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Sport - Football

Le championnat libanais reprend ses droits, avec un Racing qui poursuit son ascension

Invité surprise du top 6 quelques mois après sa remontée dans l’élite, le club d’Achrafieh aborde sans complexe la suite de la saison.

Le championnat libanais reprend ses droits, avec un Racing qui poursuit son ascension

L'effectif du Racing Club de Beyrouth lors de la saison 2023-2024. Photo fournie par le club

Après un mois et demi de trêve, la Première Ligue libanaise de football (LPL) a fait son grand retour ce week-end sur la pelouse du stade Fouad Chéhab de Jounieh. Ouverte par le match nul (1-1) entre Ahed, le leader, et Ansar, cette seconde moitié de championnat semble partie pour rester aussi serrée et indécise que la saison dernière, dont le verdict ne fut rendu qu’à l’issue de la dernière journée. Suite à l’élimination prématurée de la sélection nationale dès la phase de groupes de la Coupe d’Asie, les 18 internationaux libanais évoluant dans l’une des 12 écuries de LPL ont quitté le Qatar depuis près de deux semaines pour rejoindre leurs coéquipiers respectifs.

Mais ces derniers ne sont pas les seuls à revenir de loin. De retour dans l’élite après trois longues années passées à l’échelon inférieur, le Racing Club d’Achrafieh a découvert ce dimanche contre Safa la dure loi du top 6 du championnat, un système mis en place lors de la saison 2020-2021 consistant à diviser par deux les points de chaque équipe à la mi-saison pour resserrer les écarts entre les six premiers, luttant pour le titre, et les six derniers pour le maintien.

Vladimir Vujović sous le maillot du Racing. Photo fournie par le club

Défaits 1-0 ce dimanche par un but tardif de Khaled Takaji offrant la victoire à Safa, les hommes de Vladimir Vujović n’ont pas connu l’entame qu’ils étaient en droit d'espérer après la réussite qu’a constituée la première partie de saison conclue à la 6e place. « Faire partie des six meilleures équipes est déjà une grande réussite, nous ne nous y attendions pas forcément en début de saison, confie à L’OLJ l’entraîneur du Racing. L’objectif principal était de nous maintenir en première division après toutes les difficultés de ces dernières années », clame-t-il.

« Déjà une réussite »

Arrivé cet été à la tête de l’équipe, le technicien monténégrin débarquait en terrain connu, lui qui était passé par Ahed durant sa carrière de joueur en 2011-2012, ou encore par Salam Zghorta en 2e division au début de sa carrière d’entraîneur en 2021-2022. Il avait pour mission de faire fructifier les efforts consentis par le club et sa nouvelle direction, incarnée depuis octobre 2020 par Paola Rizk, pour extirper l’équipe triple championne du Liban (1955, 1965 et 1970) du marasme sportif et financier dans lequel elle était plongée après sa rétrogradation en 2e division à l’issue de la saison 2018-2019. Puis, lorsque les locaux fraîchement rénovés du club à Gemmayzé furent soufflés par la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, le « Château blanc » (l’un des surnoms du Racing) était réduit à l’état de ruine au sens propre comme au figuré.

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Mais une fois le redressement enclenché, le club d’Achrafieh remporte trois ans plus tard son premier titre de champion de 2e division, décroché sans jamais avoir abandonné la tête du classement tout au long de la saison. Sur sa lancée, le Racing réalise un début d’exercice plus qu’encourageant lors duquel il parvient à faire jeu égal avec les principaux cadors du championnat. Après la lourde défaite subie en ouverture contre Ahed (5-1), les « Racingmen » ont notamment tenu tête aux deux autres mastodontes que sont Nejmeh (2e) et Ansar (4e), qu’ils ont respectivement tenus en échec 1-1 et 2-2.

« La transition entre la 2e et la 1re division n’a pas été simple à gérer », reprend Vladimir Vujović, qui s’était mis d’accord avec le Racing quelques mois avant son arrivée pour identifier les besoins de l’équipe en vue de la saison suivante. « Nous ne disposons pas des mêmes moyens financiers que les autres meilleures équipes, et cela se constate notamment sur la taille de notre effectif », ajoute-t-il.

