Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Critique gastronomique

Cordon Courtine, le retour

Il avait disparu, pour cause de crises multiples, quatre ans durant, de nos colonnes et de notre site. La récréation est finie. Notre critique gastronomique Cordon Courtine reprend du service pour saluer le meilleur et dénoncer le pire.

Cordon Courtine, le retour

Illustration Jaimee Haddad

Entre 2017 et 2019, il est fort probable qu’aucun journaliste de L’Orient-Le Jour n’ait échappé à cette question : mais c’est qui, Cordon Courtine ? Il est également probable que face à la réponse de ses collègues (« Je te jure, je ne sais pas qui c’est ! »), l’interrogateur soit resté sceptique.

Et pourtant. Dans une rédaction qui – comme toute rédaction qui se respecte – bruisse de rumeurs, petites histoires et secrets largement éventés, celui de l’identité de Cordon Courtine, notre critique gastronomique, a tenu. Un miracle.

Aujourd’hui, toute la rédaction est mobilisée pour que le miracle tienne. Car voilà, notre critique gastronomique, parfois dur mais toujours juste, reprend du service. Ce retour nous réjouit d’autant plus que depuis l'interruption de la rubrique, quand le Liban commençait son long plongeon économique et financier en 2019, le pays a bien changé.

« En 2019, les restaurateurs avaient beaucoup de mal à tenir le coup et beaucoup de mérite à continuer, il fallait les encourager », rappelle notre critique. Aujourd’hui, tandis que l’activité de restauration a repris, que les additions flirtent avec les niveaux d’avant la crise, et alors qu’une large frange de la population s’est lourdement appauvrie, il nous semblait important de lui rendre sa plume critique pour éclairer et défendre les clients. « Et ce d’autant plus que les prix cette année ont grimpé d’une manière totalement illogique et souvent injustifiée », dit-il. Autant dire que Cordon Courtine est déterminé à vous aider à trouver les restaurants affichant les meilleurs rapports qualité-prix dans le pays.

« La médiocrité est souvent devenue la norme au Liban, reprend Cordon Courtine. Mais le vrai problème, c’est que pour la plupart des consommateurs, ce n’est même plus un problème, ils font avec. En face, certains chefs estiment, à tort, être les rois et reines des fourneaux simplement parce que les clients ont l’air satisfaits. »

L’anonymat pour tester en toute sérénité

Entre 2017 et 2019, quelques restaurateurs s’étaient insurgés contre notre Cordon Courtine, mécontents de ne pas être caressés dans le sens du poil. Les autres, et ils sont nombreux, avaient applaudi un travail professionnel. « Encore une très bonne initiative que cette rubrique critique gastronomique, assurée de plus par un(e) pro sous pseudo, ce qui évite les accueils complaisants et les repas “spécial critique journalistique” », nous avait dit l’un d’eux.

Ce pseudonyme est selon nous et lui (ou elle) une condition sine qua non pour ne pas être repéré(e) et réaliser une critique honnête et juste.

Pour certains d’entre vous, cet anonymat est un signe de lâcheté. « Elle n’a pas le courage de se dévoiler », avait écrit un lecteur. Ce à quoi Cordon Courtine, droit dans ses bottes, répond : « L’identité est gardée secrète pour ne pas recevoir d’invitations ou de pots-de-vin, comme il est d’usage dans ce milieu dans l’espoir que le restaurant soit encensé dans les médias et sur les réseaux sociaux. Aucun restaurant ne pouvant m’inviter, l’expérience est authentique et représentative de ce que les clients et les lecteurs vivent et attendent d’un restaurant. »

Au moins trois visites

Autre condition posée par Cordon Courtine : ne pas se limiter à une visite et un repas pour juger d’un restaurant. « Chaque critique est basée sur une moyenne de trois visites afin de m’assurer de ne pas tomber sur un mauvais jour du chef… » explique notre critique. Ces trois visites lui permettent de se faire une opinion sûre au sujet de l’accueil, de la déco, du service, des prix et de la qualité des plats, bien sûr. En la matière, Courtine, gourmet mais aussi gourmand, ratisse large : s’il ne commande pas toute la carte, il aura, au bout de ses trois visites, goûté à la quasi-totalité des plats affichés : entrées, plats et desserts…

À ce sujet, lors du premier round de sa chronique, entre 2017 et 2019, certains lecteurs avaient posé des questions sur la culture gastronomique réelle de notre critique.

Une longue expérience dans la restauration

Pendant des années, Cordon Courtine a enchaîné les voyages, de Paris à Chicago en passant par Bruxelles, Lisbonne, Amsterdam, Londres, Dubaï, Miami, Malibu, Los Angeles et New York… À chaque escale, il s’est offert des restaurants de grande renommée, souvent étoilés. « Découvrir tout au long de ces années des adresses de grande qualité m’a permis d’affiner mon palais. Goûter aux meilleurs plats, vivre de bonnes et de moins bonnes expériences m’a aidé à renforcer ma culture gastronomique et mon sens de la critique constructive », explique notre chroniqueur(se).

Mais ce qui rend son travail encore plus légitime, c’est que Cordon Courtine est un chef, qui plus est doté de vraies connaissances dans le management d’entreprise. Cerise sur le gâteau : notre critique a travaillé pendant plus de 20 ans avec certains des plus grands chefs au Liban. Non seulement il connaît bien le secteur, mais il le connaît dans son jus libanais.

