Un drapeau aux couleurs du Liban flottant à Jbeil, le 7 mai 2022. Photo Layal Dagher
Le Liban décroche ce titre peu enviable pour la deuxième année consécutive : selon le rapport « World Happiness », parrainé par l'ONU et publié mercredi, les Libanais sont le deuxième peuple le plus malheureux au monde en 2024 après les Afghans. La Finlande consolide sa place de pays le plus heureux au monde pour la 7e année consécutive.
Avec une note de 2,707 sur 10, le Liban occupe la 142e place du classement, derrière le Lesotho (3,186) et juste devant l'Afghanistan (1,721),en proie à une catastrophe humanitaire depuis le retour au pouvoir des talibans en 2020.
Le Rapport mondial sur le bonheur dans le monde est une mesure du bonheur publiée par le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies chaque année depuis 2012. Il est basé sur l'évaluation que les gens font de leur bonheur, ainsi que sur des données économiques et sociales. Le rapport prend en compte six facteurs clés : le soutien social, le revenu, la santé, la liberté, la générosité et l'absence de corruption.
Les plus forts reculs dans l'indice de bonheur depuis la période 2006-2010 concernent l'Afghanistan, le Liban et la Jordanie tandis que la Serbie, la Bulgarie et la Lettonie affichent les plus fortes progressions. Les pays nordiques arrivent en tête des dix premières places puisque le Danemark, l'Islande et la Suède suivent la Finlande (7,741). La France est 27e (6,609).
Le Koweït entre dans le top 20
Pour la première fois en plus de 10 ans, les Etats-Unis et l'Allemagne n'apparaissent pas parmi les 20 nations les plus heureuses, arrivant en 23e et 24e place. Le Costa Rica et le Koweït entrent dans le top 20 en 12e et 13e position. Aucun des pays les plus peuplés au monde ne figurent parmi les vingt premiers pays. « Parmi les dix premiers, seuls les Pays-Bas et l'Australie comptent plus de 15 millions d'habitants. Au sein des vingt premiers, seuls le Canada et le Royaume-Uni comptent plus de 30 millions d'habitants », selon le rapport.
La proximité avec la nature et le bon équilibre entre travail et vie privée constituent la clé de la satisfaction des Finlandais, a dit à l'AFP Jennifer De Paola, chercheuse spécialisée dans cette thématique à l'Université d'Helsinki. Les Finlandais ont peut-être « une compréhension plus accessible de ce qu'une vie réussie est », comparé par exemple aux Etats-Unis où la réussite est souvent associée aux gains financiers, ajoute-t-elle. La confiance dans les institutions, la faible corruption et l'accès gratuit aux soins et à l'éducation sont également primordiaux. « La société finlandaise est imprégnée d'un sentiment de confiance, de liberté et d'un niveau élevé d'autonomie », a dit Mme De Paola.
Le rapport annuel met également en évidence un sentiment de bonheur plus fort chez les jeunes générations que les plus âgées dans la plupart des régions, mais pas toutes. Ainsi l'indice a reculé de façon spectaculaire depuis 2006-2010 chez les moins de 30 ans en Amérique du Nord, Australie et Nouvelle-Zélande et est désormais inférieur aux plus âgés dans ces régions. Il a en revanche progressé dans toutes les classes d'âge en Europe de l'Est sur la même période. L'écart s'est accru entre générations partout dans le monde à l'exception de l'Europe, ce qui est jugé « inquiétant » par les auteurs du rapport.
Correction : peu enviables et non endiablées. Encore cette écriture intuitive qui fait des siennes. Et en dépit de tout : vive le Liban !
12 h 45, le 21 mars 2024