Le Hezbollah repousse un avion de chasse et envoie un drone sur Nahariya

Pendant que la Défense civile libanaise enterrait trois de ses membres tués samedi par une frappe israélienne à Froun, et que les responsables de l’État hébreu multipliaient les menaces d’une offensive prochaine sur le front de la ligne bleue, le Hezbollah s’est distingué ce lundi à travers deux opérations en particulier, parmi la dizaine lancée pendant la journée et jusqu’en début de soirée.

Vers 15h, le parti chiite a annoncé avoir « intercepté un avion de chasse israélien et tiré un missile sol-air en sa direction », ce qui l’a, selon le parti, obligé à « quitter l’espace aérien libanais ». Samedi, le parti avait fait une annonce similaire concernant un drone de type « Heron ».
Peu de temps avant cette annonce, le parti venait d’indiquer avoir lancé « un escadron de drones explosifs contre le quartier général de la brigade Golani et le siège de l’unité Egoz 621, dans la base de Shraga, au nord d’Acre ». Cette attaque a visé les lieux de résidence des militaires sur cette base située à mi-chemin entre Nahariya et Acre, le long de la côte israélienne, à environ 15 km en ligne droite depuis Ras Naqoura (caza de Tyr). Or, dans l’heure qui a précédé, le Haaretz avait rapporté qu’un drone en provenance du Liban avait frappé un bâtiment résidentiel de Nahariya, provoquant un incendie.

Réaction de Herzl Halevi

Cette dernière opération a fait réagir le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzl Halevi. « L’attaque du Hezbollah contre un immeuble résidentiel ce matin à Nahariya est un incident grave, tout comme les tirs en direction des résidents du Nord », a déclaré le général à la fin d’une session d’évaluation de la situation dans le nord d’Israël. Il a ajouté que l’armée israélienne était fortement mobilisée dans le nord du pays et « préparée pour toute tâche qu’elle pourrait être amenée à accomplir ». Dans la matinée, l’ancien membre du cabinet de guerre israélien Benny Gantz a estimé à Washington qu’il était temps pour Israël de s’occuper de la situation dans le nord du pays face au Hezbollah et a appelé à faire face à l’Iran.

Dans ses autres opérations lancées au cours de la journée, le Hezbollah a notamment annoncé avoir ciblé des positions militaires israéliennes à Metula (face au village libanais de Kfar Kila, dans le caza de Marjeyoun) ; Habouch, en face de Kfarchouba dans le caza de Hasbaya ; Ramtha, au niveau des collines contestées de Kfarchouba ; le site de Jal al-Alam, face au village libanais de Labbouné ; ou encore Ma’ayan Baruch, en face de Wazzani (caza de Hasbaya). Une partie de ces opérations a été lancée en représailles aux bombardements israéliens de dimanche soir sur Kherbet Selm (caza de Bint Jbeil), qui ont fait plusieurs blessés.

Deux attaques des Brigades al-Fajr

Il n’y a pas que le Hezbollah qui s’est activé à la frontière entre le Liban-Sud et le nord d’Israël où les tirs s’enchaînent depuis le 8 octobre 2023, lendemain de la guerre de Gaza.
Les Brigades al-Fajr (Forces de l'aube), la branche armée de la Jamaa islamiya, ont revendiqué une première attaque à la roquette en milieu d’après-midi contre le site israélien de Beit Hillel, situé près de Kiryat Shmona, face à Houla (Marjeyoun). Vers 17h, le mouvement a annoncé sa seconde attaque de la journée, « en soutien à la population de Gaza et de Cisjordanie », toujours avec des roquettes, cette fois pour cibler une position de l’armée israélienne à Beit Hillel, au niveau de la localité de Kiryat Shmona.

L’armée israélienne a, de son côté, enchaîné les tirs d’artillerie et les raids de son aviation, ciblant tour à tour les zones et les localités de Hanine (Bint Jbeil), Taybé (Marjeyoun), Labbouné (Tyr), Kfar Kila (Marjeyoun), Khiam (Marjeyoun), Kfarchouba (Hasbaya), Zebqine (Tyr), ou encore Yater (Bint Jbeil).