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Politique - Repère

Nouvelles explosions d'appareils de communication du Hezbollah : ce qu'il faut savoir

Mercredi, et pour le deuxième jour d'affilée, des appareils de communication utilisés par le Hezbollah ont explosé à travers le Liban. Cette seconde opération, attribuée par le parti chiite à Israël comme pour la première, a fait, selon les bilans provisoires de mercredi soir, au moins 14 morts et plus de 450 blessés.  (Cet article est appelé à être actualisé au fur et à mesure des événements).

Nouvelles explosions d'appareils de communication du Hezbollah : ce qu'il faut savoir

Une ambulance transportant des blessés à l’hôpital de l'Université Américaine de Beyrouth (AUBMC), à la suite de l’explosion de bipeurs, le 17 septembre 2024. Photo Mohammad Yassine/L’Orient-Le Jour

Mercredi 18 septembre, et pour la deuxième journée consécutive, des appareils de communication du Hezbollah ont explosé, dans les bastions du parti à travers le pays. Mardi, des centaines de bipeurs avaient explosé dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban-sud et dans la Békaa, causant un véritable chaos. Le dernier bilan officiel, diffusé mercredi après-midi, faisait étant de 12 tués et de près de 3 000 autres blessées.
Mercredi en début de soirée, une nouvelle salve d'explosions était rapportée, dans les mêmes régions que mardi. Cette fois-ci, elles concernaient des appareils de communication de type talkie-walkie. Selon un bilan officiel publié vers 21h, cette nouvelle salve a fait 14 morts et plus de 450 blessés. 

Dans un communiqué publié mardi soir, le Hezbollah a fait assumer « l'entière responsabilité à l'ennemi israélien ». Le Hezbollah a également affirmé qu'il « continuera » le combat pour soutenir Gaza. Plusieurs experts en cybersécurité ont qualifié l'opération de mardi d'« inédite ».

Voici ce que l'on sait :

Sur les victimes et les blessés : 

En ce qui concerne l'opération de mardi :
Le ministre libanais sortant de la Santé, Firas Abiad, a annoncé lors d'une conférence de presse mercredi en tout début d'après-midi, que le nombre de personnes tuées dans l'explosion de bipeurs s'élevait désormais à 12, parmi lesquels deux enfants et deux employés du secteur médical. Le nombre de blessés se situe entre 2.750 et 2.800, selon le ministre. 750 personnes ont été blessées au Liban-Sud, 150 dans la Békaa, et 1 850 à Beyrouth. Parmi eux, 300 se trouvent dans un état grave. 

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Parmi les victimes, on dénombre principalement des membres du Hezbollah, les seuls au Liban à disposer de bipeurs en raison des craintes sécuritaires liées aux téléphones portables : notamment le fils du député Ali Ammar, Mahdi. Si une annonce a été faite mardi en soirée selon laquelle le fils du député Hassan Fadlallah avait également été tué, l’information a été démentie par ce dernier. Son fils serait toutefois gravement blessé, selon certains médias locaux.

L’ambassadeur d’Iran au Liban, Mojtaba Amani, a confirmé mardi soir sur le réseau X avoir été « légèrement blessé » dans l’explosion de son bipeur et que son « état général était bon ». Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah n’a, lui, pas été atteint, selon un responsable du parti cité par Reuters.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ONG syrienne basée à Londres et proche de l'opposition, indique pour sa part qu'un « certain nombre de membres du Hezbollah » ont été hospitalisés à Damas après l'explosion d'appareils radio qu'ils transportaient. Un talkie-walkie aurait explosé à l'intérieur d'une voiture qui circulait sur une route près du quartier de Kafr Sousa à Damas.

Des médecins ont indiqué avoir essentiellement traité des blessures au visage, et surtout aux yeux, aux mains et au niveau de l'abdomen.

En ce qui concerne l'opération de mercredi : 

Mercredi vers 21h, le ministère de la Santé a indiqué que le bilan de la deuxième série d'explosions d'appareils de communication avait fait 14 morts et plus de 450 blessés.

Sur les bipeurs :

Sur l'opération de mardi : 
Le Mossad a piraté 5 000 bipeurs importés par le Hezbollah quelques mois avant les explosions de mardi, a appris Reuters auprès d’une source de sécurité libanaise et d’une autre source non identifiée. Une source proche du Hezbollah a indiqué à l'AFP que « les bipeurs qui ont explosé concernent une cargaison récemment importée par le Hezbollah de 1 000 appareils », qui semblaient selon lui avoir été « piratés à la source ». Plus de 3 000 exemplaires avaient été commandés par le Hezbollah à l'entreprise Gold Apollo de Taïwan, ont affirmé des responsables, américains et d'autres nationalités au New York Times.

