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Société - Conflit

Le Liban-Sud fait ses adieux aux trois volontaires de la Défense civile tués samedi

 « C'est la première fois que des missiles visent directement nos hommes », a déclaré à L'OLJ le chef de la Défense civile à Nabatiyé.

Le Liban-Sud fait ses adieux aux trois volontaires de la Défense civile tués samedi

Les cercueils des trois volontaires de la Défense civile, lors de funérailles communes le 9 septembre 2024 à Ghandouriyé, au Liban-Sud. Photo Mohammad Yassine

Des funérailles communes ont été organisées lundi après-midi dans la localité de Ghandouriyé (Bint Jbeil), après la mort samedi soir de trois volontaires de la Défense civile tués dans une frappe de drone israélien dans la région de Froun (caza de Bint Jbeil), au Liban-Sud. Chacune des victimes a ensuite été enterrée dans son village natal, selon notre journaliste sur place, Lyana Alameddine. La Défense civile, elle, indique qu'il s'agit de la première fois que ses équipes sont directement visées au Liban-Sud. 

Les trois secouristes, Kassem Bazzi, Mohammad Hachem et Abbas Hammoud ont été tués alors qu'ils éteignaient un incendie dans des zones boisées et vallonnées de Froun, visées par une série de frappes israéliennes violentes vendredi soir.

Des centaines se sont rassemblés pour les condoléances, brandissant les drapeaux d'Amal - Mohammad Hachem et Kassem Bazzi, étant membres de cette formation selon le parti -, et parfois le drapeau libanais. Les cercueils, transportés par des volontaires de la Défense civile, étaient habillés du symbole de l'institution.

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« Ces martyrs sont du Sud, c’est cela le Sud. Nous sommes fiers d’eux, c’est une sorte de jihad », confie la cousine de Kassem Bazzi. Selon elle, la victime « a choisi d'intégrer la Défense civile pour défendre sa terre », dans la continuité « de l’imam Hussein (figure vénérée par l’islam chiite) et de l’imam Moussa Sadr », fondateur du mouvement Amal.

Les funérailles à Ghandouriyé ont lieu en présence de volontaires de la Défense civile nationale et de secouristes des scouts al-Rissala, affiliés au mouvement Amal. 

« À chaque mission, l’armée israélienne frappait à côté de nous, en guise d’avertissement. Je ne sais pas pourquoi cette fois-ci ils ont décidé de nous frapper directement », témoigne un pompier de Froun présent lors des funérailles et qui a préféré rester anonyme.

Le véhicule de la défense civile impacté par la frappe israélienne, à Froun, au Liban-Sud, le 9 septembre 2024. Photo Mohammad Yassine

Selon lui, « les trois victimes ont été tuées juste après avoir éteint un incendie samedi, vers 18h, dans un champ d’oliviers, près d'une zone résidentielle ». « Nous avons reçu un premier message des volontaires, nous annonçant qu’ils avaient terminé leur intervention. Ils ont été frappés alors qu'ils rangaient leurs affaires. Puis Abbas Hammoud, qui était encore en vie, nous a prévenus qu'ils ont été visés par une frappe. Il a dit : Nous sommes tous blessés, nous sommes tous blessés ! Puis, nous sommes partis les chercher », ajoute celui qui les connaissait depuis plus de vingt ans.

« La guerre sera longue »

« Nous sommes là pour eux car ils ont risqué leurs vies pour nous », confie pour sa part Kinda, 21 ans, l'une des proches de Abbas Hammoud, et dont le frère a également été tué dernièrement dans le cadre de son travail de secouriste au sein du comité sanitaire du Hezbollah. « Ils ne faisaient qu’éteindre un feu et ils se sont sacrifiés pour nous, pour que nous puissions rester chez nous », souligne la jeune femme qui a été déplacée de Aadchit (caza de Nabatiyé) à cause du conflit en cours.

Les cercueils des trois volontaires de la Défense civile, lors de funérailles communes le 9 septembre 2024 à Ghandouriyé, au Liban-Sud. Photo Mohammad Yassine

Abdallah Moussaoui, responsable de la Défense civile à Tyr, dit « craindre désormais pour ses hommes » après la « frappe directe » de samedi. « Pour nous, c’est un message de l’ennemi. (L’armée israélienne) a dû se rendre compte qu’ils étaient de la Défense civile », confie M. Moussaoui à notre journaliste. « Nous sommes loin de la frontière. Ici, la vie est normale. Mais depuis le ciblage direct (des volontaires), on a peur que ça arrive à nouveau », ajoute-t-il.

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La localité de Froun a inhumé lundi Kassem Bazzi, qui est originaire de ce village. Selon la cousine du défunt, ce dernier était « partisan du mouvement Amal, tout en étant volontaire au sein de la Défense civile ». Bazzi a été blessé il y a un mois à Adaïssé (Marjeyoun) et hospitalisé à cause du phosphore blanc utilisé par l’armée israélienne au Liban-Sud.

« Nous savons que la guerre sera longue, mais nous ne pouvons aller nulle part, nous n’avons pas vraiment peur », a déclaré cette femme à notre journaliste.

Hussein Fakih, chef de la Défense civile à Nabatiyé, indique pour sa part que les explosifs utilisés dans la frappe de samedi « contenaient des clous et que les corps des victimes ont été déchiquetés ». « C'est la première fois que des missiles visent directement nos hommes et un camion de la Défense civile », a-t-il déclaré à L'Orient-Le Jour. Selon M. Fakih, cette attaque a également fait un blessé qui est actuellement dans un état critique.

Des funérailles communes ont été organisées lundi après-midi dans la localité de Ghandouriyé (Bint Jbeil), après la mort samedi soir de trois volontaires de la Défense civile tués dans une frappe de drone israélien dans la région de Froun (caza de Bint Jbeil), au Liban-Sud. Chacune des victimes a ensuite été enterrée dans son village natal, selon notre journaliste sur place,...
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