La branche armée du Hamas palestinien a annoncé mercredi avoir lancé des dizaines de roquettes sur le nord d’Israël à partir du Liban, alors que les violences s’intensifient entre le Hezbollah et l’armée israélienne sur le front sud.
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, le Hezbollah et des formations qui lui sont alliées ciblent l’armée israélienne qui riposte en bombardant le Liban. Mercredi, dans un communiqué, les Brigades Ezzedine al-Qassam ont affirmé avoir lancé deux volées de 40 roquettes Grad sur deux sites militaires dans le nord d’Israël, le siège du commandement est israélien 769, « camp Gibor » et la caserne de l’aéroport de Beit Hilel. Ces infrastructures militaires sont situées aux alentours de Kiryat Shmona, face à la localité libanaise de Houla (caza de Marjeyoun). Ces attaques interviennent « en riposte aux massacres sionistes contre les civils dans la bande de Gaza et à l’assassinat » du numéro deux du Hamas le 2 janvier au Liban, a ajouté le communiqué. Saleh el-Arouri avait été tué, ainsi que six autres membres du Hamas, dans une attaque de drone imputée à Israël sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah. L’armée israélienne a fait état mercredi de tirs depuis le Liban sur le nord d’Israël, précisant que la défense antiaérienne avait « intercepté un nombre » de projectiles et avait riposté aux sources de tirs. La police israélienne a de son côté rapporté la chute de fragments de roquettes dans la localité frontalière de Kyriat Shmona, faisant état de dégâts matériels.
La Finul tire la sonnette d'alarme
Mardi, le Hezbollah avait bombardé à deux reprises une base militaire israélienne en riposte à des frappes inédites la veille de l’aviation israélienne sur Baalbeck, dans la Békaa. La coordinatrice spéciale de l’ONU au Liban Joanna Wronecka avait alors demandé « instamment l’arrêt immédiat de ce dangereux cycle de violence ». Les États-Unis avaient de leur côté appelé à privilégier la diplomatie pour résoudre les tensions entre Israël et le Hezbollah. Mercredi, dans la foulée de l'opération du Hamas, la Finul a de nouveau mis en garde contre une extension de la guerre au Liban, qui se transformerait dans ce cas en « un conflit régional aux effets dévastateurs », appelant à un cessez-le-feu et à un règlement politique, rapporte l'agence al-Markaziya.
Malgré ces appels, la situation sur le terrain mercredi était toujours tendue. Le Hezbollah a ainsi annoncé avoir tiré des missiles sur une troupe de soldats israéliens à proximité du site israélien de Birket Riché, face au village libanais de Houla (caza de Marjeyoun). Il a aussi déclaré avoir frappé les sites israéliens de Ramtha et de Samaka dans les fermes contestées de Chebaa. L’armée israélienne a indiqué sur X que « plusieurs tirs du Liban vers Israël ont été détectés, certains d’entre eux ont atterri au Liban et les autres dans des zones dégagées en Israël » sans faire de victimes. De son côté, l’aviation israélienne a bombardé plusieurs localités du Sud, dont la région de Khreibé, entre Khiam et Rachaya el-Foukhar, et les alentours du village de Ebel es-Saki, au nord de Khiam. Les environs de la localité de Bint Jbeil et Aïnata, à Nabatiyé, ont également été, selon des habitants, ciblés par des missiles. Selon des sources des habitants, l’attaque a visé une maison vide. Mais d’après l’agence al-Markaziya, le raid à Bint Jbeil a visé la maison d’un cadre du Hezbollah, Ali Wehbé. Le président de la municipalité de Wazzani, près de Houla dans le caza de Marjeyoun, a pour sa part indiqué à L’OLJ qu’à 7h30, un drone israélien a tiré un missile en direction d’ouvriers et agriculteurs qui se trouvaient dans les champs aux alentours du village. Il a ajouté que « des témoins ont vu des missiles d’interception israéliens exploser dans l’espace aérien du village ». Par ailleurs, des avions israéliens ont survolé vers midi à basse altitude des régions à Beyrouth et à l’extrême nord du Liban, notamment au-dessus de Tripoli et du Akkar.
« Le Hezbollah paiera un prix lourd et inoubliable »
La situation a été également assez tendue au cours de la nuit de mardi à mercredi, selon des sources sécuritaires et les résidents cités par notre correspondant Mountasser Abdallah. Plusieurs villages du caza de Tyr ont été ciblés par des tirs d’artillerie : trois obus sont tombés sur Tayr Harfa, deux sur Dhayra et d’autres sur Chihine et Jibbein. Des tirs d’artillerie ont également visé la périphérie de Houla. Six obus se sont écrasés dans cette zone. En plus des tirs d’artillerie, plusieurs localités ont été bombardées par l’aviation israélienne dans des raids qui ont fait au moins trois blessés.
Parallèlement à l’escalade militaire, les menaces se poursuivent. Le porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour le monde arabe Ofir Gendelman a ainsi déclaré dans une vidéo publiée sur X que « les habitants du nord d’Israël retourneront inévitablement dans leurs domiciles » et que « des efforts diplomatiques sont déployés pour parvenir à une solution ». « Si les efforts pour mettre en œuvre la résolution 1701 (du Conseil de sécurité des Nations unies) échouent, l’option militaire reste possible et le Hezbollah paiera un prix lourd et inoubliable », a-t-il ajouté.
Sur un autre plan, des ONG internationales de défense des droits humains, dont Reporters sans frontières (RSF), des familles de victimes et d’autres institutions médiatiques ont réclamé mercredi à l’ONU une enquête indépendante sur les frappes israéliennes qui ont tué et blessé des journalistes en 2023 dans le sud du Liban.
EN TANT QUE LIBANAIS J,AI LE DROIT DE RAPPELER A NOTRE ARMEE NATIONALE SON DEVOIR DE SAUVER LA PATRIE DE TOUS LES APATRIDES ET VENDUS QUI MENACENT SON ET NOTRE EXISTENCE.
13 h 31, le 29 février 2024