Ce que l'on sait sur les bipeurs

Bipeurs et talkies-walkies piégés du Hezbollah : ce que l'on sait

L'entreprise taïwanaise Gold Apollo a démenti mercredi des informations du New York Times selon lesquelles elle aurait fabriqué les bipeurs. Gold Apollo a précisé que la compagnie hongroise BAC Consulting KFT, basée à Budapest, avait une licence pour produire ces bipeurs et avait fabriqué les appareils livrés au Liban. « En vertu d'un accord de coopération, nous autorisons BAC à utiliser notre marque pour la vente de produits dans certaines régions, mais la conception et la fabrication des produits sont de l'unique responsabilité de BAC », a indiqué dans un communiqué Gold Apollo. Mercredi soir, le gouvernement hongrois a assuré que les bipeurs n'étaient jamais passés en Hongrie.
Le Hezbollah appelle régulièrement ses membres à ne pas utiliser les téléphones portables pour éviter les piratages israéliens.

Sur l'opération de mercredi : 
Reuters a indiqué, mercredi, citant ue source sécuritaire, que les radios et talkie-walkie qui ont explosé en début de soirée avaient été achetés il y a cinq mois par le Hezbollah, à peu près au même moment que les bipeurs qui ont explosé mardi. Le Haaretz a, pour sa part, indiqué que les explosions de mercredi ont été provoquées par des batteries piégées, importées par le Hezbollah il y a deux semaines.

Sur le terrain

Au lendemain de la série d’explosions, l’heure était aux funérailles, dans la banlieue sud de Beyrouth, dans la Békaa, et au Liban-sud, mercredi. Jusqu’à ce qu’une nouvelle salve d’explosions viennent de nouveau semer le chaos.

Mardi, les explosions de bipeurs avaient déjà provoqué un véritable chaos sur le terrain, au fur et à mesure que les informations se précisaient. Les hôpitaux de Beyrouth, ses banlieues, ainsi que ceux situés à Saïda ont été submergés par l'afflux de blessés transportés de diverses régions.

Le ministère de la Santé avait alors demandé à tous les hôpitaux de rester en état d’alerte maximum et de soigner les blessés aux frais de l'Etat. Le ministère a aussi demandé aux personnes « qui ont des bipeurs de s’en éloigner au plus vite jusqu’à ce que la vérité soit faite sur l’incident ». Le Dr Firas Abiad a en outre annoncé mercredi que « si 92 % des cas sont traités au Liban », des transferts ont eu lieu de la Békaa vers la Syrie, compte tenu de la proximité géographique, et que « certaines personnes seront évacuées vers l'Iran », sans plus de précisions. Le ministre a, par ailleurs, indiqué que des contacts étaient en cours pour assurer des aides en provenance des pays de la région, notamment d'Irak, d'Égypte, de Syrie, d'Iran, de Turquie et de Jordanie. Dans ce cadre, il s'est d'ailleurs rendu dans la matinée à l'Aéroport international de Beyrouth pour y accueillir un avion d'aides irakiennes, amenant à Beyrouth 20 médecins et soignants ainsi que 15 tonnes de matériel sanitaire. 

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Un appel à ne pas publier d'informations, des photos ou des vidéos sur les blessés et les victimes ainsi que les régions principalement visées a  également rapidement tourné sur les réseaux sociaux, dans les milieux proches du Hezbollah. « Ces informations sont celles qu'attend l'ennemi », indiquait un des messages circulant.

Sur la portée de l'opération :

Un responsable du Hezbollah cité par Reuters a affirmé que les détonations de bipeurs constituent « à ce jour la plus grande faille sécuritaire ». Une source proche du parti chiite a affirmé à l'AFP qu'il s'agissait d'un « piratage israélien ».

Un proche conseiller du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a laissé entendre, dans un message sur X qu'il a plus tard supprimé, qu'Israël est à l'origine des explosions au Liban. Selon le Haaretz, qui ne donne pas le nom du conseiller, le bureau de M. Netanyahu affirme que cette personne n'est pas le porte-parole du gouvernement.

La radio de l'armée israélienne a, par ailleurs, annoncé mercredi que la 98e division d'élite de l'armée israélienne sera redéployée de la bande de Gaza vers le front nord d'Israël, au long de la frontière avec le Liban. 

Le chef du hezbollah, Hassan Nasrallah, s'exprimera jeudi à 17h, heure libanaise, sur cette opération. Le Hezbollah a d'ores et déjà annoncé qu'il « continuera » le combat pour soutenir Gaza.

