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Culture - Exposition

Une fenêtre sur l’art libanais, au cœur du Perche, près de Paris…

C’est à la galerie Cent 8, à 1h30 de Paris, que François et Annick Attali ont rassemblé un collectif d’artistes libanais dans le cadre de l’exposition « Fenêtre sur le Liban » qui agit, selon ses instigateurs, comme une manière de donner un aperçu de la qualité artistique du pays du Cèdre.

Une fenêtre sur l’art libanais, au cœur du Perche, près de Paris…

La galerie Cent 8 nichée au sein d’un charmant château à Perche, près de Paris. Photo DR

C’est un projet qui est né d’une rencontre. En 2022, lorsque la galeriste Annick Attali (cofondatrice, avec son mari François, de la galerie Cent 8) se retrouve autour d’un déjeuner avec l’écrivaine et poétesse Hyam Yared, c’est d’abord une amitié qui se noue entre les deux femmes. Presque instantanément. Ceux qui connaissent Hyam Yared ne seraient pas surpris de l’imaginer au cours du déjeuner en question, mais aussi au fil des rencontres qui ont suivi avec Annick Attali, longuement parler du Liban. Sans doute aussi, raconter l’une des dernières parts de lumière qu’il reste au pays, à savoir ses artistes. Tant et si bien que cette série de discussions suffira à la galeriste pour susciter en elle l’envie de prendre l’avion et venir y découvrir sa scène artistique. « C’est à l’issue de ce premier séjour à Beyrouth, en février 2023, que s’est confirmée et précisée l’idée que la galerie Cent 8 expose un collectif d’artistes libanais en France, explique Annick Attali à L’Orient-Le Jour.

Une photo réalisée par Gregory Buchakjian. DR

C’est un projet qui s’inscrit dans le mouvement de galerie qui, souvent, s’intéresse à l’art d’autres pays. La proximité et l’histoire commune que la France a avec le Liban ont aussi fait de ce choix une évidence. » Un second séjour s’ensuivra, au cours duquel la galeriste sillonnera les ateliers d’artistes, ou sinon ira à la rencontre de photographes, de peintres, de céramistes, de designers et de créateurs de bijoux. Quelques mois plus tard, et depuis le 6 avril, ces derniers ont leurs œuvres présentées à la galerie Cent 8, au cœur du Perche, dans le cadre de l’exposition « Fenêtre sur le Liban ».

Des céramiques de l'artiste Hala Matta. Photo DR

Un aperçu de la qualité artistique du Liban

« L’exposition aurait pu autrement s’appeler le Liban au cœur du Perche puisque l’objectif était de familiariser le public de cette région, située à une heure trente de Paris et composée de résidences secondaires de Parisiens férus d’art, avec l’art libanais, de lui donner un aperçu de la qualité artistique du Liban », dit Annick Attali, également chargée de la curation de cet événement. Ce qui rend « Fenêtre sur le Liban » d’autant plus intéressante, c’est que cette exposition rassemble et fait converser différentes formes d’art, cartographiant de la sorte les différentes facettes de la scène artistique locale. « C’était un parti pris de mixer et d’associer ces diverses formes d’expression créatives, puisque ce métissage-là est profondément inscrit dans l’ADN de la galerie », souligne la cofondatrice de Cent 8.

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« Fenêtre sur Liban » s’ouvre, à juste titre, sur la peinture d’abord avec les artistes Nada Matta, qui déploie notamment sur ses toiles des forêts de pins et qui, en plus d’avoir remporté le prix Sorcières en 2017 pour son album illustré Petite Pépite, avait exposé au sein de la Menart Fair à Paris en 2023. Mansour el-Habre, dont la peinture est secouée par des formes étranges et noueuses, et Chawki Youssef, dont la condition du Liban sous-tend l’œuvre, sont également de la partie.

