Combien de fois dans la vie, l’idée de prendre le large, pour un envol foncièrement différent, nous effleure. Changer de cieux, de cadre, de profession et de panorama. Sortir de la routine et des langueurs de la monotonie en quittant la cage dorée coutumière afin d’adopter un nouveau mode de vie moins stressant, plus passionnant, plus palpitant et éventuellement plus formateur. Un peu à la manière de Jacques Brel, ce grand de la chanson française, lorsqu’il a tout plaqué, traversant les mers en voilier, pour aller vivre (et mourir, hélas) dans les îles Marquises.
Prendre son bâton de pèlerin vers de nouvelles perspectives et de nouveaux horizons. Commencer une carrière originale, suivre une attraction particulière ou une passion quelconque.
Amorcer peut-être un avenir avec un mélange, si c’est possible, de tout cela. Là où le professionnel se marie avec ce qui correspond le plus à notre personnalité. Une activité artistique par exemple, qui peut mettre en valeur un talent déterminé, une passion qui mérite que l’on s’y consacre même sur le tard, un sport particulier qui nous fait ressentir quelques sensations fortes...
Pouvoir faire en quelque sorte un grand chambardement fondamental de notre passé. Changer du tout au tout et bouleverser normes et critères préétablis depuis des décennies.
Remettre les compteurs à zéro et faire table rase du passé en rejetant en bloc les habitudes convenues et les lignes de conduite adoptées précédemment.
Sortir des sentiers battus et balisés afin de suivre son chemin de bonheur et rien d’autre.
Beaucoup considèrent que cela relève du coup de folie, de l’originalité extravagante ou même de l’aberration.
Ça pourrait être vrai. Mais là, une question judicieuse s’impose. C’est à se demander pourquoi les coups de folie dérangent tellement la société conformiste, le public conventionnel, les esprits bien « rangés » et bien « formatés », surtout lorsque ces coups de tête, qui conduisent à de grands changements de vie, contribuent à façonner notre personnalité, notre épanouissement et notre moi intérieur, alors qu’ils ne perturbent ni les fondements de l’ordre social, ni les bonnes mœurs, ni l’ordre public.
D’ailleurs, il faudrait s’interroger sur le fait de savoir si un monde excessivement régi par les normes sociales, par les astreintes et par les règles de conduite strictes et contraignantes, si ce même monde n’est pas, à la rigueur, trop monotone, fade, barbant et à la limite assommant ?
Déjà que, dans l’absolu, tout ce qui est imposé par la contrainte, à n’importe quel groupe social, n’est généralement pas très apprécié.
Avocat à la cour
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