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Moyen-Orient - FOCUS

Avec ses promesses de réformes, Ramallah se positionne pour l’après

Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne a annoncé des mesures pour rénover les institutions. Une condition américaine pour envisager la gouvernance à Gaza.

Avec ses promesses de réformes, Ramallah se positionne pour l’après

Le Premier ministre palestinien Mohammad Chtayyeh au cours d'une réunion du gouvernement à Ramallah. Photo AFP

Un peu moins de quatre mois après le début de la guerre à Gaza, les contours d’une Autorité palestinienne (AP) « revitalisée », plébiscitée par Washington, se dessinent progressivement. Sommée par le secrétaire d’État américain Antony Blinken « d’aller de l’avant et de s’engager dans certains efforts », un message envoyé au président de l’AP Mahmoud Abbas lors de leur rencontre à la mi-janvier à Bahreïn, l’appareil gouvernemental de Cisjordanie doit se réformer pour espérer diriger une structure palestinienne unifiée dans l’après-guerre. Une tâche loin d’être évidente pour une entité réduite à un état de latence depuis plusieurs années, rongée par la corruption et l’immobilisme de ses dirigeants devant l’installation croissante de colonies israéliennes dans ce territoire qu’elle administre depuis 2007.

Lundi, le Premier ministre de l’AP Mohammed Chtayyeh a néanmoins annoncé vouloir entamer une « nouvelle phase de mise en œuvre de réformes dans les structures judiciaires, sécuritaires, administratives et financières » de l’Autorité, se traduisant notamment par la refonte des institutions et la nomination de plusieurs gouverneurs et ambassadeurs à des postes vacants depuis plusieurs mois. À l’issue d’une réunion hebdomadaire du cabinet, Mohammad Chtayyeh a détaillé son programme, promettant d’appliquer les réformes « à plusieurs ministères principaux, au traitement de la dette publique, aux factures d’eau et d’électricité impayées qu’Israël déduit des fonds de la taxe de compensation et à la restructuration de certains services que le gouvernement fournit aux citoyens ». De quoi donner aux médiateurs du conflit, aux pays arabes et surtout aux alliés d’Israël qui appellent de leurs vœux une solution à deux États, la garantie de constituer une option attrayante pour administrer la bande de Gaza et la Cisjordanie en vue d’une éventuelle réunification des deux territoires.

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Le défi d’une « Autorité palestinienne réformée » pour le jour d’après à Gaza

Face à la guerre qui fait rage dans la bande de Gaza, le président palestinien Mahmoud Abbas avait pourtant insisté sur le fait qu’engager des réformes ne pouvait avoir lieu qu’après le départ des troupes israéliennes de l'enclave et dans le cadre d’un plan diplomatique pour une solution à deux États. Un scénario qui ne semble pas à l’ordre du jour pour la partie israélienne : alors que les négociations battent leur plein entre l’État hébreu et le Hamas pour parvenir à un accord sur les échanges d’otages, sans pour l’heure s’accorder sur la garantie d’un cessez-le-feu, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fermement affirmé ce mardi qu'« Israël ne retirera pas ses forces » de la bande de Gaza et « ne libérera pas des milliers de prisonniers palestiniens » dans les prisons israéliennes. Depuis le début du conflit, le gouvernement israélien fait la sourde oreille face à l’insistance de son allié américain pour se prononcer sur une résolution politique pour l’après-Hamas, réitérant son objectif d’« éliminer » le mouvement islamiste et « faire en sorte que Gaza ne constitue plus une menace pour Israël ». Les responsables israéliens ont par ailleurs rejeté l’idée d’une gouvernance de l’Autorité palestinienne sur tous les territoires palestiniens, suggérant plutôt la création d'une force multinationale menée par les pays arabes sous la supervision d'Israël pour administrer l’enclave.

