. Dans la matinée, l'armée israélienne a annoncé que des unités d'infanterie régulière et des unités blindées rejoignaient les opérations terrestres au Liban-Sud, renforçant ainsi la pression sur le Hezbollah, alors qu'Israël se prépare à riposter à un barrage de tirs de missiles iraniens. En début d'après-midi, l'armée libanaise a annoncé que des patrouilles de l'armée israélienne avaient franchi la Ligne bleue et étaient entrées en territoire libanais « sur une distance de 400 mètres environ », en deux endroits de la ligne frontalière, à Kherbet Yaroun et au niveau de la Porte de Adaïssé. Ces patrouilles se sont repliées « après peu de temps », selon la troupe. Les deux localités citées par l'armée sont quasiment identiques à celles où le Hezbollah a annoncé avoir mené des « combats » avec des soldats israéliens depuis ce matin. Le Hezbollah, de son côté, affirmé que ses hommes affrontaient les soldats israéliens dans la zone frontalières.
-En début de soirée, l'armée israélienne a indiqué que huit soldats avaient été tués dans les combats au Liban-Sud. Le Hezbollah a, pour sa part, déclaré que « tous les membres » d'une patrouille qui tentait d'encercler Yaroun, dans le caza de Bint Jbeil, ont été tués ou blessés. Un peu plus tard, le Hezbollah a annoncé avoir détruit trois chars israéliens avançant vers le village frontalier de Maroun el-Ras.
-Le Hezbollah a revendiqué un tir « de missiles et d'artillerie » sur « une importante force d'infanterie » située au niveau de Misgav Am, face à Adaïssé. Il a encore dit avoir frappé Shtoula, face à Aïta el-Chaab (Bint Jbeil), sur une autre portion de la ligne frontalière. Le Hezbollah a par ailleurs revendiqué une nouvelle frappe contre la caserne de Zar'it, face au village libanais de Ramiyé (Bint Jbeil), avec « une salve de roquettes Katioucha » et contre une plateforme d'artillerie de Kiryat Shmona (face à Houla, caza de Marjeyoun).
L'armée israélienne, par l'intermédiaire de son porte-parole arabophone Avichay Adraee, a également appelé via un message posté sur X les résidents de 25 villages du Liban-Sud, du caza de Tyr, à quitter la zone et se diriger vers « le nord du fleuve Awali », au lendemain d'un appel similaire. Les personnes se trouvant toujours à Bayada, Beit el-Sayad, Rachidiyé, Maachouk, el-Bass, Teyr Debba, Borgholiyé, le camp de Kassemiyé, Nabi Kassem, Bourj Rahal, Maaraké, Aïn Baal, Mahrouna, Baflay, Deir Kifa, Srifa, Arzoun, Derdghaya, Dahr Bariyé Jaber, Jabal el-Adass, Chouhour et Bourj el-Chemali, sont appelés à évacuer, selon la publication de M. Adraee.
Mardi, l'armée israélienne avait déjà appelé les habitants de 27 localités à évacuer. Mardi matin, l'armée israélienne avait annoncé des « opérations terrestres ponctuelles et limitées » dans la zone à la frontière libano-israélienne.
L'armée israélienne a affirmé, dans l'après-midi, avoir ciblé 150 « infrastructures » appartenant au Hezbollah lors de frappes aériennes, incluant le quartier général de l'organisation, ses dépôts d'armes et ses lanceurs de roquettes, selon un message publié sur X. Elle rapporte également avoir éliminé des « terroristes » et démantelé des « infrastructures terroristes » grâce à des tirs de munitions téléguidées ainsi qu'à des « engagements à courte portée ». Le message est accompagné d'une photo montrant un lance-roquettes, des munitions et des équipements que l'armée affirme avoir détruits.
Dans le reste du Liban-Sud et dans la Békaa
Ce mercredi, des nombreuses frappes israéliennes visent le Liban-Sud, qui avait déjà été pilonné toute la nuit. Dans la matinée, des frappes ont également eu lieu dans la Békaa-ouest.
