Que faut-il savoir sur le transfert par Israël de dizaines d'orphelins palestiniens de Rafah à Bethléem ?

Soixante-huit enfants orphelins et onze soignants et leurs familles ont été évacués d'un orphelinat situé dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, et emmenés en Cisjordanie lundi, selon un communiqué publié par l'ambassade d'Allemagne à Tel-Aviv.

L'ambassade a décrit ce transfert comme une « mesure temporaire pendant la guerre, mettant les enfants à l'abri d'un danger aigu, et non comme une tentative de les déplacer de façon permanente ».

Les enfants ont été transférés de l'établissement SOS Kinderdorf Rafah vers un orphelinat non identifié à Bethléem, en Cisjordanie occupée, dans le cadre d'une opération approuvée par le gouvernement israélien et exécutée par son armée. Il est probable que l'établissement de Bethléem soit la branche de SOS en Cisjordanie.

Haaretz a rapporté que l'organisation SOS Kinderdorf, également connue sous le nom de SOS Villages d'enfants, a contacté la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, afin d'obtenir de l'aide pour son antenne de Rafah.

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Selon le site web de l'organisation, l'orphelinat de Rafah a été créé en 2000. Le 4 janvier, l'organisation a accueilli un premier groupe de cinq enfants dont les parents avaient été tués par l'offensive israélienne à Gaza. L'orphelinat a accepté d'accueillir jusqu'à 55 enfants, qui viendront s'ajouter aux 70 autres dont il s'occupe déjà. Dans un communiqué annonçant leur arrivée, SOS a précisé que l'un des enfants, une fillette de trois ans, avait été amenée à l'orphelinat par une agence partenaire, qui l'avait trouvée « seule à l'un des postes de contrôle de Gaza ».

L'initiative a été critiquée par les deux parties, des commentaires sur les médias sociaux qualifiant l'Allemagne d'hypocrite pour avoir vanté le transfert des orphelins, alors que le pays a exporté pour 300 millions d'euros de matériel militaire vers Israël au cours de l'année écoulée. Du côté israélien, Times of Israel a cité le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui a qualifié l'évacuation, approuvée par le bureau du Premier ministre mais pas par le cabinet de sécurité, d'« échec éthique ». Le Jewish News Syndicate (JNS) a cité pour sa part un haut fonctionnaire du cabinet qui a déclaré qu'il s'agissait d'un « scandale ».

Des Israéliens ont tenté de bloquer les bus transportant les enfants et leurs accompagnateurs lorsque le convoi, escorté par l'armée, a franchi un point de contrôle en Cisjordanie. L'un d'entre eux a déclaré à JNS que les protestataires bloquaient les bus parce qu'ils estimaient qu'Israël n'avait pas réussi à transférer de la même manière les Israéliens encore retenus en otage à Gaza.

À la mi-février, l'Unicef, l'agence des Nations unies pour la protection des enfants, a déclaré que, selon ses estimations, au moins 17 000 enfants de la bande de Gaza n'étaient pas accompagnés ou avaient été séparés de leur famille immédiate depuis le début de la guerre. En janvier, l'Observatoire Euro-Med des droits de l'homme a déclaré qu'environ 24 000 à 25 000 enfants de Gaza avaient perdu l'un de leurs parents ou les deux dans la guerre.

L'Union européenne devrait appeler bientôt à une « pause humanitaire immédiate menant à un cessez-le-feu durable » à Gaza et demander au gouvernement israélien de « s'abstenir d'une opération terrestre à Rafah », où plus de la moitié de la population de Gaza est entassée, cherchant à se mettre à l'abri de l'agression israélienne, bien que les bombardements se poursuivent également à cet endroit.