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Moyen-Orient - Focus

L’assassinat de Hassan Nasrallah vu du Moyen-Orient

Réactions de solidarité immédiates ou tardives, silences révélateurs… Le sort du chef du Hezbollah provoque des avis divers dans la région.

L’assassinat de Hassan Nasrallah vu du Moyen-Orient

Un Iranien brandit une photographie du chef du Hezbollah assassiné, Hassan Nasrallah, à Téhéran, le 27 septembre. Photo AFP

Tous ses alliés régionaux, ou presque, se sont empressés de rendre hommage au chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, après le communiqué officiel du parti chiite, samedi en début d’après-midi,  annonçant son « martyre ». Le leader du parti chiite, adulé par les uns et honni par les autres au Moyen-Orient, a été tué vendredi soir par l’État hébreu dans un raid dévastateur sur la banlieue sud de Beyrouth, où l’armée israélienne a revendiqué avoir frappé le QG du mouvement. Si des rumeurs sur sa mort ont circulé dans la foulée de la frappe – l’armée israélienne l’ayant pour sa part confirmée samedi matin –, le groupe libanais a annoncé peu après que « le maître de la résistance » Hassan Nasrallah « s’est élevé aux côtés de son Seigneur en tant que grand martyr ».

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Peu avant 14h30 samedi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait alerté sur le fait que Tel-Aviv « ne peut pas endommager la solide infrastructure du Hezbollah au Liban ». Le sort de la région « sera déterminé par les forces de la résistance, avec le Hezbollah en première ligne », avait-il ajouté, alors que certains Libanais et ressortissants de la région accusaient ces dernières heures la République islamique d’avoir failli à son devoir de protéger son allié. Pour sa part, le président réformiste, Massoud Pezeshkian, affirmait plus tard que les États-Unis « ne peuvent pas nier leur complicité » dans l’assassinat du leader du parti pro-iranien, selon les médias d’État. Après la confirmation de l’assassinat du leader, cinq jours de deuil national ont été décrétés en Iran.

Tirs des milices irakiennes pro-Iran et des houthis

Rapidement, le Hamas, allié du Hezbollah au sein de l’« axe de la résistance » conduit par Téhéran, a quant à lui présenté dans un communiqué ses condoléances à la formation chiite, condamnant « l’attaque israélienne qui a touché des immeubles résidentiels de Haret Hreik », qualifiée « d’acte terroriste et de massacre ». Et prévenant : « L’occupation sioniste devra porter la responsabilité des répercussions dangereuses de ce crime sur la sécurité et la stabilité de la région. » Le mouvement islamiste aux commandes à Gaza a salué à plusieurs reprises ces derniers mois le « front de soutien » ouvert le 8 octobre par le Hezbollah contre Israël en solidarité avec l’enclave palestinienne, tout en exprimant en coulisses une frustration quant à l’action jugée timide du groupe libanais et de la République islamique face à l’État hébreu, alors qu’il semblait miser sur l’unité des fronts.

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Autre soutien ayant témoigné sa solidarité avec le Hezbollah, le Premier ministre irakien, proche du cadre de coordination chiite pro-Téhéran, a estimé qu’Israël avait franchi « toutes les lignes rouges » en tuant Hassan Nasrallah et annoncé trois jours de deuil dans le pays. Les rebelles houthis au Yémen, qui ces dernières semaines avaient intensifié leurs frappes contre l’État hébreu, ont pour leur part affirmé dans un communiqué que « la résistance ne sera pas brisée, et l’esprit jihadiste des frères moujahidine au Liban et sur tous les fronts de soutien se renforcera et grandira ». Depuis le début de la semaine, les milices irakiennes pro-iraniennes et le groupe yéménite ont revendiqué plusieurs tirs en direction d’Israël en soutien à Gaza et au Liban, la plupart ayant été interceptés.

Silence révélateur des pays du Golfe

De son côté, le régime Assad, auquel le Hezbollah a porté secours pour mater le soulèvement populaire syrien dès 2011, n’a réagi qu’après plusieurs heures, signe de l’embarras du pouvoir à Damas, qui souhaite rester en dehors de la guerre de Gaza depuis le 7 octobre. Les autorités du pays ont décrété un deuil national de trois jours et la mise en berne des drapeaux après « le martyre » du chef du parti chiite, comme annoncé dans un communiqué tardif, pendant qu’une foule en liesse célébrait depuis les rumeurs de la veille la nouvelle dans les rues d’Idleb, dans les zones tenues par l’opposition au nord-ouest. Enfin, même s’il ne gravite pas dans l’orbite de l’« axe de la résistance », le président turc Recep Tayip Erdogan, qui a largement durci le ton depuis près d’un an contre l’État hébreu avec lequel son pays avait auparavant normalisé les relations, a dénoncé une situation par laquelle le Liban est devenu « la nouvelle cible de la politique de génocide, d’occupation et d’invasion » d’Israël.

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À rebours de ces réactions, le silence des pays du Golfe n’est pas passé inaperçu. Samedi en début de soirée, ni l’Arabie saoudite ni les Émirats arabes unis, et encore moins le Qatar, n’avaient publié de communiqué. Malgré les apparences – Riyad ayant notamment signé en mars 2023 un accord de normalisation avec l’Iran –, ces puissances du Golfe cherchent à réduire l’influence qu’exerce Téhéran dans la région à travers son réseau de mandataires. S’ils se réjouissent sans doute discrètement de la nouvelle, ces pays tentent de l’autre côté de se réapproprier la cause palestinienne. Vendredi, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, l’Arabie saoudite a annoncé une « alliance internationale » regroupant des pays arabes, musulmans et européens, pour œuvrer à l’établissement d’un État palestinien. Une manière, pour le royaume saoudien, d’afficher un soutien plus important sur ce dossier, alors qu’il semblait sur le point de signer un accord de normalisation avec Israël avant le 7 octobre, rejoignant notamment les Émirats arabes unis et Bahreïn, signataires des accords d’Abraham en 2020. 

Tous ses alliés régionaux, ou presque, se sont empressés de rendre hommage au chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, après le communiqué officiel du parti chiite, samedi en début d’après-midi,  annonçant son « martyre ». Le leader du parti chiite, adulé par les uns et honni par les autres au Moyen-Orient, a été tué vendredi soir par l’État hébreu dans un raid dévastateur...
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Paix d Israël = État palestinien

KERBAJE Eli

19 h 34, le 29 septembre 2024

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  • Paix d Israël = État palestinien

    KERBAJE Eli

    19 h 34, le 29 septembre 2024

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