Transfert de pouvoir

Et Mahmoud Abbas de souligner à plusieurs reprises les blocages imposés par l’État hébreu, notamment la confiscation des recettes fiscales palestiniennes depuis le début de la guerre, considérée comme un frein aux efforts déployés par les États-Unis pour promouvoir les réformes souhaitées au sein de l’AP, selon des sources proches du dossier. Si le président tente ainsi d’imputer les dysfonctionnements de sa gouvernance à Israël, affirmant être favorable à la formation d’un nouveau gouvernement, un scénario évoqué entre responsables arabes, israéliens et américains prévoirait le transfert du pouvoir de Mahmoud Abbas, 88 ans, à un nouveau Premier ministre, a rapporté samedi dernier le New York Times. Dans cette optique, l’actuel dirigeant de l’Autorité palestinienne conserverait un rôle purement cérémonial. Selon le journal américain, les candidats envisagés seraient pour l’heure Salam Fayad, professeur à Princeton et ancien chef du gouvernement de l’AP, ou Nasser al-Kidwa, neveu de Yasser Arafat et ancien ministre des Affaires étrangères. Des options qui ne semblent pas convaincre Mahmoud Abbas, plus enclin à proposer un successeur sur lequel exercer une plus grande influence.

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En Cisjordanie, le Hamas a le vent en poupe

Si le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé mi-janvier qu’une « Autorité palestinienne forte est dans le meilleur intérêt de la sécurité d’Israël », il s’agit surtout pour l’État hébreu d’accomplir son principal objectif : saper l’influence du Hamas dans l’enclave et en Cisjordanie et empêcher qu’il exerce le moindre rôle pour l’après-guerre, alors que certaines voix plaidaient pour son inclusion dans une future gouvernance palestinienne. Encore ce mardi, Yoav Gallant a assuré qu’Israël conservera le contrôle militaire de l’enclave après la fin de la guerre, « de la même manière qu’il le fait actuellement en Cisjordanie ». Une manière de repousser l’horizon d’une solution à deux États.

Un peu moins de quatre mois après le début de la guerre à Gaza, les contours d’une Autorité palestinienne (AP) « revitalisée », plébiscitée par Washington, se dessinent progressivement. Sommée par le secrétaire d’État américain Antony Blinken « d’aller de l’avant et de s’engager dans certains efforts », un message envoyé au président de l’AP Mahmoud Abbas...

commentaires (4)

Photo a l’appui, un jeune garçon pleurant devant les corps de sa TOUTE famille massacrée. Plus les occidentaux soutiennent cette « autorité vendu- ILLEGALE » plus ils renforcent les mouvements HAMAS (s )- et tant mieux….120 jours (+) de génocide, . 27 000 (+) de raisons

aliosha

11 h 48, le 01 février 2024

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Commentaires (4)

  • Photo a l’appui, un jeune garçon pleurant devant les corps de sa TOUTE famille massacrée. Plus les occidentaux soutiennent cette « autorité vendu- ILLEGALE » plus ils renforcent les mouvements HAMAS (s )- et tant mieux….120 jours (+) de génocide, . 27 000 (+) de raisons

    aliosha

    11 h 48, le 01 février 2024

  • Quels que soient ses défauts et ils sont nombreux l’autorité Palestinienne reste la seule à même de ramener quelque chose pour le peuple Palestinien En revanche, continuer à suivre les fanatiques du Hamas, pions Iraniens s’il en faut, donnera à Israël avec l’appui occidental et le silence arabe tout le loisir de continuer à exterminer et à expulser les civils

    Liban Libre

    20 h 43, le 31 janvier 2024

  • Encore une mascarade: L'Autorité Palestinienne se fout du monde. Elle n'est pas capable de gouverner. Elle est corrompue jusqu'aux Os, ne possède pas les compétences, a vendu l'idéal palestinien aux israeliens et perd systématiquement au profit du Hamas les élections. Le kellon ya3né kellon s'applique à eux aussi. Que Mahmoud Aabass et co démissionent et la chose sera possible

    Moi

    16 h 11, le 31 janvier 2024

  • Il n'y auras pas de deux états à moins que de considérer que la Jordanie qui s'étends sur 75% de la Terre sainte soit le deuxième. Le 7/10 a convaincu tous les israéliens, de plus le métro de la bande de Gaza et celui de la Cisjordanie. Peut-être une solution avec les tribus à Gaza et des "départs volontaires" idem pour Hébron

    Dorfler lazare

    00 h 31, le 31 janvier 2024

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