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Culture - Rencontre

Serge Bloch, créateur de « Max et Lili » : Amuser, c’est faire quelque chose de très noble

Invité d’honneur du « Rendez-vous des enfants » de l’Institut français du Liban, le fameux créateur de « Samsam » et de « Max et Lili » y animera un grand atelier de dessin pour les 7 à 77 ans, ce samedi 24 février.

Serge Bloch, créateur de « Max et Lili » : Amuser, c’est faire quelque chose de très noble

Serge Bloch, ou l'art de dessiner l'autodérision. DR

Il dessine « un peu partout dans le monde et dans toutes sortes d’endroits », aussi bien dans des journaux que des livres, sur des « Boîtes à rire » ou encore, récemment, sur un tramway à Strasbourg. « Le dessin, c’est toute ma vie », affirme Serge Bloch qui, depuis une quarantaine d’années, mène une carrière internationale prolifique se partageant entre illustration pour enfants, dessin de presse, expositions personnelles et travaux de commande publicitaires pour de grandes marques (Coca-Cola, Hermès).

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À Beyrouth où il débarque, « presque en habitué », il a de jeunes fans et des moins jeunes qui l’attendent ; de petits lecteurs de ses bédés, des amateurs de ses dessins de presse ainsi que des amitiés tissées au fil de ses précédentes visites. « Ce n’est pas la première fois que je viens au Liban. J’y suis déjà venu à plusieurs reprises à l’occasion d’événements littéraires. Et j’éprouve à chaque fois un peu plus le plaisir des retrouvailles », confie à L’Orient-Le Jour le dessinateur français, joint par téléphone à quelques jours de son arrivée.

« Un peu inquiet de ce qui se passe », il tient cependant à être présent ce samedi 24 février au « Rendez-vous des enfants » de l’Institut français du Liban, dont il est l’invité d’honneur. Une journée événementielle qui marque le lancement du calendrier d’activités culturelles de l’IFL pour 2024, pour laquelle Serge Bloch a signé la sympathique affiche (Max et Lili se préparant à prendre la route pour Beyrouth), outre le grand atelier de dessin qu’il va y animer pour les 7 à 77 ans. « C’est dans les moments d’intranquillité que ça vaut le coup de venir, pour montrer son amitié et offrir aux gens un peu de légèreté », avance celui qui se dit « admiratif de la manière dont les Libanais arrivent à vivre malgré tout ». 

De Paris et New York à là où le vent le pousse

Premier constat : l’homme au bout du fil semble avoir gardé une rafraîchissante modestie. Malgré une carrière menée avec succès à l’international. Aux États-Unis, notamment, où il a vécu une quinzaine d’années et signé des dessins dans les plus grands titres de presse : Time, The Washington Post, The New York Times parallèlement à ses collaborations en France au Monde, à Libération ou encore La Croix

Serge Bloch, un auteur de dessin à idées. DR

Et puis, il semblerait fidèle… À ses engagements, à ses amitiés, et, surtout, à sa passion pour le dessin qu’il décline à toutes les sauces, et dans lequel cet Alsacien, né en 1956, à Colmar, est tombé un peu par hasard, au gré de ses études à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Dans ce domaine, le dessinateur qui vit aujourd’hui entre le sud de la France, Paris et « là où le vent me pousse » révèle avec simplicité s’être « totalement trouvé, une chance qui n’est pas donnée à tout le monde et qui fait que, quatre décennies plus tard, j’enchaîne avec toujours autant d’enthousiasme une diversité de projets ».

Du bonheur de mettre les mots en images

Celui qui s’est fait un nom dans l’édition jeunesse grâce à une rencontre déterminante il y a plus de trente ans avec l’autrice Dominique de Saint Mars au sein du journal pour enfants Astrapi, croque, depuis, régulièrement les petites angoisses et grandes détresses de Max et Lili, le duo de frère et sœur qu’ils ont créé en commun en 1992. Des personnages de bédé qui, au fil des quelque 135 volumes (édités par Calligram) compilant les différentes émotions à la manière d’une encyclopédie de la vie, sont devenus les héros favoris de toute une génération de jeunes lecteurs âgés entre 8 et 14 ans. Puis, il y a eu Samsam, « le plus petit superhéros » qu’il a créé tout seul inspiré de la fascination de son fils Samuel de 4 ans pour Batman. Un autre succès qui sera adapté en dessin animé. Et qui sera suivi de différentes séries à l’instar de Toto ou encore de Zouk, la petite sorcière plongée dans la grande ville de New York.

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Auteur d’un dessin à idées...

« J’aime beaucoup dessiner pour les enfants. Mais j’aime plus que tout varier les plaisirs en passant d’un univers à un autre », avoue celui qui accompagne, depuis 11 ans, les spectacles du Théâtre national populaire de Lyon (TNP) en en signant les affiches. Et qui s’amuse aussi, de temps en temps, à « intervenir » par des dessins aux tracés souvent noirs mais très libres et vivants sur des textes d’auteurs qu’il admire, à l’instar de Frédéric Boyer avec qui il a signé La Bible, les récits fondateurs aux éditions Bayard ainsi que Jésus, l’histoire d’une Parole et un ouvrage plus singulier intitulé Astronomie ordinaire, le jour où mon père est mort et ma mère a perdu la tête, « un livre sur la fin de vie qui n’est pas du tout désespérant », assure l’illustrateur.

Qualifié d’auteur d’un dessin à idées, Serge Bloch estime que « l’émotion n’est pas obligatoirement dans l’artistique. Elle est plus dans le sens du dessin ». Et, à ce titre, celui qui définit l’essentiel de son travail comme « une manière intuitive de recevoir les mots pour les traduire en images » essaie toujours de mettre un peu d’humour dans ses dessins. « Parce que l’humour, ça rend libre, ça allège les choses de leur lourdeur. » Et parce qu’« amuser, c’est très noble ».

...Et de projets à venir au Liban

C’est bien pourquoi, conscient qu’« on ne se rend pas aujourd’hui à Beyrouth comme on va sur la Côte d’Azur », ce voyageur impénitent est très heureux d’y venir. Pour y dérouler devant tous ceux qui ont envie de s’initier au dessin le fil de son tracé sur papier mais aussi pour y préparer un autre projet. Car, parallèlement à cette journée du 24 février, cet artiste touche-à-tout concocte – avec l’humoriste libanais Chaker Bou Abdallah – une exposition qui se tiendra également à l’Institut français, rue de Damas, à la rentrée, en octobre. « Une installation dans la veine des Boîtes à rire qui tourne actuellement à Paris et qui, à partir de l’outil du dessin mais aussi de la vidéo, de la réalité augmentée et des installations audios, va faire passer de petites histoires plus ou moins sérieuses sur l’amour, la guerre et la paix (rires), sur le ton de la farce, de la poésie et de l’humour. »

Il dessine « un peu partout dans le monde et dans toutes sortes d’endroits », aussi bien dans des journaux que des livres, sur des « Boîtes à rire » ou encore, récemment, sur un tramway à Strasbourg. « Le dessin, c’est toute ma vie », affirme Serge Bloch qui, depuis une quarantaine d’années, mène une carrière internationale prolifique se partageant entre illustration pour...

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