Ce Chant de la sixième saison dont les notes de musique sont des villes, des pays et des continents ; ce chant déployé sur la face de la terre par des gorges nues aux accents graves et aigus ; ce chant retranscrit sur des portées altières et composé par un poète voyageur ; ce recueil n’est pas un carnet de bord malgré la date exacte de la composition de ses chants ; malgré les nombreux paysages traversés avec souvent, une géographie précise et des émotions de lieux identifiés ; malgré Ismaïlia, Héliopolis ou Mokattam ; malgré le golfe d’Alaska, Lourmarin ou notre Afqa.
Cette sixième saison recueille un cantique d’amour infini, et se module, du creuset alchimique intime à l’universel, en changeant l’absent en présence, et le présent en éternité. « Tu es là-bas tu es ici / Tu es en moi / Et c’est assez / Pour toute la vie. »
« Je n’ai plus faim que de toi » : Gérard Bejjani chante l’amour d’un homme avec le courage et la passion de la poésie. L’amour qui est partout et nulle part, à l’image de la poésie qui se nourrit d’infini et tourmente le poète.
« Quelque chose qui n’est pas d’ici / Quelque chose de merveilleux / C’est tout en bas oui / Que commence la poésie. »
Tous ces paysages changeants, « les ports les hôtels de passage », « le labyrinthe sans issue » d’une ville, « les effluves d’Italie », le « bleu du lac » et « les neiges éternelles », tous ces voyages qui déplacent les lignes ne font que témoigner d’un couple éloquent, celui de la présence-absence, changeant mais permanent : « Je n’ai plus soif que de toi. »
Chant de la sixième saison (édition bilingue) de Gérard Bejjani, poèmes traduits vers l’arabe par Leila Nassif, Artliban Calima, 2024, 117 p.