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La complexité inutile du budget : appel à la simplification et à la transparence

Le processus budgétaire au Liban est souvent critiqué pour son manque de transparence, de contrôle et de responsabilisation. Cette mascarade budgétaire soulève des préoccupations cruciales qui nécessitent une réforme urgente afin de restaurer la confiance du public et d’assurer une gestion financière plus efficace.

Le budget de l’État libanais est souvent critiqué pour sa complexité démesurée, dépassant fréquemment les 900 pages. Cette voluminosité crée un labyrinthe budgétaire incompréhensible pour la plupart des citoyens et décourage toute tentative de compréhension. Cette situation soulève des questions quant à la transparence, la simplicité et la nécessité de regagner la confiance internationale.

L’élaboration du budget a donné naissance à un document mastodonte, dépassant la capacité de compréhension du citoyen moyen. Cette opacité intentionnelle suscite des interrogations quant à la volonté réelle de rendre des comptes et de favoriser la transparence.

Le budget, souvent perçu comme dénué de logique, semble être élaboré sans orientation claire. La multitude de détails complexes peut dissimuler des informations essentielles, rendant difficile la compréhension des priorités gouvernementales et des dépenses réelles.

La complexité excessive du budget pourrait être évitée en réduisant le volume de documentation et en présentant les informations de manière plus concise et accessible. La transition vers des rapports budgétaires simplifiés, basés sur deux ou trois pages Excel maximum par ministère, puis en faire une consolidation en quelques pages, en langue anglaise, pourrait faciliter la compréhension et renforcer la confiance internationale.

Cette dernière est essentielle pour la stabilité économique du Liban. En simplifiant le budget et en le présentant de manière transparente, le pays pourrait démontrer son engagement envers une gestion financière responsable, favorisant ainsi un regain de confiance de la part des investisseurs et des partenaires internationaux.

L’établissement du budget de l’État au Liban est entaché par une planification défaillante. Contrairement aux normes internationales, le budget est souvent élaboré pour l’année en cours plutôt que pour l’année suivante, compromettant ainsi la prévisibilité et la stabilité financière.

Un budget effectif nécessite un contrôle rigoureux, avec une comparaison systématique entre les prévisions budgétaires et les réalisations, poste par poste. Malheureusement, au Liban, ce mécanisme de contrôle budgétaire est pratiquement inexistant, laissant la porte ouverte à des déviations budgétaires sans supervision indépendante ni analyse corrective et demande de compte.

Un élément essentiel d’un budget fonctionnel est la responsabilisation des responsables. Cependant, au Liban, celle-ci fait cruellement défaut. Les dirigeants ont une liberté totale pour dévier du budget sans être tenus responsables, créant ainsi un environnement propice aux pratiques financières douteuses.

Le Liban est confronté à une inflation démesurée, rendant le suivi budgétaire en monnaie locale inefficace. Il est impératif de migrer vers l’utilisation du dollar américain ou de l’euro pour élaborer le budget, tout en maintenant une double comptabilité libanaise transformée en devises étrangères, facture par facture, afin d’avoir une vue d’ensemble adéquate hors inflation pléthorique.

Un budget crédible est complété par un contrôle financier indépendant doté du pouvoir d’auditer les factures et de vérifier d’éventuelles commissions détournées. Malheureusement, ce contrôle financier a été interrompu depuis plus de 20 ans, créant un vide qui permet des pratiques financières peu scrupuleuses.

Depuis les années 90 à nos jours, la Cour des comptes est paralysée, privée de son indépendance des politiciens et de son pouvoir de contrôle financier. Cette institution est désormais reléguée au second plan, sous l’influence directe des politiciens, ce qui permet à ces derniers de manipuler les fonds publics à leur guise, sans reddition de comptes.

La complexité inutile du budget libanais doit être abordée de manière urgente. La simplification du document budgétaire, en adoptant des présentations claires et une langue internationale, est essentielle pour faciliter la compréhension et reconstruire la confiance, tant au niveau national qu’international. La transparence et la simplicité doivent être les piliers fondamentaux d’une gestion financière responsable et accessible à tous. De plus, la restauration de l’indépendance de la Cour des comptes est impérative pour assurer une supervision adéquate des dépenses publiques et garantir la reddition de comptes des responsables politiques.

Il est impératif de mettre fin à la mascarade budgétaire au Liban en simplifiant le processus budgétaire, en adoptant une monnaie stable pour l’élaboration et le suivi du budget, en instaurant un contrôle budgétaire effectif et indépendant des politiques et en rétablissant un contrôle financier indépendant des politiques aussi. La transparence, la responsabilisation et la réforme sont les piliers indispensables pour assurer une gestion financière saine et reconstruire la confiance des citoyens et des instances internationales envers les institutions gouvernementales et les politiciens libanais qui refusent encore toute réforme dans le sens d’une séparation des pouvoirs, du contrôle financier et de la justice.

La simplification du document est essentielle pour faciliter la compréhension et reconstruire la confiance, tant au niveau national qu’international.

La transparence et la simplicité doivent être les piliers fondamentaux d’une gestion financière responsable et accessible à tous.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Le processus budgétaire au Liban est souvent critiqué pour son manque de transparence, de contrôle et de responsabilisation. Cette mascarade budgétaire soulève des préoccupations cruciales qui nécessitent une réforme urgente afin de restaurer la confiance du public et d’assurer une gestion financière plus efficace.Le budget de l’État libanais est souvent critiqué pour sa...

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