Les joueurs du Racing portant Vladimir Vujović en triomphe après la qualification du club pour le top 6 du championnat à l'issue du match nul contre Safa, le 10 décembre dernier, au stade Fouad Chéhab de Jounieh. Photo fournie par le club

Pour renforcer l’équipe à moindre coût, le Racing a dû miser sur des joueurs référencés en manque de temps de jeu ces dernières années. Outre Jad Nourreddine (ex-Ahed), Hassan Bitar (ex-Nejmeh) ou encore Mustapha al-Shamaa (ex-Chabab Ghazieh), Hussein Haidar, en échec la saison dernière du côté de Safa, fait partie des franches réussites de la première partie de saison, lui qui occupe la place de meilleur buteur de sa nouvelle équipe avec 6 réalisations au compteur.

Maintenir le cap, malgré le spectre de l’embrasement

En parallèle, il a fallu composer avec d’autres galères, comme celle de ces deux joueurs étrangers qui s’étaient engagés avec le club d’Achrafieh avant de s’affranchir de leurs obligations contractuelles juste avant la reprise de la saison « à cause de la situation du pays », déplore Vladimir Vujović. Pour pallier cette non-venue, deux joueurs congolais, Yann Mokombo et Brel Mohendiki, ont alors été recrutés à la hâte pour renforcer un effectif qui, comme tous les autres, a dû composer avec les conséquences de la guerre dans la bande de Gaza, alors que le spectre d’une extension du conflit qui sévit au Liban-Sud plane toujours sur le reste du pays du Cèdre. « Cela n’a pas été simple de convaincre les joueurs internationaux de rester. Nous avons notamment dû laisser un joueur rentrer au Japon, raconte Paola Rizk, la présidente du club. Lorsque les ambassades ont commencé à appeler à quitter le pays, je sais que plusieurs joueurs d’autres équipes sont partis par précaution. Mais lorsque les matchs ont repris début novembre, ils ont été obligés de revenir. »

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Cette incertitude, ayant notamment conduit la fédération à envisager une modification du calendrier, a aussi eu un impact sur les jeunes joueurs libanais, craignant d’être freinés dans leur progression. Une donnée d’autant plus prise en compte par le Racing qui a basé en grande partie sa reconstruction sportive sur le développement des talents issus de son centre de formation. « Nous sommes ceux qui impliquons le plus nos jeunes joueurs parmi les membres du top 6 », se félicite le coach. Parmi ces 6 joueurs issus du cru qui sont régulièrement intégrés dans l’équipe, Hussein Ezzedine (né en 2002) et Hussein Saleh (en 2004) font même partie du onze titulaire ayant débuté la quasi-totalité des rencontres. Et ce pour des résultats plus qu’honorables : hormis cette claque reçue dès la 1re journée contre le champion en titre et un revers concédé dans les dernières secondes contre Sahel (2-1) lors de la 9e, les « Racingmen » ont empoché 15 points en 11 rencontres (3 victoires et 6 nuls), soit leur meilleur début d’exercice dans l’élite depuis une dizaine d'années et la 3e place acquise au terme de la saison 2013/2014.

Reste à savoir si la défaite concédée ce dimanche contre Safa brisera la dynamique initiée ces derniers mois. Mais vu l’optimisme qui règne actuellement dans les rangs du « Château blanc », il en faudra plus pour décourager Vladimir Vujović et ses hommes, bien décidés à jouer les trouble-fêtes dans le top 6 : « Nous ne sommes pas là pour faire de la figuration, prévient le Monténégrin. Nous avons l’ambition d’être compétitifs et d’engranger le maximum de points et d’expérience. Il faut prendre cette fin de saison comme une opportunité pour continuer à grandir et espérer se rapprocher du niveau des meilleures équipes. » Prochain élément de réponse à partir de 16h vendredi prochain contre Ansar.

Après un mois et demi de trêve, la Première Ligue libanaise de football (LPL) a fait son grand retour ce week-end sur la pelouse du stade Fouad Chéhab de Jounieh. Ouverte par le match nul (1-1) entre Ahed, le leader, et Ansar, cette seconde moitié de championnat semble partie pour rester aussi serrée et indécise que la saison dernière, dont le verdict ne fut rendu qu’à l’issue de la...
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