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Politique - Liban-Israël

De l’autre côté de la frontière, on se prépare déjà à la guerre

À Beyrouth, Mikati se veut toujours optimisme : « Les choses n’iront pas plus loin. »

De l’autre côté de la frontière, on se prépare déjà à la guerre

Des membres du Hezbollah participant aux funérailles, lundi, de quatre membres d’une famille tués ce week-end par un raid aérien israélien à Blida, au Liban-Sud. Hassan Fneich/AFP/Bureau de presse du Hezbollah

Préparation d’abris dans des parkings souterrains, transfert de nourriture : le commandement du front intérieur de l’armée israélienne a lancé ces dernières semaines l’opération « Ancre stable », qui vise à préparer la logistique liée à une potentielle guerre totale avec le Hezbollah, rapportait dimanche le média israélien Ynet News, appartenant au groupe du grand quotidien Yediot Aharonot. Des informations reprises dans plusieurs titres de la presse de l’État hébreu, à l’heure où de nombreuses informations circulent sur les préparatifs d’une éventuelle offensive israélienne contre le Liban, et alors que les négociations sur une trêve à Gaza, et par ricochet sur le front sud, font du surplace.

Une des missions du commandement du front intérieur est de préparer la population civile avant un éventuel conflit. Dans le cadre de cette opération « d’urgence », cette branche de l’armée israélienne aménage donc, selon le journal qui cite un responsable militaire au fait des préparatifs, des parkings souterrains dans lesquels pourront se réfugier « des dizaines de milliers d’Israéliens qui n’ont pas d’abris ou de pièces sécurisées », en cas de guerre. Pourraient notamment s’abriter, pour des périodes allant de « quelques heures à quelques jours » dans ces espaces, des personnes vivant dans des bâtiments anciens ou à une distance plus importante des abris publics. Des dizaines de refuges du genre ont été imaginés ces deux derniers mois, selon le plan de l’armée israélienne, et des appels d’offres ont été lancés par les autorités pour « fournir les solutions logistiques nécessaires à la mise en place de ce plan », notamment pour le transfert des citoyens, l’entretien des refuges et le transport de nourriture non périssable et d’eau. Le cadre de l’armée israélienne cité évoque « 80 000 paquets de nourriture » achetés, ainsi que des lits et des chaises. La solution d’équiper des abris a été préférée à d’autres alternatives, comme l’installation de tentes dans des zones sûres plus éloignées ou la location de chambres d’hôtel, en nombre insuffisant, rapporte le Ynet News.

Dans le cadre de ces préparatifs et des affrontements continus le long de la frontière, le chef du commandement nord de l’armée israélienne, le général de division Uri Gordin, s’est entretenu au cours du week-end écoulé avec des responsables locaux du nord d’Israël, auxquels il a affirmé « préparer des plans d’urgence pour lancer une attaque au Liban ». Il a réitéré son engagement à assurer que les résidents du Nord israélien puissent rentrer chez eux.

« Les choses n’iront pas plus loin »

Israël a répété à plusieurs reprises qu’il essayait de trouver une solution diplomatique pour que les habitants du Nord puissent retourner chez eux, après que des dizaines de milliers de civils ont été évacués des zones à risque depuis le début de la guerre. Les responsables israéliens ont également déclaré à de nombreuses reprises que s’ils n’y parvenaient pas par la voie diplomatique, ils privilégieraient la voie militaire. Ces derniers jours, des informations de presse faisaient état d’un ultimatum fixé au 15 mars pour une offensive terrestre d’Israël au Liban-Sud. Cette échéance a cependant été démentie par l’armée israélienne, selon plusieurs médias. Et dimanche, les chefs des conseils régionaux du nord d’Israël ont exigé que le gouvernement fournisse « une définition claire des objectifs et du calendrier de la guerre », selon le quotidien Haaretz.

