Quelques heures après les frappes inédites iraniennes contre le territoire israélien dans la nuit du 13 au 14 avril, un porte-parole de l’armée israélienne indiquait, dimanche matin, que plus de 300 projectiles ont été tirés contre l’État hébreu. Dans le détail, il évoquait 170 drones, 30 missiles de croisière et 110 missiles balistiques. L’armée israélienne a également affirmé avoir « déjoué » l’attaque, en interceptant « 99 % des tirs » grâce à son système de défense et l’aide de ses alliés.
Alors que la tension est à son comble dans la région, on fait le point sur les effectifs armés iraniens, avec un focus sur ses capacités militaires en matière de drones et de missiles.
Il faut savoir qu’avec 650 000 hommes d’active répartis dans les différentes armes de la République islamique d’Iran, celle-ci dispose de la première armée de la région en termes d’effectifs (l’Égypte arrive deuxième du classement, avec 438 500 soldats d’active). À ces chiffres, issus du rapport annuel de 2024 de l’Institute for the Study of War, il faut ajouter 350 000 réservistes pour un effectif mobilisable d’un million de combattants.
Corps des gardiens de la révolution : samedi soir, la télévision d’État iranienne a annoncé que c’est le Corps des gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, qui a lancé la « vaste » attaque de « drones et de missiles » vers Israël.
Aussi connue sous le nom de « pasdaran », cette force qui peut mobiliser 190 000 hommes d’active fonctionne comme un modèle réduit de l’armée iranienne. Le groupe dispose de ses propres forces navales et terrestres, ainsi que d’une force de drones autonome. Ce corps est néanmoins placé sous le commandement de l’état-major des armées qui chapeaute également les forces régulières. Selon la Constitution iranienne, les pasdaran ont la charge de protéger le système de la République islamique d’Iran. Dans les faits, ce sont souvent eux qui interviennent en dehors des frontières de l’Iran, comme ce fut le cas ces dernières semaines en mer Rouge et encore samedi, avec la prise de contrôle du porte-conteneurs MSC Aries par les forces spéciales maritimes des gardiens de la révolution dans les eaux du Golfe.
Depuis 2019, c’est le major général Hossein Salamai qui a la charge du commandement des gardiens de la révolution.
Ce corps est composé de plusieurs unités : terrestre, marine, aérospatiale, Basij et al-Qods. Cette dernière est l’unité d’élite des gardiens, elle était dirigée par Kassem Soleimani, assassiné par un raid américain le 3 janvier 2020 à Bagdad.
L’armée de l’air iranienne : de pair avec les forces aérospatiales des gardiens de la révolution, c’est la branche de l’armée iranienne qui a la charge de l’emploi de l’armement aérien, largement utilisé par l’Iran dans la nuit du 13 au 14 avril contre Israël. Dotée d’un parc d’avions de combat vieillissants dont la plupart datent d’avant la révolution de 1979, l’armée de l’air iranienne a récemment entrepris de moderniser ses moyens dans le cadre de sa collaboration plus étroite avec la Russie. Cette dernière s’était engagée à fournir à l’Iran des avions de combat de dernière génération Su-35 en échange du soutien iranien à l’effort de guerre russe en Ukraine. L’avancement du transfert de technologie n’est pas connu à ce jour.
Les programmes de drones iraniens
Afshon Ostovar, professeur agrégé des affaires de sécurité nationale à la Naval Postgraduate School, indiquait par ailleurs à L’Orient-Le Jour que le programme de drones iranien n’est en fait qu’un produit dérivé du programme balistique débuté dans les années 1980, dans le contexte de la guerre Iran-Irak. « L’Iran a alors décidé de fabriquer ses propres armes. Incapables de fabriquer des armes qui leur donneraient des capacités équivalentes à celles des États-Unis, les Iraniens se sont concentrés sur ce qu’ils pouvaient bien fabriquer : des missiles. Pendant des décennies, ils se sont donc consacrés à la technologie des missiles, dont la technologie des drones fait partie. Après tout, les drones suicides ne sont rien d’autre que des missiles lents dotés d’un système de guidage. »
En l’absence de chiffres fiables sur la capacité de production iranienne, les spéculations sont nombreuses. Toutefois, les informations selon lesquelles l’Iran aurait exporté autour de 2 400 missiles de la gamme Shahed vers la Russie en 2022 donne une indication sur ses moyens de production.
