L’espace d’Un Peu Fou s’étend sur 160 m², extérieur et intérieur, avec 30 places en terrasse, qui accueille les animaux. Photo DR
Un Peu Fou est un restaurant qui privilégie les produits locaux et de saison. Ouvert le 7 février dernier sur les escaliers Saint-Nicolas à Gemmayzé, la cuisine y est synonyme de créativité avec, à sa tête, Andréa Bouez, une étoile montante, qui s’est associée à quatre partenaires pour ouvrir cette nouvelle enseigne, dont sa sœur Rhéa et son amie Carma Andraos, ainsi que Amine Kallas et Tiffany Trad.
« Chacun a son rôle. Je m’occupe de la cuisine, les autres de la gestion, du design, de l’image de marque, des opérations et de la comptabilité. » À 28 ans, Andréa Bouez est une figure qui va compter dans les années à venir. Après avoir fait l’école hôtelière de Glion, en Suisse, elle rentre au Liban et devient chef de cuisine au restaurant Tawlet pendant un an et demi. Puis, avec sa sœur et Carma, elle renouvelle l’adresse Peck à Gemmayzé, lui redorant son image et son menu. La jeune femme a également travaillé pour les soirées d’or de l’hôtel al-Bustan, quand elle n’avait que 22 ans : « J’ai concocté les menus, puis j’ai cuisiné chez eux pour cette occasion. »
Mais Un Peu Fou est « son premier bébé », où sa créativité n’aura pas de limites : « Notre menu va au fur et à mesure devenir un peu plus fou, mais nous y allons tout doucement », dit-elle avec le sourire, rappelant que le nom de l’enseigne vient du fait que « pour vivre ici, il faut être un peu fou tout de même ». Un clin d’œil à la situation du Liban qui fonctionne auprès des clients : « Certains me disent même qu’il ne faut pas laisser entrer ceux qui ne seraient pas un peu fous, d’autres prennent l’affichage du restaurant en photo. Tout le monde s’y retrouve, et nous aussi. »
Loin du tumulte
Pour trouver l’adresse, il faut monter les escaliers Saint-Nicolas et s’éloigner du tumulte de la rue Gouraud. Le lieu, Andréa Bouez l’avait en tête depuis longtemps. « Je voulais être loin de la route, et cet endroit était parfait. Dès qu’il a été disponible, j’ai voulu investir tout de suite. » Andréa et ses partenaires ont déboursé environ 300 000 dollars pour la rénovation et l’aménagement du restaurant et ont signé un bail sur cinq ans, avec un loyer de 35 000 dollars par an. L’espace s’étend sur 160 m², extérieur et intérieur, avec 30 places en terrasse, qui accueille les animaux, et une vingtaine en salle, dont 6 au bar et la possibilité de s’asseoir sur des tables hautes. « Nous avons aussi une grande table pour douze personnes qu’il est possible de privatiser. »
Au total, 20 employés travaillent chez Un Peu Fou, dont 8 en cuisine. Le menu, éclectique, « ne suit pas les tendances mais plutôt ce que moi j’aime, et il varie selon les produits. Tout vient de petits producteurs locaux, et nous faisons tout nous-mêmes, y compris le pain et les glaces », explique Andréa Bouez. On y retrouve ainsi une salade de tomate accompagnée d’un sorbet à la tomate, au miel et à l’huile d’olive, ou un schnitzel vegan, à base d’aubergine, mais aussi des feuilles de vigne, inspirées par la cuisine familiale lors de l’enfance de la jeune chef. Le ticket moyen tourne autour de 35 dollars. « Nous misons aussi beaucoup sur la musique, dont ma sœur s’occupe, car nous comptons ouvrir des brunchs bientôt, et nous souhaitons le faire en musique cet été. »
« Pour l’instant, le restaurant fonctionne bien et nous sommes très contents », s’enthousiasme Andréa Bouez qui a bien d’autres projets en tête, mais ne dévoile rien pour l’instant. « Je suis consciente que j’ai encore beaucoup à apprendre, que je dois encore me développer, mais ce qui est certain, c’est que je ne me vois pas faire autre chose que de la cuisine. »
commentaires (2)
J’ai bien aimé cette cuisine innovante. Je reviendrai pour sûr.
GABRIEL EL DAHER
01 h 09, le 23 avril 2024