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Société - Libertés

L'humoriste Shaden Fakih quitte le Liban, après une polémique religieuse sur un de ses sketchs

« Je ne voulais pas quitter le pays, mais l'État ne peut pas me protéger. Je continuerai néanmoins à parler et à me battre », a déclaré l'artiste.

L'humoriste Shaden Fakih quitte le Liban, après une polémique religieuse sur un de ses sketchs

La comédienne Shaden Fakih pendant un de ses spectacles en 2019. Photo tirée du compte Facebook de l'artiste.

La comédienne Shaden Fakih a annoncé son intention de « ne pas rentrer au Liban dans l'immédiat », trois mois après une polémique suscitée par la diffusion d'un de ses sketchs sur l'islam et les hommes de religion. Connue pour son franc-parler et ses critiques à l’encontre de l’establishment politique et religieux, Shaden Fakih avait été visée par une campagne de diffamation virulente après la publication sur les réseaux sociaux, en mai dernier, d'un extrait filmé lors d’un spectacle à Beyrouth.

« Je ne voulais pas quitter le pays, mais l'État ne peut pas me protéger. Je continuerai néanmoins à parler et à me battre », a déclaré mercredi l'artiste, qui était en tournée au Canada au moment où la polémique a éclaté. « J'ai passé trois mois difficiles. J'ai dû m'occuper de ma santé mentale », a déclaré la comédienne dans une vidéo publiée sur son compte Instagram, sans indiquer si elle se trouvait toujours au Canada.  

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Rire et politique, le coût de l'affront

La polémique avait éclaté après la publication d'un extrait dans lequel Shaden Fakih comparait certains musulmans à des « nouveaux riches » et critiquait les comportements de certains dignitaires religieux. La comédienne avait alors essuyé une vague de critiques et de menaces, avant de faire l'objet de plaintes de la part de Dar el-Fatwa, plus haute instance sunnite du pays, ainsi que du Conseil supérieur chiite, pour « blasphème, atteinte aux symboles religieux et incitations aux conflits sectaires et racistes ».

La jeune femme menacée de viol

« Il y a trois mois, une personne qui voulait me faire du mal a décidé de se rendre en douce à mon show et de filmer une de mes blagues sur la religion, sachant que je n'aurais jamais publié une telle blague parce que je sais qu'une grande partie de la population ne l'accepterait pas, et que ceux qui l'accepteraient viendraient me voir sur scène », a expliqué la comédienne sur Instagram.

Shaden Fakih a par ailleurs confié avoir été menacée de viol, ainsi que sa soeur et sa mère ou encore d'avoir sa «langue coupée et donnée aux chiens», depuis la diffusion du sketch. Une manifestation avait même été organisée en mai à Tripoli, grande ville du Nord à majorité sunnite, en guise de contestation contre le contenu du sketch.

« Union des confessions » contre l'humoriste 

« Lorsque la blague a été publiée, il y a eu un moment historique. Plusieurs confessions se sont unies au Liban ; le conseil supérieur chiite, Dar el Fatwa et même les cheikhs Akl (représentants de la confession druze) », a-t-elle ironisé, en allusion aux dénonciations effectuées par différentes communautés religieuses. « Quelle que soit la blague, rien ne justifie autant de violence et ce n'est pas comme cela que l'on protège la religion », a ajouté la comédienne.

En 2022, l’artiste avait été condamnée à payer une amende par le tribunal militaire pour « humiliation et atteinte à la réputation des Forces de sécurité intérieure (FSI) ». La jeune femme avait été poursuivie après avoir publié une vidéo comique dans laquelle on la voit appeler les FSI et leur demander si elles pouvaient lui livrer des serviettes hygiéniques en raison des restrictions imposées pendant la période de confinement en pleine pandémie de coronavirus au Liban. En octobre 2023, la cour de cassation militaire avait décidé d'abandonner les poursuites contre l'humoriste. 

