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Culture - Programme

Bipod 2024 : une édition anniversaire avec 40 artistes et 14 spectacles

Après une année d’absence, le festival de danse contemporaine qui fête ses 20 ans est de retour du 16 au 21 avril à Abroyan Factory/Union Marks, au musée Sursock, à Station Beirut et à l’Institut français. 

Bipod 2024 : une édition anniversaire avec 40 artistes et 14 spectacles

Le Festival de danse contemporaine Bipod souffle ses 20 bougies. Photo Myriam Boulos pour Sara Saïfi

Le festival de danse Bipod a été créé en 2004 par Omar Rajeh. Il est rejoint par Mia Habis en 2009. Tous deux danseur-chorégraphe, ils forment un couple à la scène comme à la ville. Avec une année d’absence en 2023, les deux directeurs du festival ont souhaité prendre une respiration pour repenser le festival, sa place dans le contexte actuel au Liban et décrypter sa progression organique, notamment avec Citerne, qui n’avait pas été créé uniquement pour Bipod, la partie émergente de l’iceberg, mais qui a également permis d’implanter un écosystème pour la danse contemporaine au Liban. Citerne est né poussé par Bipod et par les exigences techniques et artistiques de certaines compagnies que le duo a voulu satisfaire, voire développer en créant un espace adapté à ces impératifs. « À partir du moment où le pays s’était retrouvé enlisé dans cette crise, que l’espace avait disparu et que les gens avaient tellement perdu, nous étions forcés de revoir notre modèle, confie Mia Habis. Tout s’est écroulé, sauf notre motivation dont on ne peut nous priver. »

L’édition 2024 se veut une aire d’exploration, de progrès et d’innovation. « To do. To share», le thème de ce Bipod ne pouvait être plus symbolique : la danse est un moyen d’expression engagé et partagé, totalement immergé dans un propos artistique, social et politique. Bipod 2024 encourage le public et les artistes à explorer une semaine d’expériences culturelles et artistiques diversifiées pendant laquelle se juxtaposeront performances, conférences, panels, concerts, soirées, témoignages, lectures, laboratoires et autres rencontres de danse. Le tout se déroulera sur 3 jours qui suivront 2 journées professionnelles de rencontres artistiques et de laboratoires visant à ouvrir les possibilités d’expérimenter la danse et les différents cadres de rencontres culturelles.

Avec la situation politique et économique qui prévaut, il a semblé important aux organisateurs de proposer un nouveau format d’édition participative et sociale sans pour autant tomber dans le divertissement pur et dur. Chaque jour, le programme comportera plusieurs spectacles de danse, un concert de danse, des rencontres en scène ouverte entre musiciens et danseurs issus de la danse contemporaine, du hip-hop et de la dabké, un programme pour enfants et une myriade de conférences, d’ateliers et masterclasses, sans oublier des fêtes en guise de clôture. Bipod maintient son engagement à soutenir la scène locale émergente et confirmée dans plusieurs lieux grâce à ses partenaires, dont Relais Europe Culture et le musée Sursock, et le soutien des ambassades suisse et espagnole au Liban, du British Council, de l’Institut culturel italien, du Goethe Institute, de l’Institut français du Liban, de l’AC/E et du NPN (National Performance Netz).

Des images de spectacles à l'affiche de Bipod 2024 : de gauche à droite, de haut en bas : Khansa (photo Michèle Imad) ; Laurence Yadi, Companie 7273 (photo Gregory Batardon) ; Roser López Espinosa (Photo DR) ; Moritz Ostruschnjak (photo Wilfried Hösel) ; Save The Last Dance For Me d’Alessandro Sciarroni (Photo Raoul Gilibert) ; chorégraphie Omar Rajeh (Photo Julien Piffaut) ; Andre le Corre, compagnie Anne Martin( photo DR) ; vue du spectacle de Bassam Abou Diab (photo Roberto De Biasio) ; Tamanoir Immersive Studio (Photo DR) et Charlie Prince (photo Sebastian Bauer).

« Tous nos partenaires réunis ont permis à l’édition 2024, déjà miraculeuse, de voir le jour », explique Mia Habis, qui précise que « l’enthousiasme des danseurs à venir au Liban malgré la situation de la région a été probant ». Les deux dates du 16 et 17 avril se dérouleront donc, sous la houlette de Moultaka Leymoun, et seront consacrées à un espace d’échanges primordial non seulement ouvert aux danseurs mais aussi aux musiciens, cinéastes, artistes en tout genre, auteurs, journalistes et autres opérateurs culturels de la scène locale et internationale. Pour rappel, depuis deux décennies, Bipod et Moultaka Leymoun jouent un rôle central sur la scène de la danse contemporaine au Liban et dans le monde arabe en favorisant le dialogue et la collaboration entre les réseaux culturels libanais et internationaux, les festivals et les professionnels.

Une programmation didactique et quelque 40 artistes font de la place à la spontanéité et la découverte du monde de la danse

Le festival donnera à voir 14 spectacles, certains gratuits, d’autres payants, condensés sur un format de 3 jours qui, loin de démonter Mia, la stimule. « C’est ce que j’aurais voulu expérimenter en tant que spectatrice, je souhaite créer du lien au-delà du spectacle, explique-t-elle. Notre proposition pour cette édition nous semble importante dans le contexte actuel de la scène mondiale du spectacle vivant et répond à une phase novatrice qui j’espère attirera un nouveau public, notamment plus jeune. » « D’ailleurs nous avons un programme pour enfants et un autre qui aborde de nouvelles formes de danse, à savoir le tango, la dabké et le big dance jam, qui rassemblera des jeunes qui vont apprendre à se connaître et improviser, d’où l’importance pour nous de recréer une cohésion pour la danse à travers ce festival », continue Mia.

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Si la danse n’a pas toujours été la forme d’art la plus populaire au Liban, Bipod l’a bien inscrite dans le paysage culturel en la transformant en un festival informel où toutes les disciplines de danse contemporaine se croisent pour satisfaire un public avisé tout comme les néophytes. C’est pourquoi, pour ce tandem de danseurs qui vit pour et à travers la danse, il était impératif de transmettre qu’elle reste de grande qualité et un terrain de rencontres et fait, de surcroît, aujourd’hui plus que jamais, fonction d’expédient contre la morosité et le repli. Un petit moment de bonheur partagé, qu’on n’oublie pas en rentrant chez soi, mais qui, au contraire, donne envie d’y retourner pour se sentir transporté, voire transcendé.

On l’aura bien compris, cette édition Bipod 2024 est non seulement un festival de danse, mais aussi et surtout une invitation à mettre ses chaussures pour réellement entrer dans la danse et aller vers l’autre.

Bipod, du 16 au 21 avril.

Tout le programme est à retrouver sur le site www.bipodfestival.com

Billets en vente chez Antoine.


Le festival de danse Bipod a été créé en 2004 par Omar Rajeh. Il est rejoint par Mia Habis en 2009. Tous deux danseur-chorégraphe, ils forment un couple à la scène comme à la ville. Avec une année d’absence en 2023, les deux directeurs du festival ont souhaité prendre une respiration pour repenser le festival, sa place dans le contexte actuel au Liban et décrypter sa progression...

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