
L’objectif est d’assurer une chaîne complète de soins aux patients de tous âges. Photo C.H.
Inauguré en 2019, le centre de soins Oasis de vie s’est vu remettre l’accréditation Joint Commission International (JCI), l’un des leaders mondiaux de la conformité sanitaire en milieu hospitalier. Une certification, la première pour un centre de réhabilitation dans le pays, qui vient récompenser un long travail de mise en conformité du centre situé à Achrafieh, près de l’Hôtel-Dieu. « En 2019, alors même qu’Oasis de vie n’était pas encore sortie du sol, nous avions déjà l’ambition d’être accrédités par la JCI. Les plans du bâtiment et les changements qui ont été apportés ont été faits sous leur supervision », explique Saydeh Nassar, CEO du centre de soins. L’accréditation implique le respect et l’application d’environ 1 000 normes internationales de qualité et de sécurité, ce qui a nécessité une formation stricte du personnel. « Tout cela n’aurait pas été possible sans les efforts consentis par notre staff qui a fait un travail formidable, ainsi que le soutien et l’implication du conseil d’administration, et notamment de Zafer Chaoui, le président », ajoute Saydeh Nassar, qui compte 30 ans d’expérience dans le secteur hospitalier.
Le centre de santé, moderne et flambant neuf, est composé de 131 lits. Il a été créé par l’Association de bienfaisance grecque-catholique de Beyrouth et sa banlieue. Fondée en 1883, l’Association vient en aide aux personnes âgées ou en difficulté. À sa mort, Marie Youssef Aftimos avait fait don du terrain sur lequel le centre est construit avec le souhait qu’un hôpital ou un centre de repos y soit établi. Une volonté concrétisée par Zafer Chaoui : « Nous avons lancé le projet au mois de juillet 2019, juste avant la crise économique. Les débuts d’Oasis de vie ont été difficiles : la dévaluation et l’appauvrissement de la population, sans parler de l’explosion du port de Beyrouth l’année suivante ou du Covid-19. C’est d’autant plus admirable d’être là où nous sommes aujourd’hui », se réjouit-il.
« Garantir la dignité humaine »
Oasis de vie est un bâtiment sur huit étages ainsi que six en sous-sol. Il accueille à la fois des personnes âgées en fin de vie, des patients atteints
d’Alzheimer et d’autres en convalescence pour des périodes plus ou moins longues suite à un accident ou une maladie. L’objectif est d’assurer une chaîne complète de soins aux patients de tous âges, allant des soins médicaux non aigus à la rééducation, jusqu’aux soins de fin de vie et palliatifs. Récemment, le centre a innové en créant un club social à la journée pour les personnes âgées.
L’équipe d’Oasis de vie se compose d’une centaine de personnes, dont une partie est externalisée. Elle comprend entre autres 60 infirmières, des médecins et physiothérapeutes et des psychothérapeutes, dans une approche multidisciplinaire du soin. Pour les familles qui n’ont pas les moyens suffisants pour envisager l’Oasis, un fonds a été créé avec des donations permettant de payer un complément aux patients qui ne peuvent pas s’acquitter de la cotisation intégrale. À l’heure actuelle, le centre dénombre une cinquantaine de patients, ce qui permet à Oasis de vie d’être en mesure de payer tous ses frais courants. Au-delà de 70, le centre (à but non lucratif) sera bénéficiaire et donc en mesure de reverser l’excédent à l’Association de bienfaisance grecque-catholique.
« Notre grande fierté avec Oasis de vie, c’est de garantir la dignité de l’homme, un concept si important et pourtant négligé dans ce pays, ajoute Zafer Chaoui. Faire en sorte que le service soit le même à trois heures du matin et à trois heures de l’après-midi, telle est notre promesse. »