C’est fou le nombre vertigineux de spécialistes télécoms, d’experts en armement radioguidé, de connaisseurs en batteries lithium-ion qui pullulent sur les plateaux télé et les réseaux sociaux, depuis que les équipements du Gauleiter persan et de son Parti barbu ont sautillé en pop-corn. Personnages entortillés et pontifiants, ils savent beaucoup de choses qu’il faudrait connaître mieux qu’eux pour savoir s’ils ne sont pas des ânes. Puis comme il faut continuer à chauffer la marmite après le drame, ils se croient maintenant obligés de prédire la suite en nous expliquant ce qui arriverait si des choses qui n’ont aucune chance d’arriver arrivaient un jour.
Fabuleux Liban ! C’est dans les moments où ça va très mal, entre un ambassadeur iranien qui ne peut plus pianoter ses instructions, un Haut-Perché sur son perchoir qui s’acharne à torpiller la présidentielle, un Basileus à Batroun et un Déplumé à Meerab qui gesticulent pour ne pas se faire oublier, sans compter un Premier ministre sortant qui brasse plus de vent qu’un parc d’éoliennes survitaminées, c’est dans ces moments-là donc que le koullouna de base, doté d’une intelligence de base, oublie complètement les bonnes vieilles tuiles qui l’assaillaient il y a à peine quelques semaines…
Ainsi, plus personne ne parle par exemple du jus d’électrons, dont le ministre Fayad-le-brushingué nous avait bassiné les claouis pendant tout l’été entre deux apéros, et qui s’est remis à couler discrètement dans la lasagne immonde du réseau d’Électricité du Liban. Concentrés sur la vidange militaire accélérée du Parti des mille et une barbes et le drainage politique avancé du Courant orangé, les gens ne se rendent même pas compte du privilège d’avoir 4 heures de courant par jour. Holà, manants ! Jouissez de ce bas voltage et remerciez vos bons maîtres !
Merci qui ? Les Égyptiens et les Algériens bien sûr, qui nous ont donné à téter quelques dizaines de milliers de tonnes de fuel gratis, pour nous permettre d’éponger les premières semaines d’automne. Il sera toujours temps ensuite de bêler notre infortune, une fois grillés les derniers centilitres, puis d’aller tendre la main aux Irakiens qui, sachant qu’ils ne seront jamais payés, consentiront peut-être à laisser ruisseler deux ou trois gouttes dans notre direction. C’est ce qui s’appelle joindre le futile au dérisoire.
Et quand on sera complètement à sec, on pourra toujours se fournir en électricité auprès du Sayed Barbu… en priant bien fort qu’il lui reste en rab quelques batteries au lithium encore intactes.
gabynasr@lorientlejour.com
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18 h 05, le 20 septembre 2024