Un coin de l'exposition des artistes libanais eu Cent 8. Photo DR

Un dialogue entre les arts et les artistes

« Au lieu d’envisager un parcours où les arts sont rassemblés par catégorie, nous avons pensé un ensemble où, dans chaque salle, s’opère un dialogue entre les arts et les artistes », explique Annick Attali. Car par-delà la peinture, « Fenêtre sur le Liban » s’ouvre aussi sur la céramique, une forme artistique qui s’est considérablement développée au Liban au cours des dernières années, et dont Hala Matta est l’une des figures les plus marquantes. Ses créations, à la croisée de la poterie ancestrale moyen-orientale, de la technique du raku japonais et de la sculpture, dialogueront ainsi avec une série de photographies de Gregory Buchakjian à travers laquelle il interroge les spectres de bâtisses beyrouthines délaissées aux mains du temps. Ou encore la « Marianne libanaise » telle qu’imaginée par le photographe Maher Attar. Il y aura également les cyanotypes de Clara Abi Nader, dont la photographie en argentique questionne l’identité et la notion de territoire.

Une photographie signée Maher Attar représentant la "Marianne libanaise". DR

En parallèle de sa pratique de bédéiste, l’artiste Noémie Honein présentera au Cent 8 ses dessins libres sur papier avec leurs couleurs comme des explosions. Les luminaires de l’architecte Frédéric Zarazir, qui se transforment en sculptures une fois éteints, sont également présentés en ce moment à la galerie. Deux créatrices de bijoux ont été invitées à mettre leurs œuvres en miroir avec des formes d’art qu’on associe peu ou rarement à la bijouterie. D’une part Mayssa Akl qui, en marge de sa carrière de scénographe spécialisée en curation d’intérieur, crée à la main ses bijoux, fluides comme de l’eau. Et d’autre part Alexandra Hakim qui, en plus d’être l’une des créatrices de bijoux les plus douées du pays, double sa pratique d’une conscience pour la durabilité de par sa force de transformer le périssable et l’organique en du précieux.

Deux toiles de l'artiste peintre et graveur Mansour el-Habre. Photo DR

Enfin, et puisqu’il est question de rencontre comme nous l’avions signalé au début de cet article, c’est le croisement des œuvres d’Irina Prentice, dessinatrice et artiste spécialisée en collage, et de celles de l’écrivaine et poétesse Hyam Yared qu’accueille « Fenêtre sur le Liban ». Voilà plusieurs mois que Prentice échangeait avec Hyam Yared, rencontrée lors de son installation au Liban entre 2004 et 2012. Son processus créatif, basé sur l’assemblage et le collage, résonne avec les recherches poétiques de Hyam Yared autour des conflits sociaux, politiques et de la quête d’harmonie dans un monde chaotique, thèmes qu’elle explorera dans son dernier recueil en cours d’écriture Du feu autour de l’œil. D’ailleurs, une lecture conjointe entre les deux femmes aura lieu au Cent 8, dans le cadre de l’exposition. L’occasion pour les Parisiens, mais aussi et surtout les Libanais de Paris, d’aller trouver une petite ouverture, une fenêtre sur le Liban.

La galerie Le Cent8, est située au 108 rue Saint-Hilaire, 28400 à Nogent-le-Rotrou, dans le département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire, en France.

Exposition jusqu’au samedi 25 mai 2024. Ouverture : Vendredi de 14h à 19h, Samedi de 10h à 19h

Sur rendez vous: Annick Attali: 06 82 57 41 09

e-mail : lagelerieducent8@gmail.com

C’est un projet qui est né d’une rencontre. En 2022, lorsque la galeriste Annick Attali (cofondatrice, avec son mari François, de la galerie Cent 8) se retrouve autour d’un déjeuner avec l’écrivaine et poétesse Hyam Yared, c’est d’abord une amitié qui se noue entre les deux femmes. Presque instantanément. Ceux qui connaissent Hyam Yared ne seraient pas surpris de l’imaginer...

commentaires (2)

L'adresse svp

Kaikati Paul

06 h 57, le 08 avril 2024

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Commentaires (2)

  • L'adresse svp

    Kaikati Paul

    06 h 57, le 08 avril 2024

  • Adresse?

    kindarji joseph

    05 h 33, le 08 avril 2024

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