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Politique - Décryptage

Les réfugiés syriens au Liban, un dossier appelé à s’aggraver ?


Des multiples problèmes auxquels doit faire face actuellement le Liban, le dossier des réfugiés syriens n’est pas le moindre. Avec la récente décision de réduire les aides internationales aux réfugiés syriens au Liban, il prend une tournure encore plus grave.

En fait, ce dossier existe depuis des années, depuis la fin de 2011 exactement, lorsque le Liban officiel a ouvert ses portes aux réfugiés fuyant la guerre en Syrie, en pensant qu’il s’agissait d’un accueil provisoire. Selon les informations de l’époque, le régime d’Assad en place en Syrie était en effet sur le point de chuter, tout comme celui de Hosni Moubarak en Égypte, celui de Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie et celui de Moammar Kadhafi en Libye. Toutefois, comme c’est le cas de beaucoup de dossiers au Liban et dans le monde arabe en général, le provisoire se prolonge et les réfugiés syriens constituent désormais un poids terrible pour ce pays qui est déjà en pleine crise économique, sociale, politique, communautaire et constitutionnelle. Certes, après des années de tiraillements et de conflits entre les différentes composantes du pays, l’importance de ce dossier est désormais reconnue par tout le monde, mais cela ne rend pas les solutions plus faciles.

Selon une source proche de la Sûreté générale, le traitement de ce dossier se heurte à plusieurs obstacles: d’abord, le nombre élevé de réfugiés syriens au Liban, ensuite la situation en Syrie même et enfin la diminution des fonds internationaux accordés à ces réfugiés.

En effet, le Liban a d’abord tardé à considérer que ce dossier exige un traitement, misant sur le fait qu’une solution en Syrie apporterait forcément un règlement de ce problème. Mais en Syrie, treize ans après le déclenchement de la guerre, il n’y a qu’une seule certitude, c’est que le régime du président Assad est appelé à rester en place. La crise aussi, puisque la seconde certitude, c’est que la communauté internationale refuse de contribuer au renflouement de ce régime. Par conséquent, le pays connaît une crise économique sans précédent, et le régime n’a pas les moyens de trouver des solutions. Comme le déclare un responsable libanais qui s’est rendu il y a quelques mois en Syrie, « dans ce pays, il y a un pouvoir mais pas d’institutions ». Par conséquent, il lui serait très difficile de gérer le retour massif de réfugiés sur son territoire, à supposer qu’il le veuille.

Récemment, lorsqu’il a commencé à prendre conscience de la gravité de ce problème, le Liban officiel a réclamé les données sur les réfugiés que possède le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Après plusieurs mois de tiraillements, le Liban les a finalement obtenues et elles montrent que 1 684 000 réfugiés syriens se trouvent au Liban. Mais selon la source précitée, ces données manquent de précision. Il y a des noms, sans autres détails, et les services concernés au sein de l’État libanais s’emploient à les vérifier et à les classer. La source proche de la Sûreté générale confie que le désordre dans les données ne peut pas être le fruit d’un pur hasard. Il pourrait être dû à l’existence d’une volonté cachée de laisser, dans ce dossier, le champ libre aux ONG qui le gèrent sans contrôle. De même, un grand nombre de municipalités n’assument pas leurs responsabilités dans ce domaine, notamment sur le plan du recensement et du classement des réfugiés par catégories et par revenus. Toujours selon la même source, il apparaît, au bout de 13 ans, que ce dossier a été mal géré depuis le début sans qu’il y ait une véritable volonté de rectifier le tir. Par exemple, sur le plan des solutions, elles ne sont pas nombreuses : soit les réfugiés au Liban obtiennent une autre nationalité et s’installent dans d’autres pays, soit ils rentrent chez eux, car le Liban, selon les conventions internationales, est considéré comme une terre de passage. Or, concernant le retour, le Liban a initié un tel processus, mais il est resté assez limité, faute de moyens et d’appui international. Concernant l’octroi d’une autre nationalité, selon les chiffres officiels, 100 000 réfugiés syriens ont pu quitter le Liban en treize ans et commencer une autre vie ailleurs. Ce qui reste un chiffre dérisoire par rapport au nombre croissant de réfugiés présents au Liban. Mais de toute façon, les autorités libanaises contestent le chiffre de 100 000 et précisent que selon les dossiers en leur possession, il n’y aurait que 52 000 qui ont pu obtenir un passeport étranger et quitter le territoire libanais.

Mais ce qui préoccupe actuellement le plus les autorités libanaises, c’est la décision internationale d’arrêter le financement de 88 000 familles syriennes au Liban, à partir du mois de mai. Cette décision a été pratiquement communiquée au Liban au moment où de nombreux pays ont décidé de suspendre leur contribution au financement de l’Unrwa. 88 000 familles, c’est pratiquement plus de 400 000 personnes qui se retrouveront sans ressources et viendront amplifier la misère qui sévit au Liban. Toujours selon la source précitée, cette situation est inquiétante. Sans aller jusqu’à dire qu’un plan sournois est en train de se mettre en place, elle estime qu’il se pourrait que, pour des raisons qui n’ont peut-être rien à voir avec le Liban, le dossier des réfugiés syriens soit mis en veilleuse. C’est pourquoi le Liban doit continuer à l’évoquer devant les instances internationales pour qu’il ne retombe pas dans l’oubli, face à des dossiers considérés comme plus pressants. Les récentes réunions à Bruxelles consacrées au dossier des réfugiés syriens auxquelles le Liban était présent ont montré que l’intérêt européen pour ce dossier est en train de faiblir, face aux problèmes suscités par la guerre en Ukraine et les développements à Gaza. Mais, conclut la source proche de la SG, le Liban ne doit pas pour autant se laisser faire et baisser les bras.

Des multiples problèmes auxquels doit faire face actuellement le Liban, le dossier des réfugiés syriens n’est pas le moindre. Avec la récente décision de réduire les aides internationales aux réfugiés syriens au Liban, il prend une tournure encore plus grave.En fait, ce dossier existe depuis des années, depuis la fin de 2011 exactement, lorsque le Liban officiel a ouvert ses...

commentaires (2)

Pour être encore plus clair, les sunnites sont persona non grata pour Bachar Assad qui tient à ne garder autour de lui que les fidèles et alliés du régime. À nous la lie de la coupe .

Hitti arlette

12 h 46, le 05 avril 2024

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Commentaires (2)

  • Pour être encore plus clair, les sunnites sont persona non grata pour Bachar Assad qui tient à ne garder autour de lui que les fidèles et alliés du régime. À nous la lie de la coupe .

    Hitti arlette

    12 h 46, le 05 avril 2024

  • Avec ces andouilles au pouvoir, a quoi s'attendre ?.......Nada !

    Tabet Karim

    07 h 25, le 05 avril 2024

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