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Lifestyle - La mode

Hermès automne-hiver 2024-2025, quel homme !

Hermès a présenté sa collection masculine pour l’automne-hiver 2024-2025 au palais d’Iéna. Sous la direction artistique de Véronique Nichanian, la maison de qualité, qui se démarque du clinquant de la mode et de l’indifférence du luxe, offrait un magistral exercice de style sur la présence du contemporain au cœur de l’intemporel.

Hermès automne-hiver 2024-2025, quel homme !

Hermès hommes automne-hiver 2024-2025. Photo Filippo Fior

Noblesse classique des colonnes en enfilade, modernité du béton armé à ses balbutiements, adouci de matières précieuses, porphyre vert et marbre rose. Décidément, les architectures d’Auguste Perret répondent à merveille aux créations de Véronique Nichanian pour l’homme Hermès. La collection automne-hiver 2024-2025 de la maison a été présentée dans le cadre de la semaine parisienne de la mode masculine au palais d’Iéna, siège du Conseil économique et social. Avec le Mobilier national, autre lieu fétiche des défilés Hermès, c’est encore, il n’y a pas de hasard, un bâtiment Auguste Perret. « Colonnes sculptées, reflets lumineux qui entrent en résonance avec les silhouettes graphiques aux volumes acérés et généreux », commente la maison.


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L’irrévérence se joue dans les vêtements à vies multiples

À la direction artistique des collections masculines depuis trente ans, Véronique Nichanian ne cesse de cultiver un classicisme tout en lignes fortes et sans cesse renouvelé par l’introduction de matières inédites, techniques inimitables et palettes à la fois détonantes et d’une éblouissante justesse. Pour l’automne-hiver 2024-2025, l’homme Hermès est à la fois nomade et déterminé, austère et romantique, rigoureux et nonchalant, élégant et irrévérencieux, nostalgique et futuriste : « Le paradoxe comme ligne de force », souligne le manifeste. Dans cette maison de qualité où la beauté des matières et l’excellence du savoir-faire dépassent l’obsession de la mode et des tendances, l’accent est mis sur les vêtements d’extérieur. Ces pièces quasi patrimoniales, cabans et blousons courts, manteaux enveloppants qui allongent la silhouette, sont taillées dans les matières les plus nobles, denses et caressantes. « Agneau plongé et cuir étrivière, cerf-flanelle, cachemire et alpaga, drap de laine iridescent, veau lustré », détaille le manifeste. Le détail d’une poche verticale, zippée ou à rabat boutonné, fait partie de ce « chahut des registres, formes et figures du vestiaire masculin » qui règne sur la collection. L’univers équestre n’est jamais loin pour cette maison sellière, et la robe de cheval subit une anamorphose pour se poser en toute subtilité sur des épaules humaines. « L’irrévérence se joue dans les vêtements à vies multiples, réversibles, superposables, transformables. Double lecture de survêtements en gomme ; des cols doubles et des tours de cou réchauffent, des néocasaques s’enfilent comme des hoodies », détaille encore Hermès. Les tours de cou, accessoires-maîtres de la collection, sont réversibles, soit en peau lainée, soit en cerf et twill de soie imprimé « Parcours sans faute ». Chauds et douillets, pour Lucky Luke version City ou Zorro en tenue de soirée, ils confèrent à l’allure générale mystère et sensualité.

Prince-de-galles et tours d’ivoire

Des costumes à deux boutons se déclinent en veau lustré, en prince-de-galles ou en toile de laine et mohair. Ils se portent sur des pulls à col roulé, des pulls à col rond ou des cardigans en cachemire et alpaga, imprimé « reflets équestres ». Les cardigans boutonnés à col montant zippé en cachemire à jeux de points côtoient des pulls à col V et motif argyle en cachemire avec patches en agneau. Le motif argyle opère un dérapage contrôlé, ses losanges se pixellisent par endroits, jouant l’illusion d’un brusque retour du futur au cœur de la campagne écossaise. Les chemises elles-mêmes jouent les tours d’ivoire avec des cols cheminée qui tiennent la tête haute.


Hermès hommes automne-hiver 2024-2025. Photo Filippo Fior

La palette est sourde, toute de nuances d’orage, de terre et d’automne : kaki, basalte, anthracite, pétrole, silex, brun, tourbe, noir. Mais elle s’illumine de traits acidulés et de reflets profonds d’anis, bruyère, citrouille, crocus. Le soir est tout en nuances de noir et de brun, de mat et de brillant, pour fendre la nuit d’un hiver lumineux. Les fermetures éclair sont ici bien nommées, qui zèbrent les aplats sombres de leur éclat poli et les illuminent de détails précieux et structurants.

La démarche lourde et imposante des mannequins est imprimée par les semelles épaisses et crantées des boots et derbies en veau ou en crocodile lisse conçues pour la maison par Pierre Hardy. Des sacs généreux, le Haut à courroie, le Garden Party, le Sac à dépêches, viennent accentuer le caractère voyageur de cette collection parfaite, tout en géométrie et paradoxes, taillée sur mesure pour un homme de son temps, mobile, bienveillant, doté d’un humour subtil et ouvert à la diversité.

Noblesse classique des colonnes en enfilade, modernité du béton armé à ses balbutiements, adouci de matières précieuses, porphyre vert et marbre rose. Décidément, les architectures d’Auguste Perret répondent à merveille aux créations de Véronique Nichanian pour l’homme Hermès. La collection automne-hiver 2024-2025 de la maison a été présentée dans le cadre de la semaine...

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