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Politique - Guerre de Gaza

Base de Ramat David et société de technologie militaire : les cibles visées par le Hezbollah dans la région de Haïfa

Les deux sites visés sont situés à une distance de 25 à 45 km de la frontière avec le Liban.

Base de Ramat David et société de technologie militaire : les cibles visées par le Hezbollah dans la région de Haïfa

Une dépanneuse évacuant une voiture endommagée après une frappe du Hezbollah sur la localité israélienne de Kiryat Bialik, près de Haïfa, le 22 septembre 2024. Jack Guez/AFP

« Beyrouth était la ligne rouge, aujourd’hui il n’y a plus de ligne rouge », avait indiqué vendredi la radio de l’armée israélienne, après la frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, qui a tué de hauts commandants militaires du Hezbollah. Le lendemain, le Liban connaissait sa journée la plus violente en termes de bombardements au Liban-Sud depuis le début du conflit le 8 octobre, dans le sillage de la guerre de Gaza déclenchée le 7 octobre en réponse à l’attaque du Hamas.

Cette montée des tensions intervenait après une série d’explosions de bipeurs et talkies-walkies du Hezbollah à travers le Liban mardi et mercredi, dans des attaques imputées à Israël. Ces opérations ont fait des dizaines de morts et près de 3 000 blessés.

L'édito d'Anthony SAMRANI

Hezbollah/Israël : est-il déjà trop tard ?

Dimanche à l’aube, puis en matinée, le Hezbollah a mené une série de frappes de roquettes et missiles contre le nord d’Israël, en ciblant notamment la région de Haïfa. Le parti chiite a revendiqué, dans trois communiqués distincts publiés entre 2h et 8h, des frappes sur les environs de cette grande ville portuaire située à une trentaine de kilomètres de la frontière libano-israélienne.

Les deux sites visés sont la base et l’aéroport militaire de Ramat David, situé au sud-est de Haïfa, soit à 46 kilomètres de la ligne bleue, et le siège de l’entreprise de technologie militaire Rafael Advanced Defense System situé dans une zone industrielle dans le nord de la même ville. Ces deux positions avaient préalablement fait l’objet de vidéos publiées sur la chaîne Telegram du média de guerre du parti chiite dans une série baptisée al-Hodhod, qui mettait en scène des images photographiées à l’aide d’un drone.

Le Hezbollah a affirmé que ces frappes étaient une « réponse aux bombardements intensifs du sud du Liban de ces derniers jours » et « une première riposte » aux opérations israéliennes menées contre des bipeurs et talkies-walkies piégés du parti, a indiqué la formation dans ses communiqués.

La « plus importante base aérienne » du nord d’Israël

Dimanche matin, le Hezbollah a publié une nouvelle vidéo détaillant la composition de la base de Ramat David, sans préciser quelles parties avaient été touchées ou détruites. Les images passent au crible ce qui est présenté comme la « seule base aérienne du nord d’Israël » et l’une des plus « importantes » de l’État hébreu. On peut y voir notamment ce qui est présenté comme une dizaine d’« escadrons de combat » et une série de véhicules aériens militaires, en majorité des hélicoptères.

Selon le site de l’armée israélienne, cette base comprend un système de « hangar souterrain » où sont parqués les appareils après avoir atterri, afin de les protéger contre des attaques en provenance du Liban et de Syrie. Plusieurs escadrons d’avions de chasse ont été, depuis 2020, démantelés ou déplacés. Des hélicoptères sont toujours postés sur cette base, notamment pour les opérations de reconnaissance maritime, selon un article publié en 2018 sur le site de l’armée de l’air.

Rafael

Vers 6h, le Hezbollah a ensuite mené une attaque présentée comme sa « première riposte au massacre » de mardi et mercredi, appelé par le parti le « massacre des bipeurs et des talkies-walkies ». Cette frappe a visé, avec « des dizaines de roquettes Fadi-1 et 2 et des katiouchas », le site industriel militaire de l’entreprise « Rafael Advanced Defence System », connu sous le nom Rafael, acronyme hébraïque d’« Autorité pour le développement de l’armement ».

Il s’agit d’une entreprise de technologie militaire spécialisée dans la construction de plateformes du Dôme de fer (système de défense antiaérienne), dont le siège est situé dans une zone industrielle au nord-est de Haïfa, près de Krayot, une agglomération densément peuplée.

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Sur son site, cette société précise avoir été fondée en 1948 et « développer, fabriquer et assurer la maintenance de produits technoloqiques et systèmes de défense de combat, pour des applications aériennes, terrestres, navales, spatiales et numériques ». « Rafael fournit aux combattants du monde entier les technologies les plus avancées d’aujourd’hui et des solutions de défense vitales qui garantissent la supériorité opérationnelle », indique le site.

Rafael cite, parmi les « produits et solutions » dont elle est à l’origine, des plateformes du Dôme de fer et de la « Fronde de David », un autre système de défense antiaérienne de l’armée israélienne, un système d’armes laser, plusieurs systèmes de missiles de précision et des « structures spatiales composites », notamment utilisées dans des téléscopes et satellites.

Dans la première vidéo de la série al-Hodhod dont il avait fait l’objet, ce lieu est décrit comme une « région stratégique » qui comprend « la base militaire de Haïfa », principale base navale de l’armée israélienne dans le nord du pays, ou encore « le plus grand port commercial » de l’État hébreu (ce que les statistiques confirment).

« Beyrouth était la ligne rouge, aujourd’hui il n’y a plus de ligne rouge », avait indiqué vendredi la radio de l’armée israélienne, après la frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, qui a tué de hauts commandants militaires du Hezbollah. Le lendemain, le Liban connaissait sa journée la plus violente en termes de bombardements au Liban-Sud depuis le début du conflit le 8 octobre, dans le sillage de la guerre de Gaza déclenchée le 7 octobre en réponse à l’attaque du Hamas.Cette montée des tensions intervenait après une série d’explosions de bipeurs et talkies-walkies du Hezbollah à travers le Liban mardi et mercredi, dans des attaques imputées à Israël. Ces opérations ont fait des dizaines de morts et près de 3 000 blessés. L'édito d'Anthony SAMRANI Hezbollah/Israël :...
commentaires (1)

Est-ce qu'on peut avoir des preuves des dégâts réels subis sur ces bases et ces sites qui, selon le porte-parole de l'armée israélienne, n'ont pas été touchés ? Ce qu'on voit sur la photo, ce sont des dégâts dans un secteur résidentiel (et ailleurs dans un poulailler et une étable). Mais si la propagande hezbollahie a besoin d'y croire et de le faire accroire pour relever son moral et restaurer son honneur amputés, puis décapités, soit !

Ronald Barakat

18 h 24, le 22 septembre 2024

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Commentaires (1)

  • Est-ce qu'on peut avoir des preuves des dégâts réels subis sur ces bases et ces sites qui, selon le porte-parole de l'armée israélienne, n'ont pas été touchés ? Ce qu'on voit sur la photo, ce sont des dégâts dans un secteur résidentiel (et ailleurs dans un poulailler et une étable). Mais si la propagande hezbollahie a besoin d'y croire et de le faire accroire pour relever son moral et restaurer son honneur amputés, puis décapités, soit !

    Ronald Barakat

    18 h 24, le 22 septembre 2024

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