Autant de pressions médiatiques qui interviennent alors que, selon le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati, l’émissaire américain Amos Hochstein, qui a fait la semaine dernière la navette entre Beyrouth et Tel-Aviv, a « élaboré une proposition et l’a mise sur la table » pour une résolution du conflit le long de la frontière. Dans ce contexte, le président du Parlement Nabih Berry a affirmé, dans un entretien samedi soir à la chaîne al-Jadeed, qu’aucun accord de désescalade n’était possible au Liban-Sud tant que les canons continuent de gronder à Gaza. « Il n’y aura pas de solution tant que la trêve n’est pas effective », a-t-il déclaré. « Une fois qu’il y aura une trêve, (l’émissaire américain Amos) Hochstein aura un rôle. Jusqu’à maintenant, il n’y a rien », a-t-il lancé, soulignant que le Qatar a « encouragé la discussion » autour des propositions de l’émissaire.

Lundi, Nagib Mikati a déclaré « poursuivre les contacts avec tous les acteurs concernés, au Liban et à l’étranger, pour éloigner la guerre du Liban, malgré tout ce qu’a subi notre pays jusqu’à aujourd’hui », évoquant notamment « le nombre de martyrs » tués depuis octobre. « Avec la grâce de Dieu, les choses n’iront pas plus loin », a-t-il lancé depuis Dar el-Fatwa, après une réunion avec le mufti Abdellatif Deriane, plus haute autorité sunnite, à l’occasion du premier jour du ramadan.

Pour sa part, le Hezbollah réitère la même position : le front du Sud est un front de « soutien » au Hamas palestinien, comme l’a répété lundi le secrétaire général adjoint de la formation, le cheikh Naïm Kassem. « Nous poursuivrons notre soutien et notre défense (du Liban) », a-t-il affirmé, minimisant l’importance des menaces israéliennes à l’égard de son parti. « Nous sommes prêts à la riposte et à la résistance si l’agression (israélienne) venait à s’élargir (géographiquement) », a-t-il ajouté

Des tracts sur Wazzani

Sur le terrain, le parti chiite a annoncé lundi après-midi quatre attaques contre un drone israélien, ce qui, selon lui, l’a forcé à se replier dans les territoires israéliens, et une autre au même moment contre une position d’artillerie israélienne et une brigade militaire face au village de Dhaïra (caza de Tyr). Le Hezbollah a également déclaré avoir attaqué une position israélienne face à la zone contestée de Kfarchouba et une autre face au village de Markaba (Marjeyoun). Il a aussi annoncé avoir pris pour cible, avec des obus d’artillerie, un déploiement de soldats israéliens à proximité du site israélien de Raheb, face à Aïta el-Chaab (Bint Jbeil). Dans la matinée, le parti pro-iranien a annoncé avoir lancé une attaque aérienne, au moyen de quatre drones, sur le « quartier général de la défense aérienne et antimissile » situé à la « caserne de Kilaa », sur le plateau du Golan occupé. L’armée israélienne, citée par le Haaretz, a de son côté indiqué que « deux appareils aériens suspects en provenance du Liban sont tombés sur le nord du plateau du Golan, sans faire de victimes ni de dégâts ».

De son côté, l’armée israélienne a poursuivi ses frappes contre les localités libanaises du Sud. Des tirs d’artillerie ont visé la périphérie de Aïta el-Chaab, selon des témoignages d’habitants, mais aussi Ramiyé et Yaroun (Bint Jbeil). L’aviation israélienne a également bombardé une maison dans la périphérie de Jibbein (Tyr), selon des habitants.

En outre, un drone non identifié est tombé dans le village de Helta (caza de Hasbaya), ont indiqué des habitants du village à notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah. Selon les médias locaux, le drone serait tombé à la suite d’une défaillance technique, une affirmation que nous n’avons pas pu confirmer de manière indépendante. Le drone était piégé et l’armée libanaise l’a fait exploser sur le site de l’accident, selon des témoignages d’habitants.

