Après de longs mois de préparation, le festival Beyrouth Livres, organisé par l’Institut français du Liban avec des partenaires du secteur de l’édition, a démarré hier après-midi à l’hôtel Palmyra, à Baalbeck, avec une conférence à trois voix – Noémie Honein, Caroline Torbey et Hyam Yared – autour du rôle des femmes dans la culture et dans la société libanaise, suivie du vernissage de l’exposition « Mon histoire ». Une histoire du Liban à travers 40 portraits de femmes qui ont marqué son histoire à travers les siècles, illustrés par dix artistes libanais, peintres, dessinateurs et graphistes, à savoir Kamal Hakim, Noémie Honein, Maya Zankoul, Joseph Kaï, Mohammad Koraytem, Laure Ibrahim, Ralph Doumit, Dalia Baassiri, Sinan Hallak et Zénobie.
Au-delà de la polémique liée aux récentes déclarations du ministre libanais de la Culture concernant une participation d’auteurs « ayant embrassé les projets sionistes dans la pensée et dans la pratique », et du désistement de cinq écrivains, le festival déroule une programmation foisonnante – rencontres, spectacles, ateliers, projection de films, concerts – ouverte à tous et qui accorde la part belle à la littérature de jeunesse, « une priorité définie par l’ambassadrice Anne Grillo », comme l’a souligné Mathieu Diez, attaché pour le livre et le débat d’idées près l’IFL et commissaire général de Beyrouth Livres.
« Dans cette optique, un vaste dispositif d’interventions d’auteurs dans les écoles du territoire et des événements réservés aux scolaires ont ainsi été pensés en partenariat avec le ministère libanais de l’Éducation et l’Agence universitaire de la francophonie. Plus de 30 auteurs se déplaceront dans des écoles et 7 universités à travers tout le Liban. L’académie Goncourt sera l’emblème de ce dispositif », soulignent les organisateurs.
« Des académiciens invités au festival rencontreront les étudiants de la faculté des lettres de quatre universités à Zahlé, Tripoli, Saïda et Beyrouth afin de discuter avec eux de leur conception de la littérature, de la francophonie et de leur parcours d’auteurs. Des auteurs jeunesse, tels que Serge Bloch et Marc Boutavant, iront à la rencontre des écoliers de Beyrouth, Tripoli, Tyr, Baalbeck et Zahlé pour les éveiller à la lecture en leur faisant découvrir leurs œuvres », énumère le programme de l’événement dont la plupart des interventions sont traduites en arabe pour en permettre l’accès à un plus grand nombre.
Formats variés et invités de renom
Témoin de l’attention particulière apportée à la jeunesse, la grande variété des formats proposés. « Le week-end du 29 octobre, à la médiathèque de l’IFL de Beyrouth, des ateliers de contes, de dessin, de bande dessinée, d’écriture également sont prévus pour mettre les jeunes au plus près de la création littéraire quelles qu’en soient les formes », rappelle Mathieu Diez. Sans oublier les expositions grand public dans divers lieux – comme « Badass, les nouvelles héroïnes de la bande dessinée jeunesse » à la galerie de l’IFL Beyrouth – ou celles réservées au réseau scolaire, comme « Plan à 3 (Belgique, France, Suisse). La bande dessinée européenne francophone », au Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth du 24 octobre au 22 décembre. Ou encore « Éruptions, la bande dessinée sur le front des contestations contemporaines » au Lycée français de Tripoli du 20 au 28 octobre.
Parmi les autres temps forts du volet jeunesse de Beyrouth Livres*, la projection du nouveau film de Michel Ocelot, Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse, samedi 29 et dimanche 30 octobre, à 11h, à la salle Montaigne de l’Institut français de Beyrouth.
Le réalisateur, célèbre pour sa série Kirikou, présentera ce nouvel opus animé construit autour de trois contes d’horizons très différents : les histoires d’un pharaon de l’ancienne Égypte, d’un « sauvage » de l’Europe du Moyen Âge et d’une princesse du XIXe siècle aux inspirations ottomanes. Chaque conte utilise des techniques d’animation différentes, transportant le spectateur dans trois univers enchantés.
À ne pas rater non plus le grand atelier de Serge Bloch à la salle Montaigne de l’IFL de Beyrouth, lundi 24 octobre, de 15h30 à 17h. Petits et grands seront invités à découvrir les techniques d’illustration et apprendront les bases du dessin tout en écoutant le papa des incontournables séries à grand succès Max et Lili, SamSam, L’école de Léon ou encore Moi, j’attends raconter son parcours d’artiste.
Samedi 29 octobre, à 14h, la jeunesse est invitée à rencontrer Dorothée de Monfreid. Diplômée de la prestigieuse École des arts décoratifs de Paris, l’illustratrice et écrivaine française a déjà publié plus d’une cinquantaine de livres en l’espace de deux décennies. Sa marque de fabrique ? Des personnages loufoques à travers lesquels elle évoque les émotions, le quotidien et les rêves de l’enfance.
Le dimanche 30 octobre, à 14h, au campus de la rue de Damas, les amateurs de bédé ont rendez-vous avec l’illustrateur et auteur de littérature de jeunesse et de bandes dessinées français Marc Boutavant. Connu pour sa série Mouk (Albin Michel Jeunesse) ou encore Chien pourri (L’École des loisirs), il a surtout trouvé sa place sous les traits du petit cochon… Ramono, de la série Ariol, un projet précieux tant il relate l’enfance de l’auteur. Aux sources de l’inspiration, cherchez... la jeunesse.
* Programme complet à consulter sur le site de l’Institut français du Liban à l’adresse https://institutfrancais-liban.com
Ce jeudi, à Beyrouth Livres
Jeudi 20 octobre
- Débat « Le goût a-t-il une histoire ? »
– Café des lettres, Institut français du Liban, Beyrouth, à 18h.
- Dîner du prix Zyriab 2022
– Café des lettres, Institut français du Liban, Beyrouth, à 19h.