La comédienne Shaden Fakih a annoncé son intention de « ne pas rentrer au Liban dans l'immédiat », trois mois après une polémique suscitée par la diffusion d'un de ses sketchs sur l'islam et les hommes de religion. Connue pour son franc-parler et ses critiques à l’encontre de l’establishment politique et religieux, Shaden Fakih avait été visée par une campagne de diffamation virulente après la publication sur les réseaux sociaux, en mai dernier, d'un extrait filmé lors d’un spectacle à Beyrouth.« Je ne voulais pas quitter le pays, mais l'État ne peut pas me protéger. Je continuerai néanmoins à parler et à me battre », a déclaré mercredi l'artiste, qui était en tournée au Canada au moment où la polémique a éclaté. « J'ai passé trois mois difficiles. J'ai dû m'occuper de ma santé...
commentaires (11)

I support Shaden and freedom of speech 100 pct! However, had those same jokes been targeting the Jewish faith, instead of Islam she would be deported from Canada, France, Germany (for sure).. freedom of speech in the west is for certain people and and only when discussing “politically correct” themes.

Murad Mazen

14 h 13, le 19 juillet 2024

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Commentaires (11)

  • I support Shaden and freedom of speech 100 pct! However, had those same jokes been targeting the Jewish faith, instead of Islam she would be deported from Canada, France, Germany (for sure).. freedom of speech in the west is for certain people and and only when discussing “politically correct” themes.

    Murad Mazen

    14 h 13, le 19 juillet 2024

  • Je rappelle qu’il y a quelques semaines un humoriste qui répond au nom de Guillaume Meurisse s’est fait convoquer par la police pour apologie du terrorisme et congédier de TF1 à cause d’une blague où il comparait Netanyahu à un Nazi sans prépuce. Le clergé sioniste est il une religion? La France est-elle retournée au Moyen-Âge? L’humour est devenu scandaleux et dangereux. Peut-être parce que le ridicule tue vraiment. La rumeur publique et le discrédit sont rendus les maîtres du monde à l’heure où la réalité a de moins en moins de poids.

    Karim JBEILI

    19 h 04, le 18 juillet 2024

  • Sale coup pour israel ça. Eux qui voulaient nous renvoyer au moyen-âge… Ils se sont trouvés fort dépourvus, quand ils se rendirent compte que nous y étions déjà… Il va leur falloir trouver autre chose.

    Gros Gnon

    17 h 44, le 18 juillet 2024

  • Tristesse de voir qu'il n'y a pas de liberté d'expression dans un pays qui se veut démocrate.

    NFK

    17 h 33, le 18 juillet 2024

  • Si tous ces dignitaires (je ne vois pas de quoi ils sont dignes) se réunissent pour défendre les pauvres libanais qui souffrent dans leur corps et dabs leur âme plutôt que de s'attaquer à une femme sans défense dont son seul crime est celui de détendre ces citoyens qui en ont marre de ces politiques et de ces privilégiés religieux

    Citoyen

    17 h 27, le 18 juillet 2024

  • Je pense que, tout comme suggéré par notre illustre head of the bar-al-amèn, on devrait tenir une séance de hiwaar pour choisir les blagues acceptable au pays du kharwaa anciennement connu pays du cèdre... yallah, on en discute et on sourit tous sous cape...

    Wlek Sanferlou

    14 h 23, le 18 juillet 2024

  • Cette dame ne m'a jamais fait "sourire" donc pour rire,elle est bien loin. Au liban, depuis toujours, on pouvait se moquer des politiciens (A l'époque du moins avec "le théatre de10 Heures) mais personne n'a envisagé se moquer du clergé.C'est ainsi. Qu'on aime ou non(perso, je n'aime pas les clergés) mais c'est ainsi : La majorité des Libanais respecte le clergé qu'ils soient chrétiens, musulmans, druzes ou autres. Cette nouvelle génération dite laique qui ne respecte RIEN. EN REVANCHE Rien ne justifie les menaces et violences à l'encore de cette personne

    LE FRANCOPHONE

    13 h 17, le 18 juillet 2024

  • Soutien total à cette humoriste que je ne connais pas. Le Liban doit être un have pour la liberté d'expression des artistes de tous bords. Ceux qui n'aiment pas les blagues de Shaden Fakih n'ont qu'à ne pas les écouter. C'est simple.

    K1000

    13 h 00, le 18 juillet 2024

  • L'humour est abominable ; la religion est admirable ; nous sommes un pays extrêmement tolérant !

    Charles Cosma

    12 h 26, le 18 juillet 2024

  • La mafia et les hommes de religion (toutes confessions confondues) ont tout interet a maintenir le pays au moyen-age...

    Michel Trad

    12 h 26, le 18 juillet 2024

  • Ainsi fonctionnent les systèmes totalitaires, on tue ou on expatrie ...

    Zeidan

    12 h 17, le 18 juillet 2024

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