Le terme de « drone kamikaze » est souvent associé à la gamme Shahed et fait référence à son mode de fonctionnement, qui implique la destruction de l’engin au moment de l’impact.
Aujourd’hui, la production iranienne de drones s’articule autour de trois séries principales, chacune déclinée en modèles plus ou moins performants, selon le rapport annuel des armées de l’Institute for the Study of War (ISW) :
- Shahed : il s’agit là du modèle de drone iranien probablement le plus célèbre, du fait de son utilisation massive par l’armée russe contre les Ukrainiens. Les drones Shahed existent en trois modèles (129, 131 et 136), dont la portée opérationnelle est d’au moins 1 500 kilomètres pour les modèles les plus récents, plaçant l’ensemble du territoire israélien sous la menace de drones lancés depuis l’Iran. HESA, l’entreprise iranienne qui fabrique le drone, affirme que sa portée maximale est de 2 500 kilomètres, mais celle-ci est probablement largement réduite par le poids de la charge explosive embarquée qui peut monter jusqu’à 50 kilos d’explosifs.
C’est ce modèle qui est apparu dans les vidéos publiées par les services de communication iraniens qui ont accompagné les frappes vers Israël dans la nuit du 13 au 14 avril. Son coût limité (autour de 20 000 dollars par unité, selon les estimations) en fait l’outil idéal pour déborder des systèmes de défense antiaérienne, lesquels sont coûteux.
- Mohajer : il s’agit de la gamme la plus ancienne et la plus aboutie de drones fabriqués par l’Iran. Pensés à la base comme des engins de reconnaissance, les modèles les plus récents (les Mohajer 6 et 10) intègrent des capacités de combat et ont une portée opérationnelle de plus de 2 000 kilomètres. Capables d’embarquer une charge explosive de 150 à 300 kilos (pour le modèle Mohajer 10), ils n’entrent pas dans la catégorie des drones dits « kamikazes ».
- Ababil : également conçu comme un drone de surveillance, sa portée opérationnelle limitée (autour de 100 kilomètres) le rend difficilement utilisable pour cibler le territoire israélien depuis l’Iran. Des versions armées ont été annoncées par l’Iran depuis 2020.
Quelle différence entre un missile balistique et un missile de croisière ?
Ces deux types de missile semblent avoir été utilisés par l’Iran dans le cadre de ses frappes inédites contre Israël.
Un missile balistique utilise la force de la propulsion puis de la gravité pour atteindre sa cible. Propulsé initialement à très haute altitude par un lanceur, il emploie ensuite la gravité terrestre pour continuer son parcours. C’est le modèle de missile le plus rapide et dont la portée opérationnelle est la plus étendue.
À l’inverse, les missiles de croisière sont nettement plus lents et volent à basse altitude afin d’échapper aux systèmes de détection antiaériens. Leur portée est largement inférieure à celle des missiles balistiques.
Quels sont les missiles balistiques à disposition de l’Iran ?
Tous les missiles disposant d’une portée de plus de 1 200 kilomètres sont en capacité de toucher l’ensemble du territoire israélien en étant tiré depuis l’est de l’Iran.
Quid du nucléaire iranien ?
L’échec des accords de Vienne, entériné sous la présidence de Donald Trump, a relancé le programme nucléaire iranien. Selon le think tank spécialisé Nuclear Threat Initiative, l’Iran a dépassé le seuil d’enrichissement d’uranium de 5 %, qui est globalement considéré comme étant la limite de l’utilisation civile des technologies nucléaires. La République islamique a également refusé toute inspection de ses installations par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) depuis 2018. Selon le New York Times, l’Iran ne serait plus très loin de pouvoir se doter de l’arme nucléaire.
Toute cette comédie tragique prouve une seule chose, le régime des mollahs ne craint que la réaction des américains et essayent de les avoir à l’usure en gagnant du temps pour peaufiner leur fameuse bombe. Lorsque le ton de Biden monte, ils rasent les murs et complotent avec lui en lui faisant croire qu’ils sont de son côté, et aussitôt que les choses tournent en leur faveur ils reviennent au galop. Biden ne maîtrise pas leur langue qui consiste à montrer les crocs aussitôt qu’ils dépassent les bornes sans trembler ni fléchir et encore moins changer de discours. Il faut être stratège avant de
11 h 23, le 16 avril 2024