Rafah, ville à l'extrême sud de Gaza est une "cocotte-minute du désespoir", selon l'ONU

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a exprimé vendredi son inquiétude face aux hostilités à Khan Younès, qui ont forcé davantage de personnes à fuir vers Rafah, à l'extrême sud de la bande de Gaza, décrivant la ville frontalière comme une « cocotte-minute du désespoir ».

Ces commentaires interviennent alors qu'Israël s'apprête à poursuivre sa guerre contre Gaza plus au sud, près de la frontière égyptienne, où la plupart des habitants de l'enclave se sont réfugiés pour échapper à l'offensive israélienne.

« Je tiens à souligner notre profonde inquiétude face à l'escalade des hostilités à Khan Younès, qui a entraîné une augmentation du nombre de personnes déplacées cherchant refuge à Rafah ces derniers jours », a déclaré Jens Laerke, porte-parole de l'OCHA. Plus de la moitié des 2,3 millions d'habitants de Gaza se réfugient dans cette zone, dans le froid et la faim, dans des tentes de fortune et des bâtiments publics. « Rafah est une cocotte-minute de désespoir, et nous craignons ce qui va suivre », a déclaré M. Laerke.

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Des habitants de Gaza ont affirmé que les forces israéliennes avaient bombardé les zones autour des hôpitaux de Khan Younès et intensifié leurs attaques près de Rafah. Jeudi soir, le ministre israélien de la Défense a mis en garde contre une offensive sur cette ville frontalière. 

Anxiété persistante et perte d'appétit

« Khan Younès est également de plus en plus attaqué, et il est choquant d'entendre parler de combats violents à proximité des hôpitaux, mettant en danger la sécurité du personnel médical, des blessés et des malades, ainsi que des milliers de personnes déplacées à l'intérieur de la bande qui y cherchent refuge », a déclaré Mme Laerke. « Les agences s'efforcent en effet de réagir dans ces circonstances ».

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Dans des commentaires séparés, l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, a déclaré qu'il estimait que 17.000 enfants de Gaza n'étaient pas accompagnés ou avaient été séparés de leur famille au cours du conflit. Selon l'agence de l'ONU, la quasi-totalité des enfants de l'enclave a besoin d'un soutien en matière de santé mentale.

« Ils présentent des symptômes tels que des niveaux extrêmement élevés d'anxiété persistante, une perte d'appétit. Ils ne peuvent pas dormir, ils ont des crises émotionnelles ou ils paniquent chaque fois qu'ils entendent un bombardement », a indiqué Jonathan Crickx, responsable de la communication de l'Unicef pour les territoires palestiniens occupés. « Avant cette guerre, l'Unicef estimait déjà que 500.000 enfants avaient besoin d'un soutien psychosocial et de santé mentale à Gaza. Aujourd'hui, nous estimons que presque tous les enfants ont besoin de ce soutien, ce qui représente plus d'un million d'enfants ».

Ce papier est une traduction, réalisée par L'Orient-Le Jour, d'une dépêche de Reuters publiée en anglais.