L’administration de Joe Biden prépare une réglementation exigeant d'étiqueter clairement les produits en provenance de colonies israéliennes en Cisjordanie, selon des responsables cités par le Financial Times.
Une manière pour la Maison Blanche d’augmenter la pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l’histoire d’Israël, alors que l’État hébreu a jusqu’à présent ignoré la plupart des requêtes américaines concernant la conduite de la guerre à Gaza, qui entre aujourd’hui dans son septième mois. Une façon aussi pour le président de montrer à ses électeurs, notamment les juifs progressistes et les arabo-musulmans, qu’il s’active sur le dossier du conflit israélo-palestinien, alors que la majorité de la population désapprouve aujourd’hui l’opération militaire de Tel-Aviv dans l’enclave palestinienne, selon un récent sondage Gallup.
Si la décision n’a pas encore été actée, ni sa date d’entrée en vigueur, elle vise surtout à contraindre Israël à agir face aux violences des colons à l’encontre des Palestiniens, qui ont fortement augmenté depuis le 7 octobre. Des sanctions inédites ont déjà été prises par l'administration de Joe Biden contre des colons accusés de violences et même contre des avant-postes illégaux depuis le début de la guerre. D’après le Financial Times, l'administration démocrate était prête à annoncer sa décision le mois dernier lorsque le ministre israélien des Finances, l'ultranationaliste Bezalel Smotrich, avait autorisé la plus importante saisie de terres en Cisjordanie depuis des décennies le jour de la visite en Israël du secrétaire d’État américain Antony Blinken. Alors que la Maison Blanche, furieuse, n’avait finalement pas utilisé ce levier de pression, Washington s’est abstenu quelques jours après lors du vote d’une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat, marquant la frustration des États-Unis.
Retour à la politique d'Obama
L’étiquetage clair des biens en provenance des colonies représenterait un retour à la politique américaine prévalant sous Barack Obama, qui avait été modifiée par l’administration républicaine de Donald Trump en 2020, exigeant que les produits importés de Cisjordanie soient labellisés « Made in Israel ». Cette désignation était auparavant susceptible d’être punie financièrement lorsqu’il s’agissait de biens produits en Cisjordanie occupée. Une réglementation que l’État hébreu a toujours qualifié d’anti-israélienne et de discriminatoire, alors que des mouvements de boycott en soutien à la Palestine ciblent notamment les produits issus de l’occupation. D’autres pays ont adopté cette politique de différenciation, tels que les membres de l’Union européenne dès 2019.
L’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem estime à plus de 620 000 les colons juifs vivant en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, dans ce qui est généralement considéré par le droit international comme des colonies illégales.
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JE SENS BEAUCOUP DE VENT DE BAZAR...
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 20, le 08 avril 2024