Après la première manche, la finale de rêve commençait à prendre forme. Mais la possibilité d'assister à un « derby de Beyrouth » en finale du championnat, ce qui serait une première depuis la saison 2015-2016, a pris du plomb dans l'aile ce samedi alors que Sagesse a été dominé dans son antre de Ghazir (101-105) par Beirut Club.
Vainqueurs au bout du suspense cinq jours plus tôt à Chiyah (92-97), les Verts ont cette fois-ci déjoué en 2e période, laissant leurs adversaires s'envoler au score et prendre jusqu'à 15 longueurs d'avance. De quoi refroidir les ardeurs du public du stade Antoine Choueiri à guichets fermés, qui s'était enflammé après avoir vu ses protégés combler un retard de 17 points dans le premier acte et reprendre la tête en début de 2e quart-temps (35-32).
Courant alternatif
Mais avec un Jonathan Gibson sur courant alternatif (25 points et 7 rebonds tout de même pour lui), abusant par moment des tirs longue distance, les Verts ont buté sur la rigueur défensive des Violets qui ont pu compter sur la puissance et l'adresse d'un Ali Haïdar inarrêtable (28 points, 7 rebonds, 5 passes).
Suppléé par ses deux coéquipiers américains Dar Tucker (22 points, 5 passes) et Tyree Corbett (20 points), le capitaine des Cèdres a montré la voie aux siens, dont ses partenaires en sélection Sergio Darwiche, auteur d'un "double double" avec 16 points et 10 rebonds et Ali Mezher (10 points) de retour à Ghazir après avoir quitté Sagesse l'été passé en direction de Chiyah.
Les deux équipes se retrouveront dans la banlieue-sud de la capitale dès ce lundi soir pour une troisième manche qui ne sera pas encore décisive (puisque la série se joue au meilleur des cinq manches) mais qui mettrait le perdant dans une bien mauvaise posture. À noter qu'aucune des deux formations n'est parvenue à s'imposer sur ses terres au sortir des quatre face-à-faces déjà disputés cette saison.
10e finale de suite en vue pour Riyadi
Malgré les exploits répétés de Zach Lofton, auteur d'un "double double" avec 26 points et 10 rebonds, ou celui réussi par Gérard Hadidian (15 points, 14 rebonds), toujours aussi précieux sur le plan défensif, les locaux ont progressivement cédé face au rouleau-compresseur offensif de Riyadi.
Une force de frappe sans pareille tau Liban à laquelle est venu s'ajouter il y a deux semaines Jonathan Simmons, ancien joueur des Spurs de San Antonio et du Magic d'Orlando, arrivé en provenance d'Arabie Saoudite. L'Américain a brillé avec 25 points inscrits, dont 7 paniers à trois points. Il a été bien épaulé par le géant sud-soudanais de 2, 13m Thon Maker (17 points, 7 rebonds), 10e choix de la draft NBA en 2016, et le Bosnien Elmedin Kikanovic (13 points, 7 rebonds).
Après leur premier succès acquis une semaine plus tôt à Manara (107-88), les Jaunes ont désormais l'opportunité de plier déjà cette demi-finale en leur faveur et se qualifier ainsi pour leur 10e finale consécutive en championnat, et leur 16e sur les deux dernières décennies. Si ce scénario se confirme, Riyadi ne sera plus qu'à une marche d'être sacré champion du Liban pour la 18e fois.
La dernière fois que la machine à gagner du basket libanais avait été privée du titre après avoir atteint la finale, ce n'était pas plus tard qu'il y a deux ans, en 2022 face à Beirut Club, qui décrochait alors la première couronne nationale de sa jeune histoire. Mais pour retrouver la trace d'une victoire de Sagesse face à son éternel rival, il faut remonter pour cela jusqu'en... 2003.