Enfin, un petit drone israélien a largué des tracts sur la localité de Wazzani (caza de Hasbaya), a indiqué le maire du village à notre correspondant. Les tracts sont tombés dans la rue et sur les toits des maisons du village. « Habitants du Sud, le Hezbollah met en danger votre vie, celle de vos familles et de vos maisons. Le Hezbollah installe ses membres et ses dépôts d’armes dans vos quartiers », peut-on lire sur les feuillets, selon un habitant du village. « Nous savons qu’il s’agit d’une guerre psychologique menée contre le village, mais nous resterons ici, même si les tracts ont alarmé les habitants », a déclaré le maire.

Préparation d’abris dans des parkings souterrains, transfert de nourriture : le commandement du front intérieur de l’armée israélienne a lancé ces dernières semaines l’opération « Ancre stable », qui vise à préparer la logistique liée à une potentielle guerre totale avec le Hezbollah, rapportait dimanche le média israélien Ynet News, appartenant au groupe du...

commentaires (6)

Il me semble que le Hezbollah, va faire comme son partenaire de crimes, le Hamas, laisser la population du sud sans protection !Plus de victimes civils mieux c'est!L'excuse habituelle va être utiliser, nous faisons cela pour "Défendre" le Liban, autant que de "Supporter" la "Résistance Palestienne".C'est le seul moyen que le Hezeb, peut justifier de garder son arsenal, quand c'est ce Parti qui a ouvert les hostilités!Bravo aux personnes qui soutiennent cette excuse de Résistance !

Marwan Takchi

14 h 08, le 12 mars 2024

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Commentaires (6)

  • Il me semble que le Hezbollah, va faire comme son partenaire de crimes, le Hamas, laisser la population du sud sans protection !Plus de victimes civils mieux c'est!L'excuse habituelle va être utiliser, nous faisons cela pour "Défendre" le Liban, autant que de "Supporter" la "Résistance Palestienne".C'est le seul moyen que le Hezeb, peut justifier de garder son arsenal, quand c'est ce Parti qui a ouvert les hostilités!Bravo aux personnes qui soutiennent cette excuse de Résistance !

    Marwan Takchi

    14 h 08, le 12 mars 2024

  • BARBU, SI VOUS CROYEZ REPETER LE DAVID - GOLIATH A L,ENVERS, VOUS REVEZ PROFONDEMENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 26, le 12 mars 2024

  • De l’autre côté de la frontière, on se prépare déjà à la guerre. Un seul pays se prépare à la guerre, qui semble imminente, en mettant à l’abri ses citoyens, pendant que du côté du Liban, les vendus font mine de ne pas comprendre en laissant ainsi la population à découvert sous le déluge de feu dans l’espoir de faire le plus de victimes possible et crier au massacre qu’ils ont sciemment provoqué. Exactement comme pour les gazaouis. Une fois la guerre déclenchée, elle serait destructrice pour les deux pays mais les libanais civils paieront eux le prix fort de la folie des vendus corrompus.

    Sissi zayyat

    12 h 00, le 12 mars 2024

  • HB attaque Israël depuis nos frontières pour soutenir le Hamas et met en danger toute une population sous prétexte de les protéger, pendant que Mikati répète que cela « avec la volonté de Dieu «  n’irait pas plus loin? Et quand est il de la volonté de nos vendus locaux qui attendent que la guerre éclate pour pleurer auprès du monde en quémandant un cessez-le-feu qui n’arriverait pas pendant que nos terre seront brûlées et nos compatriotes sacrifiés pour une cause qui ne nous concerne aucunement? Où va t-on comme cela avec ses impotents qui se contentent d’attendre le point de non retour?

    Sissi zayyat

    11 h 48, le 12 mars 2024

  • "Nous poursuivrons notre soutien et notre défense (du Liban)". Soutien du Hamas et défense du Liban? Voilà deux notions contradictoires. Le soutien au Hamas entraînant une riposte, faire pleuvoir des missiles israéliens sur le Liban semble une curieuse façon de le protéger!

    Yves Prevost

    07 h 30, le 12 mars 2024

  • C’est le Liban ?

    Eleni Caridopoulou

    00 h 51, le 12 mars 2024

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