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Nos Lecteurs ont la Parole

La punition rime-t-elle ou non avec l’éducation ?

Le passé, le présent ? Les parents sont tiraillés entre ces deux époques où l’éducation n’est pas transmise ou traitée de la même manière : les uns préconisent les punitions traditionnelles alors que les autres prônent les punitions positives plutôt « intelligentes ». Qu’en est-il au juste ?

Tout d’abord, la punition est la technique pour aboutir au changement de comportement indésirable ou du moins de la non-répétition de ce comportement En réalité, l’éducation, que reçoit un enfant de ses parents, peut déterminer sa manière d’agir à l’avenir. Quelle que soit la punition qu’ils lui infligent, qu’elle soit sévère ou indulgente, elle impactera son développement voire son épanouissement personnel.

Pour Claude Halmos, essaysite et psychanalyste française, cette technique est nécessaire mais « elle ne doit être ni violente ni humiliante ». Elle est primordiale, dans le système éducatif, dans le sens où les parents responsabilisent l’enfant au lieu de le punir. En d’autres termes, il ne s’agit ni de punitions ni de sanctions mais d’alternatives qui rendent l’enfant un être social, capable de vivre au milieu des autres et surtout capable de vivre heureux et d’avoir une compassion envers autrui. Il doit apprendre les règles de la société et les mettre en pratique afin d’éviter les conflits, les désaccords avec les adultes, les pairs et les copains. Comment responsabiliser un enfant qui a commis une erreur sans fragiliser le rapport enfant-adulte ? Comment responsabiliser ce même enfant sans lui apprendre à mentir ? Comment le responsabiliser sans faire naître chez lui de la rancune ?

Dans un premier temps, il faut donner à l’enfant la chance de s’autocorriger : lui proposer de réparer son erreur au lieu de le gronder et de « l’engueuler ». Lui dire ce que l’on ressent réellement : par exemple, « je suis en colère quand tu fais ça » et lui demander à quoi l’on s’attend. C’est ainsi qu’on le pousse à la réflexion et à la bonne action comme une autocorrection parce que la correction de l’erreur est la première étape de l’apprentissage.

Dans un second temps, il est nécessaire que les parents agissent, en prévention : les parents sont peut-être habitués à formuler des interdits, des ordres négatifs « ne mets pas les pieds sur la table », « ne crie pas ». Mais, les enfants, avant l’âge de 4 ans ne comprennent pas la forme négative. Il est préférable alors de s’exprimer à l’affirmative tout en respectant le contexte : « mets les pieds sous la table », « parle plus bas ».

En plus, utiliser l’empathie, sans étiqueter l’enfant, est conseillé : c’est-à-dire guider l’enfant et lui expliquer les conséquences néfastes de ses comportements sur autrui et sur lui-même. Par exemple, s’il a tiré les cheveux de sa sœur, au lieu de le réprimander et de lui dire qu’il est un monstre, dites-lui que sa sœur ne souhaite plus jouer avec lui pour l’instant parce que son geste lui a déclenché de la douleur et de la tristesse. Un autre exemple plus concret : s’il remonte le toboggan à l’envers, au lieu de le priver du jeu, dites-lui que c’est dangereux et qu’il risque de se blesser et de se faire mal comme tel autre copain.

En outre, il est recommandé d’intérioriser le « savoir-vivre » à la maison, c’est-à-dire expliquez à votre enfant d’une façon très simple les règles « positives » à la maison sous forme de charte, par exemple : s’aimer toute la vie, se respecter mutuellement, s’excuser. Et toujours laisser la place pour une deuxième chance pour réparer la faute: jouer et rire ensemble, se dire et partager tout, être créatif.

L’objectif de cette charte n’est ni l’obéissance absolue de l’enfant ni sa soumission mais plutôt un sésame de cadrage et de repérage. Si vous lui avez permis de sortir à une soirée et vous lui avez fixé l’heure du retour par exemple à 1h et il est rentré à 3h c’est là où vous devrez agir en lui expliquant les effets de son retard aussi bien sur lui que sur vous.

Il ne faut pas oublier également de renforcer l’enfant positivement : ne pas le critiquer toujours ! Un enfant ne commet pas toujours des erreurs ! Il attend une bonne récompense, un renforcement, voire une félicitation qui témoignent de notre « grand cœur ». À titre d’exemple, s’il a rangé ses jouets dans sa chambre après le départ de son ami, lui dire : « Je vois que tu as mis l’ordre dans ta chambre, merci de l’avoir fait, mon chouchou. »

Punir n’a jamais aidé un enfant à grandir en paix et en sécurité. L’enfant a besoin de la tendresse incommensurable de ses parents, parce que l’amour permet au cerveau d’être dans un état idéal pour pouvoir comprendre quoi que ce soit. Caroline Goldman, psychologue clinicienne française affirme : « L’enfant ne transgresse pas les règles, mais il cherche l’amour, le rire, le sens de la vie. »

Micheline KASSIS

Psychologue scolaire

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Le passé, le présent ? Les parents sont tiraillés entre ces deux époques où l’éducation n’est pas transmise ou traitée de la même manière : les uns préconisent les punitions traditionnelles alors que les autres prônent les punitions positives plutôt « intelligentes ». Qu’en est-il au juste ? Tout d’abord, la punition est la technique pour aboutir au changement de comportement indésirable ou du moins de la non-répétition de ce comportement En réalité, l’éducation, que reçoit un enfant de ses parents, peut déterminer sa manière d’agir à l’avenir. Quelle que soit la punition qu’ils lui infligent, qu’elle soit sévère ou indulgente, elle impactera son développement voire son épanouissement personnel. Pour Claude Halmos, essaysite et psychanalyste française, cette technique est...
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