Échos littéraires de l’Amérique latine

Gardienne de la mémoire et de l’histoire du Liban, la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph accueille jusqu’au 15 mars, l’exposition D’où souffle le vent qui revient sur la littérature d’immigration libanaise et proche-orientale de l’Amérique latine des XIXe et XXe siècles.

Organisée par la Chaire Amérique latine de l’USJ, visant selon sa titulaire Georgine Mallat « à constituer une structure pour la fondation d’une connaissance approfondie des pays de l’Amérique latine à travers une coopération mutuelle », cette exposition a pour objectif de sensibiliser le public libanais et moyen-oriental au patrimoine culturel érigé par leurs ancêtres dans cette contrée du monde, à travers une sélection de publications d’illustres auteurs et journalistes émigrés en Argentine, au Brésil, au Chili, en Colombie, au Mexique, en Uruguay et au Venezuela. « Il nous a paru nécessaire d’identifier ce patrimoine qui porte en lui les défis et les espérances des Libanais et des Levantins de la diaspora, afin de l’exposer, de le sauvegarder et surtout de sensibiliser les nouvelles générations à cet apport si précieux de leurs familles installées dans les pays de l’Amérique latine », explique Mallat.

Outre leur intérêt, les ouvrages – majoritairement choisis de la collection personnelle de Hyam et Georgine Mallat, mais aussi du fonds de la Bibliothèque orientale – se caractérisent par leur inaccessibilité. En effet, Mallat clarifie que « les ouvrages et les périodiques publiés en Amérique latine n’arrivaient que rarement au Liban. C’est pourquoi il nous a paru utile de présenter tout ce qui était pratiquement disponible, tous thèmes confondus. Ainsi, grâce à l’engagement du directeur de la bibliothèque Dr. Joseph Rustom et de son équipe, nous avons exposé des ouvrages abordant tous les sujets traités par les écrivains de la diaspora dans les domaines de la poésie, du roman, de la politique, des sciences… C’est un patrimoine considérable qu’il y a lieu de collecter et d’étudier, car il est d’une très grande richesse patrimoniale et culturelle. »

Au cœur de cette exposition méticuleusement orchestrée, chaque livre devient un pont entre deux mondes. Un lien vibrant entre le passé et le présent. Une ode à cette osmose culturelle entre le Levant et les pays latino-américains.

« Cette exposition vise surtout à éveiller des instances et des personnes concernées à développer une coopération fructueuse entre les universités et les associations pour réussir une entreprise culturelle éminente avant qu’il ne soit définitivement trop tard », conclut Georgine Mallat.

D’où souffle le vent, comme le titre le révèle, soulève des questions sur les influences et les héritages culturels transmis à travers les générations et les continents. Mettant en lumière une zone d’ombre de l’histoire littéraire du Liban et du Moyen-Orient, elle invite à revisiter cette littérature in-, ou du moins peu, explorée, et suggère ainsi un nouveau champ de recherche.