Condamnations internationales

Sur le plan diplomatique, la vice-première ministre belge Petra De Sutter a dénoncé « l'attaque terroriste massive au Liban et en Syrie. Dans un message posté sur X, elle a parlé d'une « escalade brutale de la violence ». « Le silence n'est pas une option. Une enquête internationale est nécessaire. L'effusion de sang doit cesser », a-t-elle martelé.

Moscou et Téhéran ont sans surprise « condamné » l'attaque. « La détonation massive de bipeurs au Liban nécessite une enquête et une attention internationale », a déclaré Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Moscou, qui a appelé mercredi matin à « la retenue », a également dénoncé un « acte de guerre hybride » visant à « provoquer une guerre de grande ampleur dans la région ». Cette attaque sans précédent a par ailleurs été qualifiée de « tuerie de masse » par la présidence iranienne.

Le président turc Tayyip Erdogan a fait part de sa tristesse au Premier ministre libanais, Nagib Mikati, lors d'un appel téléphonique, a rapporté l'agence de presse publique turque Anadolu. 

Le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a condamné « les attaques qui mettent en péril la sécurité et la stabilité du Liban et augmentent le risque d'escalade dans la région », estimant que la situation est « préoccupante ».

Le Conseil de sécurité doit se réunir vendredi pour aborder la question des explosions de mardi et mercredi.

Mercredi 18 septembre, et pour la deuxième journée consécutive, des appareils de communication du Hezbollah ont explosé, dans les bastions du parti à travers le pays. Mardi, des centaines de bipeurs avaient explosé dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban-sud et dans la Békaa, causant un véritable chaos. Le dernier bilan officiel, diffusé mercredi après-midi, faisait étant de 12...
commentaires (8)

Invraisemblable d’amateurisme.

Michael

00 h 38, le 19 septembre 2024

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Commentaires (8)

  • Invraisemblable d’amateurisme.

    Michael

    00 h 38, le 19 septembre 2024

  • Les téléphones portables, c’est dangereux, et ça peut exploser, comme en a fait l’expérience Yahya Ayyash de triste mémoire. Donc, on utilise de pagettes, qui explosent elles aussi. Puis, des walkie-talkies… rebelote. Et demain, des tamtams explosifs? Nous retournons à l’age de pierre, grace à SAHN et ses sbires… Triste pays…

    Micheline

    20 h 04, le 18 septembre 2024

  • Quelques heures auparavant, ils vociféraient et se sentaient invincible en menaçant notre futur président de mort s’il n’était pas nommé par eux. Qui a dit que Dieu n’existait pas?

    Sissi zayyat

    11 h 42, le 18 septembre 2024

  • En tous cas cette affaire est bien étrange. Qui a proposé d’utiliser des bipèdes au lieu des GSM? Qui les a commandés et auprès de quel fournisseur? Comment Israël a eu connaissance de tout ce projet et comment elle a pu les piéger en amont ou en cours de fabrication ou d’acheminement ? Ça suppose énormément de complicités notamment au sein même du directoire du Hezbollah! Alors que pendant ce temps Moussawi accuse les FL d’être des collaborateurs d’Israel et appelle au meurtre alors que les traitres sont bien chez eux.

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 11, le 18 septembre 2024

  • Ils ont atteint le chef d’orchestre l’ambassadeur d’Iran! Pendant que HN et sa clique, eux, se terrent, des Libanais meurs et voient leurs biens détruits inutilement. Maintenant qu’il est prouvé qu’il ne peuvent utiliser ni les smart phones ni les pagers, ils vont se contenter de pigeons voyageurs, de message en fumée ou de miroir? Peut être des gobelets en carton reliés par un fil? Peut être aussi des lettres transmises par des estafettes! C’est fou comme on se rapproche de l’âge de pierre promis!

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    07 h 05, le 18 septembre 2024

  • Pourquoi au frais d l’État? L’État déjà failli n’a pas choisi cette guerre et le peuple ne la veut pas. La milice est bien plus riche que ce semblant d’État qu’elle phagocyte pour l’achat d’armes qui partent en tout cas en fumée. Ou alors que ce soit aux frais de la maison mère Iranienne.

    Liban Libre

    23 h 00, le 17 septembre 2024

  • "A force de chercher les derniers modèles"

    Dorfler lazare

    21 h 39, le 17 septembre 2024

  • L'ambassadeur d'Iran a un bippeur du Hezb ! Ou plutôt tous les combattants du Hezb ou un bippeur Iranien !

    LH

    19 h 41, le 17 septembre 2024

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