Une critique responsable

Cordon Courtine est bien conscient que critiquer est une responsabilité à ne pas prendre à la légère tant ses répercussions peuvent être lourdes. « Je rédige mes articles avec honnêteté. Chaque mot que j’écris est choisi avec le recul nécessaire pour éviter toute subjectivité ou jugement personnel. »

Et que juge-t-il, justement ?

Les restaurants, visités plusieurs fois donc, sont évalués tant sur leur service que la qualité des ingrédients utilisés, des plats proposés et la manière dont ils ont été préparés et servis. «L’art de la table, la subtilité des saveurs et des textures, la présentation des plats et jusqu’au choix de la musique, tout ce qui peut faire la différence entre une expérience réussie et une expérience médiocre… » Rien n’échappe aux cinq sens de notre critique.

« Le but de cet exercice n’est pas de produire une critique facile des restaurants, mais d’éclairer les clients. Mon objectif n’est pas de “dire du mal”, mais de faire découvrir les adresses qui le méritent. Et il y en a, à Beyrouth et ailleurs dans le reste du pays, méconnues, encore dans l’ombre, pas à la mode ou trop discrètes, qui méritent qu’on parle d’elles », dit encore Cordon Courtine.

Rendez-vous le 27 avril. Espérons que ce sera pour le meilleur !

Entre 2017 et 2019, il est fort probable qu’aucun journaliste de L’Orient-Le Jour n’ait échappé à cette question : mais c’est qui, Cordon Courtine ? Il est également probable que face à la réponse de ses collègues (« Je te jure, je ne sais pas qui c’est ! »), l’interrogateur soit resté sceptique.Et pourtant. Dans une rédaction qui – comme toute rédaction qui...

commentaires (7)

Belle illustration de Jaime Haddad. J'éspère que ces belles illustrations qui me font penser aux illustrations de Javier Mariscal (auteur de bandes dessinées et artiste espagnol) vont accompagner l'humour noir et l'absurdité de Cordon Courtine ...

Stes David

12 h 30, le 22 avril 2024

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Belle illustration de Jaime Haddad. J'éspère que ces belles illustrations qui me font penser aux illustrations de Javier Mariscal (auteur de bandes dessinées et artiste espagnol) vont accompagner l'humour noir et l'absurdité de Cordon Courtine ...

    Stes David

    12 h 30, le 22 avril 2024

  • Il faudrait faire deux catégories de critiques : 1) pour les restaurants où on croit visiblement que si vous y entrez, c'est que vous avez accès à une quantité de dollars qui permet tous les excès. $31 pour un plat de 3 brochettes de poulet sans accompagnement au chinois / japonais de Verdun (dans le mall où il y a aussi le Radisson), c'est beau! 2) pour les autres restaurants, pour l'essentiel style Bar Tartine, Zaatar w Zeit ou libanais

    M.E

    08 h 15, le 22 avril 2024

  • "… un(e) pro sous pseudo, ce qui évite les accueils complaisants et les repas “spécial critique journalistique” …" - tiens, ça me donne des idées pour, les prochaines fois que j’irai au restaurant, bénéficier d’accueils complaisants et de repas "spécial critique"…

    Gros Gnon

    16 h 36, le 20 avril 2024

  • J'accueille avec ouverture les opinions diverses, y compris les critiques constructives, car c'est grâce à ces échanges que nous pouvons tous progresser. Je suis impatient de continuer à partager mes analyses et de vous entendre sur mes prochaines critiques. Votre feedback, qu'il soit positif ou négatif me permet de m'améliorer et de mieux servir notre communauté. Quant à votre (im)patience à lire mes prochains articles, je m'en soucie peu, et je vous laisse libre de les suivre ou non selon vos préférences.

    Cordon Courtine

    13 h 39, le 20 avril 2024

  • Je vous remercie pour votre commentaire. Je tiens à préciser que je n'ai pas quitté le pays pendant ces périodes difficiles, mais j'ai pris la décision de suspendre mes critiques par respect pour les circonstances. Comme tout le monde, j'ai été affecté par les difficultés économiques qui ont touché notre communauté. Mes critiques sont construites sur une évaluation approfondie et une réflexion honnête. Mon but est toujours de soutenir et de valoriser la scène gastronomique, même dans les moments les plus difficiles.

    Cordon Courtine

    13 h 38, le 20 avril 2024

  • Ah il (ou elle d’ailleurs) est de retour. Sûrement faisait-il partie de ceux qui ont fuit le pays parce que la situation était “intenable “ post 2019/2020. Et il nous revient pour mieux juger ceux qui sont restés pour essayer de maintenir ou construire la scène gastronomique. On a hâte (pas vraiment)de lire son fiel et vitriole.

    Ventre-saint-gris

    10 h 56, le 20 avril 2024

  • Pour avoir une fois suivi de pres son intervention aupres d'un ami restaurateur, sans pour autant avoir devine son identite, je peux temoigner du serieux et de la qualite de ses observations. J'ignorais d'ailleurs qu'il allait plusieurs fois tester. Ce qui est tout a son honneur. Gourmand, gourmet, mais aussi honnete, voire meme legerement indulgent quand il detecte de la bonne foi chez le restaurateur.

    Michel Trad

    00 h 43, le 20 avril 2024

Retour en haut