Le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, a annoncé avoir signé la nouvelle « stratégie nationale pour le secteur de l’eau » qui vise à réorganiser, réhabiliter et moderniser la façon dont les ressources hydrauliques dans le pays sont gérées, ce qui constitue un des enjeux majeurs que ses autorités doivent adresser.
Lors d’une conférence de presse au ministère mercredi, le ministre a affirmé avoir signé huit décrets d’application de la loi de l’eau, votée en 2018 (loi n° 77 de 2018) et amendée en 2020 (n° 192/2020). La stratégie, qui n’a pas encore été publiée, couvre la période allant de 2024 à 2035. Elle se base sur une précédente version finalisée en 2020 mais qui n’a jamais été lancée en raison de la brutale dégradation de l’économie du pays et de ses institutions dans le sillage de la crise socio-économique qui a éclaté en 2019.
La nouvelle mouture signée mercredi « tient compte de ce qui a été fait, mais le rassemble en y incluant les nouvelles prérogatives dues aux changements récents : la crise économique et financière et la réduction des budgets disponibles qui lui est associée, l’exacerbation des effets de la présence des déplacés syriens, les réformes du secteur de l’énergie, l’exacerbation des effets du changement climatique, l’inclusion des décrets et réformes ressortant de la nouvelle loi », a expliqué le ministre lorsque nous l’avons contacté.
La nouvelle stratégie et les décrets ont été signés à l’issue d’une ultime réunion visant à tout finaliser. Les équipes du ministère chargées de l’élaboration des documents ont été épaulées par des experts notamment dépêchés par l’Union européenne et l’Agence française de développement (AFD) – l’UE a délégué des fonds à l’AFD pour financer la mobilisation des experts. Walid Fayad a indiqué à L’Orient-Le Jour qu’il allait maintenant soumettre les décrets d’application au Conseil d’État pour avis, puis au Conseil des ministres du gouvernement sortant de Nagib Mikati. Selon une source proche du dossier, le ministre devrait soumettre la stratégie au Conseil des ministres pour obtenir une « adhésion politique ».
Quatre piliers
La gestion de l’eau est un enjeu majeur pour le Liban qui est l’un des plus riches dans ce domaine au Moyen-Orient mais qui gère très mal ses ressources, malgré les différentes stratégies lancées depuis la fin de la guerre civile en 1990. Selon une estimation véhiculée par l’ancien directeur de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient Saroj Kumar Jha, le Liban retiendrait tout au plus 10 % des précipitations annuelles, tandis que l’ancienne version de la stratégie nationale libanaise pour l’eau indiquait que chaque habitant n’avait accès qu’à 1 000 mètres cubes d’eau par an, ce qui est inférieur au seuil de stress hydrique, soit 1 700 m3 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon la source contactée, ces estimations sont crédibles, mais restent approximatives en raison du manque de données actualisées sur l’état des ressources hydriques du pays.
La stratégie espère combler cette lacune à travers ses quatre piliers, communiqués par la source. Le premier vise à améliorer la sécurité hydrique, en travaillant sur le renforcement des capacités du pays. Le deuxième prévoit d’améliorer la qualité du service public de fourniture d’eau propre et d’assainissement des eaux usées ; le troisième s’est fixé comme objectif de transformer les offices des eaux actuels en opérateurs viables et durables, en optimisant leurs coûts et réduisant leurs pertes. Enfin, le quatrième ambitionne d’instituer une « gouvernance exemplaire » qui passe notamment par la numérisation de l’administration.
La source précitée ajoute que le premier pilier liste plusieurs projets de barrage à construire ou à réhabiliter, comme celui très controversé de Bisri (dans le Chouf), celui de Mseilha (près de Batroun au Liban-Nord) qui a un défaut l’empêchant de stocker convenablement l’eau, ou encore celui de Balaa en cours de construction (au-dessus du village de Tannourine). La collecte de données sur le secteur, l’amélioration de la qualité de l’eau ou le développement des capacités d’assainissement des eaux usées font également partie des grands chantiers identifiés.
Lors de sa conférence de presse, M. Fayad a listé les huit décrets qui portent sur plusieurs volets de la loi traitant des modalités auxquelles sont soumises les licences d’utilisation de l’eau ; des modèles standards des rapports annuels que les institutions investies dans la gestion de l’eau doivent remplir ; des critères définissant les droits acquis sur l’eau ; des compétences de contrôle déléguées aux agents du ministère et aux institutions citées ; des modalités de gestion des réseaux d’assainissement non collectifs ; ou encore les bases d’un principe pollueur-payeur.
Nous le Civic influence hub Avions présenté au ministre de l'époque un projet sur la gestion de l'eau au Liban: "Blue Gold" Nous avions avec L'équipe du CIH et mo.sieur Farid Chéhab présenté un dossier complet qui avait été préparé par des experts. Ce dossier a été mis dans un tiroir du ministère. Il était co.tre les barrages et applrtait diverses s
15 h 46, le 09 août 2024