Rechercher
Rechercher

À La Une - Diplomatie

Le Brésil rappelle son ambassadeur en Israël

Les conditions n'étaient pas réunies "pour qu'il retourne en Israël", a expliqué la source diplomatique mercredi.

Des étudiants campent dans la zone des cours d'histoire et de géographie de la Faculté de philosophie, lettres et sciences humaines (FFLCH), à l'Université de São Paulo (USP), en défense des Palestiniens et contre les attaques d'Israël dans la bande de Gaza, à São Paulo, au Brésil, le 9 mai 2024. Photo AFP/MIGUEL SCHINCARIOL

La tension entre le Brésil et Israël liée à la guerre à Gaza est encore montée mercredi, Brasilia rappelant son ambassadeur sans nommer de remplaçant à son poste à Tel Aviv dans l'immédiat.

La crise diplomatique entre les deux pays avait éclaté en février quand le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva avait comparé l'offensive israélienne dans la bande de Gaza avec l'extermination des Juifs par les nazis.

Engagé dans une offensive à Gaza après l'attaque du 7 octobre dans le sud d'Israël menée par le Hamas, le gouvernement israélien s'était indigné des propos de Lula, une des voix les plus notables du Sud global, dont le pays assure cette année la présidence tournante du G20.

Les conditions ne sont pas réunies pour que l'ambassadeur brésilien Frederico Meyer « retourne en Israël », a indiqué mercredi à l'AFP une source diplomatique brésilienne, sous couvert d'anonymat.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a dit dans un communiqué ne pas avoir encore reçu de « notification officielle » du gouvernement brésilien. « Le chargé d'affaires du Brésil sera convoqué au ministère des Affaires étrangères demain (jeudi) pour une réunion à ce sujet », a ajouté la diplomatie israélienne.

Après ses propos sur Gaza, le président brésilien avait été déclaré « persona non grata » par Jérusalem et l'ambassadeur Meyer avait été convoqué au mémorial de la Shoah de Yad Vashem, pour des réprimandes publiques en hébreu, sans traducteur selon les autorités brésiliennes.

Le diplomate brésilien a ensuite été rappelé au Brésil pour consultations, et l'ambassadeur d'Israël à Brasilia avait à son tour été convoqué par le chef de la diplomatie brésilienne.

La source diplomatique brésilienne a expliqué mercredi que l' »humiliation subie » par M. Meyer à Yad Vashem avait motivé la décision de rappeler définitivement l'ambassadeur. Le chargé d'affaires Fabio Farias dirigera la représentation brésilienne à Tel Aviv et Lula ne nommera pas de nouvel ambassadeur dans l'immédiat.

Reconnaissance d'un État palestinien

Vendredi, le président avait fait part de son « immense tristesse » après que l'armée israélienne a annoncé avoir récupéré le corps de trois otages, dont celui d'un citoyen israélo-brésilien, Michel Nisenbaum.

Il s'était alors dit « engagé dans les efforts pour libérer tous les otages, et pour parvenir à un cessez-le-feu et à la paix pour les peuples d'Israël et de Palestine ». La semaine dernière, Lula a salué la décision « historique » de reconnaître l'Etat de Palestine prise par l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, estimant qu'elle aurait un « effet positif » pour les « efforts de paix ».

Cette reconnaissance, effective mardi, a mis en fureur les autorités israéliennes. Le Brésil a reconnu l'Etat de Palestine en 2010, à la fin du deuxième des trois mandats de Lula, revenu au pouvoir début 2023.

Ses propos sur la guerre à Gaza ont également suscité des tensions dans son pays, avec de fortes critiques des partisans de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro, fervent soutien d'Israël.

Mais il a reçu l'appui d'autres dirigeants latino-américains, notamment de son homologue colombien Gustavo Petro, qui est allé encore plus loin en rompant les relations diplomatiques de son pays avec Israël.

Brasilia et Bogota ont soutenu l'initiative sud-africaine de porter plainte contre Israël pour « génocide » devant la Cour internationale de justice à La Haye. Après une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre le territoire israélien menée à partir de la bande de Gaza, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien.

L'attaque du 7 octobre dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.189 personnes, majoritairement des civils, selon un comptage de l'AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles.

Les représailles et l'intense campagne militaire israélienne ont fait 36.171 morts dans la bande de Gaza, pour l'essentiel des civils, selon des données du ministère de la Santé de l'enclave palestinienne.

La tension entre le Brésil et Israël liée à la guerre à Gaza est encore montée mercredi, Brasilia rappelant son ambassadeur sans nommer de remplaçant à son poste à Tel Aviv dans l'immédiat.La crise diplomatique entre les deux pays avait éclaté en février quand le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva avait comparé l'offensive israélienne dans la bande de Gaza...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut