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Jour 10 : Bella Hadid, glamour et keffieh

Cette année encore, « L’Orient-Le Jour » vous raconte les coulisses du plus grand festival du cinéma au monde. Des cancans de bistrot au tapis rouge guindé, en passant par les soirées alcoolisées. 

Jour 10 : Bella Hadid, glamour et keffieh

Bella Hadid en robe keffieh, le 23 mai 2024 à Cannes. Photo DR/Arnold Jerocki/GC IMAGES

« Bordel, elle est morte ». Lunettes de vue géantes sur le nez, stylo dans les cheveux, Adeline* apprend le décès de sa mentor. Autrefois journaliste politique pour Le Figaro, cette sexagénaire reconvertie dans les bonnes pages culturelles d’un magazine généraliste découvre à 14 h 30, l’annonce du décès de Marie-France Garaud, haute fonctionnaire devenue main droite de Jacques Chirac, entre autres.

De son accession à Matignon à son élection à l’Élysée, Garaud « a été la très persuasive conseillère d’un homme mondain aimant le show-biz et les vedettes », évoque l’ex-reporter du quotidien ancré à droite. « Elle me facilitait souvent mes demandes d'entretiens avec le président parce qu’elle m’aimait bien. Quand on déjeunait ensemble, elle me racontait ses caprices et exigences », ajoute-t-elle, les yeux mouillés dans la file d’attente la menant à sa troisième projection de la journée.

Figure autoritaire au penchant hyper-conservateur et au positionnement souverainiste, l’ex-députée européenne a aussi influencé les décisions du chef de l’État dans le domaine culturel, d'où un passage remarqué et abondamment commenté à Cannes, à l’occasion du 50e anniversaire du festival, en 1997.

Jacques Chirac et Isabelle Adjani lors du 50e Festival de Cannes, en 1997. Photo DR/Festival de Cannes

Seul président de la République en exercice à n’avoir pas dédaigné la manifestation artistique française la plus rentable et fructueuse - 72 millions d’euros de retombées annuelles pour la ville et 31 communes alentours - « c’est Marie-France Garaud qui lui préconise de s’y rendre personnellement pour célébrer un demi-siècle de cinéma, et cela malgré les réticences de sa fille Claude », se remémore Adeline, 27 ans après avoir couvert le déplacement le plus pailleté d’un premier septennat mouvementé.

S’il n’a jamais été question que le patron de l’Élysée foule le tapis rouge, il est surtout présent pour un grand dîner où seront conviées différentes délégations et sélections.

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Assis entre la peu bavarde Isabelle Adjani - alors présidente du jury - et l’actrice chinoise Gong Li, le comité organisationnel a dû revoir son plan de table après le refus catégorique de Jane Campion de s'asseoir à la même table que l'amant présumé de Claudia Cardinale, ravi d'être là. Une autre époque…

Pendant ce temps, ailleurs…

Retour au présent. Devant les grands hôtels et restaurants, les paparazzis sont peu nombreux. « Inutile de rester à Cannes aujourd’hui ! Il n’y a personne ici », lance Adrien, photographe aux clichés volés achetés par milliers, en enfonçant son casque de moto sur le crâne. Direction Antibes où se prépare la soirée la plus guindée de la quinzaine.

Devant l'hôtel Marriott ou des fans patientent, parfois des heures, pour un autographe. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

À l’Eden Roc, mythique établissement hôtelier multi-étoilé, toutes les dispositions sont prises pour accueillir comme il se doit les Louboutins et Bottega Venettas pour le grand gala de l’AmfAR.

Né sous l’impulsion d’Elizabeth Taylor il y a un peu plus de trois décennies, le souper est avant tout un moyen de lever des fonds pour la recherche contre le sida, le grand combat de l'icône aux yeux violets. Glamourisé à souhait, l’événement se tient tous les ans depuis 2009 vers la fin du Festival de Cannes, assommée.

À une cinquantaine de kilomètres de là, Monaco aussi est en ébullition, quelques heures à peine avant l’ouverture du Grand Prix de Formule 1 que Bella Hadid et ses amies influenceuses privilégient aux films tricolores, toujours relégués en fin de parcours.

Bella Hadid devant la plage du Carlton sur la Croisette. Photo DR/Arnold Jerocki/GC IMAGES.

C’est justement avant son départ pour Monte-Carlo que la mannequin d’origine palestinienne pose en bord de mer, tout en keffieh vêtue et cône framboise à la main. Dans cette tenue signée Michael and Hushi - qui a d’abord fait parler d’elle sur le runway en 2001 - Hadid signe le retour de l’activisme-glam’ du Los Angeles des années 2000. Complètement inutile, foncièrement insensible. Mais c’est peut-être mieux que rien ?

Des incontournables et un couple star

Amputée de sa traditionnelle montée du début d’après-midi, la compétition officielle reprend sous le soleil brûlant de 17h pour un long métrage attendu, déjà critiqué ou encensé. Pas de juste milieu pour Gilles Lellouche qui signe avec L’amour ouf, son retour dans l'arène des réalisateurs aux succès mitigés.

En présence de Madame la présidente Greta Gerwig, suivie de sa majesté Catherine Deneuve, la distribution du film chorale prend possession d’une « fan zone » pleine de fidèles éreintés mais dévoués.

Toujours beaucoup de monde pour la montée des marches de fin de journée, devant le Palais des festivals. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

Raphaël Quenard, sacré meilleur espoir masculin aux César en février, s'attarde devant les perches à selfies. Alain Chabat et Élodie Bouchez, eux, ne s’aventurent guère dans la cage aux lions. Deux autographes et puis s’en vont.

Si Lellouche trace son chemin vers la marée de caméras l’acclamant, c’est pour le nouveau couple-star du 7e art français que les cris des adolescents - qui ont séché le dernier cours d’EPS - sont les plus élevés. Cheveux au vent, Adèle Exarchopoulos et François Civil n’affichent pourtant aucun signe de complicité sur un tapis rouge témoin des coups de foudres et de griffes des plus grands duos. L'ère est à la discrétion et ce n’est pas Camille Cottin qui désapprouvera. Quarante-huit heures avant la clôture, la maîtresse de cérémonie monte à nouveau les 24 marches la menant vers la Salle Lumière pleine à craquer…

L’équipe du film L’Amour ouf de Gilles Lellouche jeudi 23 mai, avant sa projection au Festival de Cannes. Photo AFP

« Ils sont bien sympathiques ces petits jeunes », juge Tania, monopolisée depuis dix jours sur une échelle ternie par le sable et les baskets sales. « Je préfère les acteurs de ma génération, mais c’est bien de voir des bras et jambes encore fermes de temps en temps ! », s’égosille la Niçoise de 76 ans. « D’ailleurs, a-t-on des nouvelles de Delon ? »

« Bordel, elle est morte ». Lunettes de vue géantes sur le nez, stylo dans les cheveux, Adeline* apprend le décès de sa mentor. Autrefois journaliste politique pour Le Figaro, cette sexagénaire reconvertie dans les bonnes pages culturelles d’un magazine généraliste découvre à 14 h 30, l’annonce du décès de Marie-France Garaud, haute fonctionnaire devenue main droite de Jacques...
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