Banlieue sud de Beyrouth
Mercredi, dans la matinée, une nouvelle frappe israélienne a eu lieu dans la région de Hadath et une autre sur Choueifate.
La nuit de mardi à mercredi a, une nouvelle fois, été marquée par de violents bombardements contre la banlieue sud de Beyrouth, ainsi que contre la région de Choueifate, au sud de la capitale. La chaîne de télévision du Hezobllah, al-Manar, a fait état de 11 raids. Ils avaient été précédés d'appels aux habitants, de la part de l'armée israéliennes, à évacuer les zones immédiatement. Dans la journée, l'armée israélienne avait frappé la région de Jnah, au sud de Beyrouth.
-Dans une série de messages sur X, l'armée israélienne a dit que son aviation a mené « sous la direction des services de renseignement, une série d'attaques ciblées ces derniers jours, contre des sites de production de munitions et d'autres infrastructures terroristes » dans la banlieue sud de Beyrouth. Elle a affirmé que ces attaques « visaient à endommager les capacités » du Hezbollah et qu'elle « continue d'attaquer avec force pour endommager et détruire les capacités militaires et l'infrastructure » du parti chiite.
Bilans libanais
Le ministère libanais de la Santé a annoncé mardi soir que 55 personnes avaient été tuées et 156 blessées par des « frappes de l'ennemi israélien » en 24 heures dans le pays. L'unité de gestion des catastrophes avait annoncé avant la publication de ce bilan quotidien que 1.873 personnes avaient été tuées au Liban depuis un an.
Les bombardements israéliens ont fait plus d'un million de déplacés, au Liban, tandis que 240 000 personnes ont fui en Syrie.
Sur le front irano-israélien
Israël a menacé de riposter au lancement mardi par l'Iran de quelque 200 missiles vers son territoire pour venger la mort des chefs du Hezbollah et du Hamas, Téhéran répondant qu'il frappera « toutes les infrastructures » israéliennes s'il est attaqué. « L'Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix », a déclaré mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Nous nous en tiendrons à ce que nous avons fixé: celui qui nous attaque, nous l'attaquons ».
« Les Etats-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël », a déclaré mardi le président américain Joe Biden, ajoutant que des discussions étaient « en cours » avec Israël sur la réponse à apporter.
Sur le front diplomatique
-Alors que les bombardements nocturnes au Liban faisaient rage, le président français Emmanuel Macron a « exprimé la volonté de la France d’agir pour le Liban » et « a demandé qu’Israël mette fin au plus vite à ses opérations militaires », selon un communiqué de l'Élysée. L'Élysée a également annoncé dans ce cadre que la France « organisera très prochainement une conférence de soutien au peuple libanais et à ses institutions ». Les États-Unis ont, eux, indiqué vouloir « coordonner » avec les Israéliens une réponse à l'Iran après son attaque aux missiles contre Israël et ont déployé des forces supplémentaires dans la région.
-Le gouvernement égyptien a condamné la « dangereuse » escalade israélienne au Liban-Sud, et rejette toute tentative d'imposer une nouvelle situation qui violerait la souveraineté libanaise.
-Le Kremlin a déclaré mercredi que la situation au Moyen-Orient évoluait de manière alarmante et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue, selon Reuters.
Contexte
L'Iran a tiré mardi des missiles sur Israël où les sirènes d'alerte ont retenti dans l'ensemble du territoire, après que l'armée a appelé la population à se préparer à une attaque « à grande échelle ». L'attaque iranienne est survenue le jour où Israël a annoncé des opérations militaires au sol dans le sud du Liban contre le Hezbollah, et quatre jours après l'assassinat du chef du mouvement Hassan Nasrallah, dans un raid israélien près de Beyrouth.
Macron bla bla bla
19 h 51, le 02 octobre 2024