Un miniquintette. Jeudi, les ambassadeurs à Beyrouth des cinq pays impliqués dans le dossier libanais (France, États-Unis, Arabie saoudite, Qatar, Égypte) se sont réunis à Yarzé, au domicile du saoudien Walid Boukhari. La rencontre a été l’occasion pour les représentants de ces États de souligner leur unité face aux rumeurs faisant état de divergences au sein du groupe, mais aussi de préparer la prochaine réunion du quintette (au niveau des responsables du dossier), prévue dans les deux prochaines semaines. Pour ce faire, et selon les informations rapportées par notre chroniqueur Mounir Rabih, chacun des présents a exprimé les priorités de son pays en vue de s’accorder sur une feuille de route commune.
Ainsi, l’ambassadeur français Hervé Magro a insisté sur le fait que l’élection du prochain président de la République ne peut pas attendre la fin de la guerre à Gaza entre le Hamas et Israël, dans laquelle le Hezbollah est impliqué. Par conséquent, aux yeux de Paris, le quintette devrait faire pression sur les protagonistes libanais afin de clore ce dossier au plus vite. L’émissaire français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, devrait d’ailleurs se rendre à Beyrouth bientôt pour transmettre ce message aux acteurs locaux et leur réaffirmer l’importance d’élire une figure de troisième voie, la page des candidatures du leader des Marada Sleiman Frangié (soutenu par le camp du Hezbollah) et de l’ancien ministre Jihad Azour (soutenu par l’opposition et le Courant patriotique libre) étant aux yeux du quintette « définitivement tournée », quand bien même les ténors du 8 Mars semblent plus que jamais attachés à leur favori. Il affirmera également que l’élection présidentielle devrait être accompagnée d’une vision claire pour le mandat et son programme, ainsi que la nomination d’un Premier ministre.
De son côté, Walid Boukhari a insisté sur l’importance de faire suivre toute réunion du quintette par la publication d’un communiqué, dans lequel les caractéristiques et le programme du prochain chef de l’État seront précisés. « Faute de quoi, mieux vaudrait ne pas tenir de réunion », aurait-il martelé. Toujours selon nos informations, M. Boukhari prévoit de se rendre pour deux jours à Riyad pour s’entretenir avec son administration, avant de se réunir à nouveau à son retour avec le président de la Chambre Nabih Berry, qui l’avait déjà reçu mardi. Pour permettre aux capitales impliquées de coordonner tout cela, chaque ambassadeur a été chargé de préparer un rapport à son ministre des Affaires étrangères.
Il y a deux choses qui nous tiennent le plus à coeur: (1) est-ce que les canapés étaient comfortables? (2) est-ce que le déjeuner était bon?
13 h 21, le 26 janvier 2024