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Culture - BIPOD

Charlie Prince revient danser Beyrouth et ses turbulences

Il présente ce vendredi 19 avril, dans le cadre du Festival de danse de Beyrouth, « The Body Symphonic »*, un spectacle largement inspiré de cette ville qui l’a vu naître.

Charlie Prince revient danser Beyrouth et ses turbulences

Charlie Prince dans « The Body Symphonic », une pièce de sa création. Photo DR

Il voulait devenir compositeur. Pour se dédier à la création de musiques de spectacles, entre autres. Il s’est retrouvé par le jeu du hasard et de l’amour propulsé sur les planches en tant que danseur.

Depuis le jour où, âgé de 18 ans, Charlie Prince découvre dans un cours sur la direction d’orchestre « la puissance de l’expression musicale à travers la gestuelle et la corporalité », l’ex-apprenti musicien (alors inscrit à l’université de McGill, à Montréal) se lance à corps perdu, ou devrait-on dire à corps retrouvé, dans la danse.

Classique d’abord, que lui fait découvrir une amie ballerine. Puis contemporaine, un univers qui correspondait mieux aux envies et prédispositions du jeune homme qui, à l’époque, pratiquait aussi la natation en compétition.

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Depuis, ce Libanais au physique d’athlète romantique, qui a fait sa vie au Canada, a déroulé son mètre quatre-vingt-deux de grâce et de muscles effilés sur plusieurs scènes à travers le monde, tout en restant fidèle à celle du festival Bipod, qui a été parmi les premiers à repérer son talent – avec bien sûr L’Orient-Le Jour, dont il a été l’un des lauréats de Génération Orient.

Fouiller le corps pour en sortir le feu et la charge émotionnelle qui l’habitent. Photo DR

Fouiller le corps pour en sortir le feu

Il y revient cette année encore, en dépit de tous les risques liés à la situation sécuritaire régionale, pour y présenter The Body Symphonic (La symphonique du corps). Un spectacle dont il a créé la première version il y a 4 ans « dans un contexte assez tendu », dit-il. Celui de la succession de crises et de tragédies au Liban (révolution, Covid-19, explosion du 4 août) que ce jeune homme sensible a vécues, même de loin, dans un état de « profonde turbulence interne », confie-t-il.

Un ressenti qui va l’amener à explorer « le corps comme espace archéologique. J’étais intéressé par le geste de l’excavation et ce qu’on peut trouver dans le corps comme mythologies, fantasmes et cauchemars quand on le fouille profondément. Et cette idée de départ, je l’ai contextualisée avec la situation de turbulences à Beyrouth », indique le danseur et chorégraphe, qui signe alors une première version de The Body Symphonic. Un solo de danse dans lequel il est rejoint sur scène par le musicien et percussionniste allemand Joss Turnbull, avec qui il concevra la trame sonore faite d’enregistrements de sons en provenance de Beyrouth et de récitations poétiques d’un ami égyptien, Mounir Saïd, augmentée de percussions live.

Europe, New York, Liban

« J’ai beaucoup présenté cette pièce en tournée européenne, avec le même feu et la même charge émotionnelle qui habitaient mon corps et qui étaient issus de cette espèce de douleur liée à la situation de Beyrouth que je ressentait très profondément. Mais, à partir du moment où j’ai senti une certaine distance par rapport aux événements, j’ai décidé d’arrêter pour ne pas interpréter les émotions de façon mécanique », confie Charlie Prince, pour qui la danse, cet art vivant, ne peut s’exercer qu’en affinité avec les situations et les états de vie.

Sollicité, au début de cette année pour présenter ce spectacle à New York, il finira par accepter en en livrant une nouvelle version. Avec une trame sonore recréée et interprétée par lui-même sur scène en direct (avec sa guitare, ses pédales, son microphone et ses haut-parleurs) tout en dansant.

« Les choses ayant évolué, c’était une façon de recréer la pièce pour un nouveau corps, une nouvelle approche artistique et un nouveau monde », explique-t-il.

Le danseur en répétition à Beyrouth. Photo DR

Invité par le festival Bipod à se produire à Beyrouth, Charlie Prince va naturellement y présenter ce solo inspiré de cette ville où il est né. Mais celui-ci sera issu d’un mélange des deux versions précédentes.

Car dans cette presque nouvelle création de 45 minutes, le danseur sera accompagné à nouveau de Joss Turnbull sur scène. Et en même temps, ce spectacle de danse contemporaine remis au diapason d’une certaine expérimentation new-yorkaise aura un aspect performatif musical.

Explorant la relation entre le corps humain et la musique, utilisant le mouvement comme langage universel pour exprimer une gamme d’émotions et de sensations, ce spectacle est une invitation au public à entrer dans une expérience immersive. « Dans une sorte de méditation, presque une prière, sur ce par quoi est passé le Liban ces dernières années. J’y exprime la reconnaissance d’un certain deuil, mais aussi la célébration de cette incroyable force de vie qui résiste à tout », affirme avec conviction ce charmant Prince libanais de la danse contemporaine.

*« The Body Symphonic », de Charlie Prince, à Union Marks, Usines Abroyan, Bourj Hammoud, ce vendredi 19 avril à 21h30. Billets en vente via Antoine Ticketing.

Il voulait devenir compositeur. Pour se dédier à la création de musiques de spectacles, entre autres. Il s’est retrouvé par le jeu du hasard et de l’amour propulsé sur les planches en tant que danseur. Depuis le jour où, âgé de 18 ans, Charlie Prince découvre dans un cours sur la direction d’orchestre « la puissance de l’expression musicale à travers la gestuelle et la...
commentaires (1)

Tres beau parcours!

Danielle Sara

00 h 57, le 19 avril 2024

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Commentaires (1)

  • Tres beau parcours!

    Danielle Sara

    00 h 57, le 19 avril 2024

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