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Chaud devant !


Déjà que les Hébreux n’arrivent toujours pas à digérer la quincaillerie guerrière que le Parti barbu a pu gonfler au nez et à la kippa de leurs chefs, ce sont maintenant les ballets aériens des cerfs-volants du Victorieux divin qui leur restent en travers de la gorge. Bibi nous promet donc pour bientôt du pur jus de plomb et phosphore de sa mère. Et comme à Beyrouth il faut bien s’occuper en attendant la prochaine déglinguée militaire, les neuneus politiques en sont réduits à réchauffer pour la énième fois la soupe présidentielle. Faut bien tuer le temps en attendant d’être tué !

De fait, les bras cassés du Quintette sont appelés à venir papoter à partir de mi-septembre, en vue de rafraîchir cette fange électorale suiffeuse moisissant aux portes de l’ennui. Tout en sachant pertinemment que si la bananeraie locale est petite, les rigolos sont nombreux, qu’ils ont un talent fou et qu’ils aiment le comique de répétition.

Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Alors les diplomates ont appris à tout ce joli monde qu’il fallait aimer « l’autre ». Sauf que les yeux de l’amour ont souvent besoin de lunettes ! Personne n’a pensé que dans ce Liban cocasse, il y a toujours une tripotée « d’autres », chaque « autre » pensant qu’il est plus « autre » que tous les autres.

Alimentant le surplace ambiant, le Baron de Aïn el-Tiné et de ses dépendances continue de trimbaler sur le dos sa table de dialogue, en essayant de la fourguer en toutes occasions. Les pays normaux roulent à l’ombre d’une loi fondamentale appelée Constitution ? Istiz Nabeuh, lui, préfère rentabiliser son mobilier dans l’espoir qu’à la faveur d’un de ses tours de passe-passe les participants finiront par parler persan.

Pour cela, il a trouvé en Mikou le partenaire idéal pour mettre en musique la petite pantalonnade. Heureusement qu’on les a ces deux-là. Quelle persévérance, quelle abnégation dans l’inutilité !

Quelle retenue aussi ! Tous les jours ensemble à patauger dans la semoule alors qu’ils n’ont rien à se dire… Que ne se rouleraient-ils pas une bonne pelle une fois pour toutes et qu’on en finisse ! La chair aura exulté, les ambassadeurs iranien et saoudien passeraient un bon coup de serviette et on n’en parlerait plus. Une démocratie parlementaire titillée puis asticotée par une théocratie et une monarchie de droit divin… Le monde à l’envers ? Non, le monde arabe à l’endroit !

Bref, l’idéal lointain pour les deux hommes serait une présidentielle au score parlementaire sans équivoque : 30 % pour leur poulain Franju, 70 % de députés muselés, avec à la clé un programme politique débité en bois de chêne massif, aussi obscur que les écrits talmudiques.

Raté ! Le Liban n’est pas le genre de bled à se payer un vrai chef d’État. Et pour cause : il y a trop de chefs et pas la moindre trace d’État.


gabynasr@lorientlejour.com

Déjà que les Hébreux n’arrivent toujours pas à digérer la quincaillerie guerrière que le Parti barbu a pu gonfler au nez et à la kippa de leurs chefs, ce sont maintenant les ballets aériens des cerfs-volants du Victorieux divin qui leur restent en travers de la gorge. Bibi nous promet donc pour bientôt du pur jus de plomb et phosphore de sa mère. Et comme à Beyrouth il faut bien...
commentaires (2)

Merci M. Nasr. Grâce à vous se régale tous les vendredis de nos malheurs à défaut de bonnes choses

Sissi zayyat

11 h 13, le 13 septembre 2024

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Commentaires (2)

  • Merci M. Nasr. Grâce à vous se régale tous les vendredis de nos malheurs à défaut de bonnes choses

    Sissi zayyat

    11 h 13, le 13 septembre 2024

  • Brillant! "Le Liban n’est pas le genre de bled à se payer un vrai chef d’État. Et pour cause : il y a trop de chefs et pas la moindre trace d’État."

    Alain Raymond

    04 h 46, le 13 septembre 2024

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