Fidèle à sa longue tradition qui date depuis les quasi-débuts de sa création, le festival al-Bustan a organisé lors de sa 30e édition « Against all odds » 3 masterclass entièrement gratuites à destination des jeunes musiciens libanais. Et cette année, c’est l’opéra et le piano qui étaient à l’honneur.
Le jeudi 22 février, la soprano italienne Valentina Boi ainsi que le chef de chant italien Francesco Barbagelata ont fait travailler six sopranos libanaises : Nadine Nassif, Mona Hallab, Mira Akiki, Chloé Chahwan, Nour Kossaify et Noura Badran.
Ayant découvert le goût de l’enseignement durant le Covid, Boi s’est révélée être une très bonne pédagogue. « De sa voix chaude et ronde où rayonne tout le lyrisme à l’italienne, elle a réussi à insuffler à ces jeunes Libanaises toute la dimension de l’engagement corporel et intellectuel que requiert l’art du « beau chant » pour une voix saine, pleine et qui vibre en toute liberté », indique Fady Jeanbart à L'OLJ. Quant à Barbagelata, il leur a décortiqué « les moindres détails musicaux de la partition ; où et quand respirer, ralentir, accélérer et surtout comment bien écouter l’accompagnement au piano », ajoute l'organisateur des masterclass.
Le dimanche 25 février, le pianiste italien Giuseppe Andaloro a pour sa part fait travailler six pianistes : Yara Jradeh, Sarah Asfar, Rami Tannous, Daniel Karout, Verona Roussialian et Maher Abou Dargham. « Rompu à l’enseignement, Andaloro a partagé avec simplicité, modestie et une pointe d’humour avec son sympathique accent italien ses moindres astuces et solutions techniques pour leur résoudre tantôt une difficulté mécanique comme l’articulation du poignet ou le poids des doigts sur le clavier, tantôt la lecture du texte musical, en les incitant à avoir une vision globale voire même métaphysique, et d’aller au-delà de l’alignement simple des notes sur la partition », indique Fady Jeanbart qui est aussi un baryton connu de la scène lyrique libanaise.
Le samedi 9 mars, le jour de la fête des Professeurs au Liban, le célébrissime pianiste russe Boris Berezovsky, présent pour la 10e fois au festival, ainsi que sa fille Evelyne Berezovsky, ont fait travailler dix talentueux pianistes : Rami Tannous, Nanor Arnelian, Elena el-Khoury, Palig Sarafian, Hampig Boujanian, Mira Zantout, Sarah Asfar, Hrag Ohanian, Karim et Malek Bahr.
Visiblement impressionnés par le charisme de ce monstre sacré, ils ont écouté avec la plus grande attention en se pliant avec beaucoup de courage aux exigences techniques du maître bienveillant, raconte Fady Jeanbart.
Evelyne quant à elle, aurait gagné le cœur des élèves et de l’auditoire, assez nombreux, par sa fraîcheur, sa proximité, son dynamisme, et surtout par sa pertinence à cibler et régler les problèmes. « Elle leur a parlé de la manière de chanter les phrases, de créer un scénario, voire même de danser avec espièglerie, tout en faisant attention à garder le poignet bien libre sans aucune crispation corporelle qui pourrait créer de mauvaises habitudes irréversibles », se souvient le baryton. Evelyne Berezovsky a clôturé la masterclass en jouant un extrait des Oiseaux tristes de Maurice Ravel. Visiblement, Berezovsky père & fille ont su faire naître chez eux tous la vision d’une dimension d’un très haut calibre.
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