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Politique - Présidentielle au Liban

Bassil rappelle ses conditions pour élire Frangié et même Joseph Aoun

Le chef du CPL lie son feu vert à l’obtention du fonds fiduciaire et de la décentralisation administrative et financière élargie. Une mission qu'il sait d'ores et déjà impossible ?

Bassil rappelle ses conditions pour élire Frangié et même Joseph Aoun

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, lors d'un entretien avec « L'Orient-Le Jour » en avril 2022. Photo Mohammad Yassine/L'Orient-Le Jour

C’est à l’heure où tout semble indiquer que le dossier de la présidentielle libanaise pourrait être réactivé dans un proche avenir que le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a soigneusement choisi le quotidien pro-Hezbollah, al-Akhbar, pour adresser des messages présidentiels à son (ancien) allié, le Hezbollah. Dans ses grandes lignes, la position du leader aouniste n'a pas changé : non au candidat du Hezbollah, Sleiman Frangié, et non au commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, bête noire du CPL, perçu comme une sérieuse figure de troisième voie.

Sauf que M. Bassil s’est montré disposé à mettre un peu d’eau dans son vin et avaliser les deux options s’il parvient à arracher le fonds fiduciaire et la décentralisation administrative élargie. « Je voterai pour les deux (MM. Aoun ou Frangié) s’ils (le Hezbollah) me donnent la décentralisation administrative et financière élargie, ainsi que le fonds fiduciaire et le programme du prochain mandat », a tonné Gebran Bassil, avant d’expliquer : « Le premier point m'est encore plus important que Sleiman Frangié et Joseph Aoun. Parce que dans le cas d’une adoption de cette loi, peu importe qui d’entre eux sera élu. » « Quand j’ai demandé la décentralisation administrative et financière élargie et le fonds fiduciaire, on m’a dit qu’il (le Hezbollah) ne s’y oppose pas. Mais leur mise en application fait face à des entraves », a toutefois reconnu le député de Batroun.

Pour que ses conditions soient acceptées, le chef du CPL aura besoin de l'accord d'un autre acteur pour parvenir à son objectif : son plus grand adversaire, le président du Parlement Nabih Berry. Autant dire que la tâche s'annonce difficile. Et pour cause : si le Hezbollah semble peu enclin à céder à ses demandes, le chef d'Amal a pour sa part toutes les raisons de s'y opposer. Le cœur de l'enjeu ? L'aspect financier. Dans l'esprit du CPL, la décentralisation financière doit permettre à chaque région de récolter directement une partie des taxes. Le fonds fiduciaire doit permettre pour sa part de gérer les actifs de l'État dans le cadre d'un conseil indépendant des pouvoirs politiques qui travaille en partenariat avec le secteur privé. Dans les deux cas, le clientélisme de Nabih Berry est directement visé.

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Entre-temps, Gebran Bassil ne compte pas changer de position : « Je ne voterai ni Sleiman Frangié ni Joseph Aoun pour des raisons de principe qui me permettent de prédire comment sera le mandat de chacun d’eux », a-t-il lancé, avant d’adresser un message clair au Hezbollah : « Il ne faut pas miser sur la possibilité de me voir changer d’avis. »

Évoquant les rapports du CPL avec le Hezbollah, M. Bassil a affirmé qu’ils ne se sont pas détériorés après la prorogation du mandat de Joseph Aoun, une décision prise à la Chambre en dépit du veto catégorique des aounistes. Si la décision a été rendue possible grâce au feu quasi vert du parti chiite, les députés de cette formation s’étaient retirés de l’hémicycle au moment du vote. « Le Hezbollah ne m’avait pas promis ce qu’il n’a pas fait (s’opposer à la prorogation). Et les contacts ne sont pas rompus, sans pour autant être intenses », a précisé M. Bassil. « Pas de crispation au sujet de Joseph Aoun. Mais on ne peut pas dire la même chose pour ce qui est (du soutien du parti de Dieu à) Sleiman Frangié, a-t-il encore dit. « Le Hezb est très conscient que je ne voterai pas pour lui. »

C’est à l’heure où tout semble indiquer que le dossier de la présidentielle libanaise pourrait être réactivé dans un proche avenir que le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a soigneusement choisi le quotidien pro-Hezbollah, al-Akhbar, pour adresser des messages présidentiels à son (ancien) allié, le Hezbollah. Dans ses grandes lignes, la position du leader aouniste...

commentaires (8)

Il sait au moins faire une chose, surnager dans les eaux saumâtres, qui sentent l'égout à plein nez.

Zeidan

17 h 59, le 22 janvier 2024

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Commentaires (8)

  • Il sait au moins faire une chose, surnager dans les eaux saumâtres, qui sentent l'égout à plein nez.

    Zeidan

    17 h 59, le 22 janvier 2024

  • Il fallait que le beau pere ne detruise pas les chretiens en 89, on n'en serait pas la. Bon. Les demandes de Bassil sont raisonables et intelligentes... mais ils ne passeront pas Berri.

    Tina Zaidan

    16 h 45, le 22 janvier 2024

  • Faire bloc et arracher tous les acquis offerts au HB avec une nouvelle stratégie de résistance, cette fois réelle, pour arriver à libérer notre pays du joug iranien. Tous les balivernes qu’ils racontent ne tiennent pas debout il n’est plus crédible ni audible.

    Sissi zayyat

    11 h 38, le 22 janvier 2024

  • Tant que les partis chrétiens ne seront pas liés et alliés, les choses ne changeront pas et le tandem chiite poursuivra sa mainmise totale sur le pays. Le Liban se vide, les Libanais émigrent et les Syriens les remplacent et rien n’est fait pour stopper cette triste réalité. L’appui inconditionnel et incompréhensible du CPL au hezbollah au détriment des institutions étatiques, y compris l’armée , a été fatal. Seul un retour du CPL au giron souverainiste peut encore changer la situation. Il a retourné sa veste par le passé. Il peut le refaire maintenant, mais dans le bon sens cette fois- ci.

    Goraieb Nada

    08 h 14, le 22 janvier 2024

  • Bravo M. Bassil pour votre consistance et votre franchise. Le seul chef de parti qui ne tergiverse pas.

    Sami NAJJAR

    06 h 54, le 22 janvier 2024

  • -JE SUIS POUR SES DEMANDES, -MEME SI DANS UN ESPRIT, -SI PUREMENT EGOISTE. -EN FIN DE COMPTE CA SERT, -ET SERVIRA LES CHRETIENS, - EN TOUTE PREMIERE INSTANCE. -JE DOUTE QUE LE BARBU, - ACCEPTERAIT MEME S,IL, -LUI OFFRE LA PRESIDENCE, -HOCHSTEIN, MIKO ET PERCHE, -LUI ONT DEJA GARANTI, -EN JURANT SUR SON TURBAN. -LA SURPRISE ET LA MAINMISE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 35, le 22 janvier 2024

  • Un autre Nasrallah…

    Eleni Caridopoulou

    00 h 00, le 22 janvier 2024

  • Il a mille fois raison. On se fiche de qui sera Président, c'est la "Reine d'Angleterre" depuis Taef de toute façon. On veut des réformes de fond, quoi qu'ils en coûte... et ces 2 réformes changeront énormément de choses contrairement à un Président qui sera empêché par Berri and Co

    Bou Abdou Steeve

    20 h 46, le 21 janvier 2024

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