Alliés ou aliénés ?

Il est insupportable d’entendre encore des Libanais dire : le Hezbollah est un parti libanais. Comment sont-ils encore libanais ? Ils répondent que leurs membres ont la nationalité libanaise et qu’ils ont le droit d’être alliés avec le régime islamique iranien. Si le régime iranien était en réalité allié dans le vrai sens du mot à un parti libanais ou avec le Liban en tant qu’État, personne n’aurait à y redire. Mais quand on est financé, armé, noyauté et endoctriné par un régime quel qu’il soit on ne peut plus voiler, cacher ou falsifier la vérité. On n’est plus alliés, on devient aliénés. Si on est aliénés on ne peut plus être libanais

Ce mensonge remonte à des décennies. C’est avilir l’opinion libanaise en lui faisant croire que le Liban est devenu fort, fier et enfin fait face à un ennemi colonialiste. À quel prix le Libanais peut-il prétendre à pareille situation ? C’est au prix de sa souveraineté, de sa liberté, de son unité et même de sa Constitution. Non, ce parti ne se comporte pas en libanais. N’est libanais que celui qui se conforme à la Constitution. N’est pas libanais celui qui instrumentalise les institutions, qui proclame sa religion avant toute autre identité et qui engloutit le pays dans le confessionnalisme.

Être allié avec la Chine, les États-Unis, la Russie ou la France ne veut pas dire devenir aliéné. Ça suffit de prendre les Libanais pour des imbéciles. À force, on finira par croire à leur imbécilité. Ça suffit de falsifier la vérité. Sous couvert de respecter les institutions, le Hezbollah a depuis des décennies réussi son coup d’État. Le Libanais apprendra-t-il un jour de ses erreurs ? Les dirigeants ont aliéné le pays avec l’accord du Caire, avec l’accord de Taëf et d’autres accords encore. Ceux qui ont signé Taëf ont remis les clefs du Liban au Hezbollah et avec tout ça, il y a encore des gens pour les applaudir.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.