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Culture - Festival al-Bustan

Beyrouth vaut bien une petite messe rossinienne

Sorti de Beit Méry, le festival de musique classique – dont la 30e édition touche à sa fin – s’est installé le temps d’un soir en l’église Saint-Joseph, rue Monnot.

Beyrouth vaut bien une petite messe rossinienne

Le chœur de l’Université Notre Dame sous la direction de Gianluca Marciano. Photo Nabil Ismaïl

C’est en l’église Saint-Joseph des pères jésuites, rue Monnot, que le festival al-Bustan a programmé la Petite Messe solennelle de Rossini avec, à l’affiche, la soprano Julie Fuchs, la mezzo-soprano Irina Makarova, le ténor David Ferri Durà, Mariano Orozco (basse), le pianiste Alphonse Cemin, l’accordéoniste Félicien Brut et le chœur de l’Université Notre Dame sous la direction de Gianluca Marciano.

Petite messe ? Certainement pas par sa durée. Petite par son effectif instrumental : 4 solistes, chœur mixte, deux pianos et harmonium.

Solennelle uniquement par son texte liturgique.

Cette messe existe en deux versions, toutes deux authentiques : une messe pour deux pianos et harmonium créée dans le salon du comte Alexis Pillet-Will, et une messe pour orchestre jouée au théâtre italien en 1869, à titre posthume.

La seconde a le mérite de l’ampleur sonore, la première celle de l’originalité. C’est qu’elle fut conçue pour être jouée dans un cadre privé, le salon du comte Pillet-Will, banquier et ami de Rossini. Dans cette œuvre, on sent l’artisan incomparable des formules à succès voulant être plus sincère que profond, ce qui nous vaut une messe inégale mais malgré tout touchante. Un certain déséquilibre en découle relatif à la faiblesse de « soli » par rapport aux chœurs, et bien des « solis » paraissent un peu bavards. Sans doute n’a-t-il pas eu le temps de mûrir des formes plus amples et plus originales, se fiant au pouvoir de séduction de son écriture vocale pour masquer un certain manque de concentration de pensée.

Le pianiste Alphonse Cemin. Photo Nabil Ismaïl

Dans ce concert en l’église Saint-Joseph, on retrouve une Julie Fuchs égale à elle-même. La mezzo Irina Makarova avait le sens du pathétique avec son aria, quant aux deux messieurs, basse et ténor, ils ne manquaient pas de panache. Le chœur de l’Université Notre Dame manquait parfois de chair dans l’aigu, mais il a marqué par son aisance dans les grandes fugues du Gloria (Cum Sancto Spiritu) et du Credo (Et vitam venturi), et avec son sens saisissant du murmure sur les Dona nobis pacem.

Le ténor David Ferri Durà s’est montré correct dans son domine deus, la basse Mariano Orozco a offert au Quoniam l’autorité d’une basse agréable, Julie Fuchs domine le quatuor vocal de son soprano noble dialoguant avec la mezzo Makarova à la jolie voix dans Qui tollis.

Mention spéciale au pianiste Alphonse Cemin et à l’accordéoniste Félicien Brut dans son solo.

Le chef Gianluca Marciano dirigeait qui et quoi à part les chœurs ? Quant aux solistes, il leur suffisait de petits gestes pour indiquer leurs différentes entrées.

Il paraît que Giuseppe Verdi, en 1864, lorsqu’il regarda la Petite Messe solennelle de Rossini sur YouTube, aurait envoyé à son ami un mail lui conseillant de continuer à composer des « Barbier »...

C’est en l’église Saint-Joseph des pères jésuites, rue Monnot, que le festival al-Bustan a programmé la Petite Messe solennelle de Rossini avec, à l’affiche, la soprano Julie Fuchs, la mezzo-soprano Irina Makarova, le ténor David Ferri Durà, Mariano Orozco (basse), le pianiste Alphonse Cemin, l’accordéoniste Félicien Brut et le chœur de l’Université Notre Dame sous la...

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