Notre gouvernement actuel ne cesse d’effectuer des acrobaties quotidiennes avec des lois qui sont rejetées et qui ne sont pas publiées, comme c’est le cas pour les lois sur les loyers. Plus, il a dernièrement donné aux fonctionnaires du secteur public des salaires fictifs pour quelques mois afin de les pousser à arrêter leur grève et à revenir à leur travail avec des bonus et des bidons d’essence en cadeau, à condition qu’ils se comportent en sages élèves et respectent leurs horaires. On a l’impression que les Libanais vivent ainsi dans un climat incontestablement libéral, mais pas du tout démocratique.
Tout le peuple est mécontent. Vous pouvez crier à l’injustice sur tous les toits pour vos fortunes éclipsées dans les banques, ils vous répondront que les associations au Liban bénéficient d’un texte libéral, comme la loi ottomane de 1909, encore en vigueur à ce jour. Vous pouvez protester, crier en créant vos propres ONG, mais pour la plupart, ces dernières accusent une forte dépendance vis-à-vis de dirigeants politiques.
Il s’est avéré clairement que les éléments essentiels de la révolution d’octobre 2019 avaient tendance à disparaître de la liste des luttes importantes pour la société et à permettre à certains dirigeants de conserver leur pouvoir de décision sur l’avenir du pays. Cela a créé un cercle vicieux.
En somme, il y a une confusion actuelle au Liban. Le politicien souhaite faire preuve d’influence sur son collègue chercheur en économie. Le juge qui aurait dû prendre ses décisions librement est contraint d’obéir au politique. De plus, le joueur chrétien perd progressivement sa position entre le Parlement et le gouvernement qui ne l’ont plus en tête, comme si le président de la République n’était plus nécessaire.
Enfin, la fermeture des cadastres est-elle un prélude à un changement démographique où, entre guerre et immigration, tout se vend par procuration chez le notaire et on ignore l’authentique identité ou confession du vrai et futur acheteur ?
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