Des échauffourées ont éclaté dimanche soir entre de jeunes Libanais et des ressortissants syriens dans le quartier de Bourj Hammoud-Dora. De nombreux rapports de presse font état d’un jeune Libanais blessé au couteau par un Syrien, ce qui a provoqué une vive colère parmi les habitants du quartier. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent une vive agitation dans les rues. C’est l’armée qui a ramené le calme dans la région, selon une source des Forces de sécurité intérieure (FSI). Nous n’avons pas pu obtenir confirmation des détails de l’incident auprès de l’armée.
Contactée, la municipalité de Bourj Hammoud a refusé de commenter lundi l’incident qui a eu lieu la veille, estimant que « la version précise des faits doit être donnée par les forces de l’ordre ». « Nous prévoyons des réunions imminentes avec des responsables sécuritaires pour discuter de cette affaire », précise la source au sein de la municipalité, qui assure cependant que le nombre des déplacés syriens à Bourj Hammoud n’est pas plus élevé qu’ailleurs. Mais les incidents qui y ont lieu, toujours selon elle, rencontrent plus d’échos que dans les autres régions.
Il semble cependant que l’incident ait provoqué une vive tension dans ce quartier traditionnellement habité par une forte communauté libano-arménienne, mais abritant aussi des groupes de diverses origines, dont de nombreux réfugiés syriens. Et cette tension n’était pas retombée le lendemain. Un communiqué signé par « les jeunes et les habitants de Bourj Hammoud et ses environs », circulant sur les réseaux sociaux et adressé à la municipalité et aux moukhtars, tire la sonnette d’alarme concernant la présence syrienne dans le quartier.
Le texte « avertit les élus, au cas où des mesures ne sont pas prises dans un délai d’une semaine en vue d’organiser la présence syrienne dans le quartier, qu’ils (les habitants du quartier) se trouveront acculés de prendre les mesures qu’ils jugeront nécessaires », sans plus de détails. Et ce « pour se protéger et éloigner le danger qui plane sur les habitants ». Dans son communiqué, le groupe « fait assumer à la municipalité et aux moukhtars les conséquences de toute aggravation de la situation ».
Pour sa part, Hagop Terzian, député du Tachnag, le plus grand parti arménien, estime que « la tâche de mettre de l’ordre dans le quartier dépasse de loin les capacités de la municipalité ». L’incident de dimanche, dont il n’a pas tous les détails, « est loin d’être le premier du genre », dit-il. Celui qui a été membre de la municipalité de Beyrouth précédemment fait état « d’un ras-le-bol des habitants de Bourj Hammoud face au chaos qui règne dans leur quartier, et ce depuis des dizaines d’années, même avant le flux de Syriens ». Le député ajoute : « Il faudrait que les forces de l’ordre se chargent de faire régner la sécurité d’une part. Et d’autre part, il faudrait que les moukhtars arrêtent de donner des attestations de domicile à moins que le demandeur n’ait obtenu un bail en bonne et due forme de la part de la municipalité. C’est la seule façon d’éviter la surpopulation dans les appartements, où s’entassent actuellement des dizaines de personnes. »
C'est notre apathie politique qui a mene a tout ces problemes. C'est notre repsonsabilite et il ne faut pas blamer les autres
07 h 56, le 13 février 2024